Perspectives du « XVe Plan quinquennal » : partager les opportunités de la Chine et bâtir ensemble un meilleur monde

M. Hassen Maghdouri, Directeur du Musée national du Moudjahid,
M. Smaïl Debeche, Président de l’Association d’amitié Algérie – Chine,
Chers amis des médias et experts,
Bonjour à toutes et à tous !
C’est un grand plaisir pour moi de me retrouver parmi les anciens et les nouveaux amis ici présents. Je vous remercie sincèrement de votre contribution active au renforcement de l’amitié entre la Chine et l’Algérie, et j’espère que vous continuerez à consolider le pont de l’amitié et de la coopération entre nos deux pays. Aujourd’hui, je souhaiterais échanger avec vous principalement sur la gouvernance de la Chine, le « XVe Plan quinquennal » et sa portée pour le monde, ainsi que les relations sino-algériennes. Je suis également disposé à répondre à vos questions sur les sujets qui vous intéressent.
Depuis mon arrivée en poste, j’ai rencontré des amis issus de tous les milieux algériens, et j’ai déjà parcouru plus d’une dizaine de wilayas à travers le pays. À l’issue de notre rencontre d’aujourd’hui, je me rendrai immédiatement dans la wilaya de Timimoun pour assister au Festival international du tourisme saharien. D’Oran à Annaba, de Ghardaïa à Alger, ce qui me réjouit profondément, c’est de constater que la vitalité des relations sino-algériennes se manifeste partout. Ce qui force mon admiration, c’est que, sous la conduite du Président Tebboune, le peuple algérien avance avec détermination sur la voie du développement qu’il a choisie.

Tout d’abord, j’aimerais aborder avec vous la gouvernance de la Chine.
Beaucoup d’amis, au cours de nos échanges, m’ont demandé quel était le « code du succès » de la Chine, pourquoi la Chine parvient à maintenir durablement une stabilité sociale, et comment elle a pu réaliser, en quelques décennies, le parcours de modernisation industrielle que les pays développés ont mis plusieurs siècles à accomplir. À mon avis, la raison fondamentale tient au fait que, sous la direction forte du Parti communiste chinois (PCC), la Chine a trouvé une voie de développement adaptée à ses réalités nationales.
En regardant le siècle écoulé, c’est grâce au PCC que le peuple chinois s’est définitivement libéré du destin d’être colonisé et asservi, et a réalisé véritablement la libération et l’indépendance nationales. Sous sa direction, la Chine a pu réaliser des accomplissements de développement remarquables. Partie d’un pays pauvre, la Chine est parvenue à l’édification intégrale de la société de moyenne aisance. Son produit intérieur brut ( PIB ) est passé de plus de 80 milliards de yuans à 140 000 milliards de yuans, et le PIB par habitant dépasse 13 000 dollars américains, au-dessus de la moyenne mondiale et proche du seuil des pays à revenu élevé. Les résultats de l’innovation scientifique et technologique ont été abondants, les forces productives de nouvelle qualité se sont développées de manière régulière, et des percées majeures ont été réalisées dans des secteurs émergents tels que l’intelligence artificielle et les nouvelles énergies. La Chine s’est transformée de l’« usine du monde » au « centre mondial de l’innovation ». Selon de derniers sondages internationaux, le niveau de confiance des Chinois en leur gouvernement et l’optimisme quant à l’avenir figurent parmi les plus élevés au monde.
Placer le peuple au centre constitue le trait distinctif du PCC. Le PCC ne poursuit aucun intérêt privé, représente toujours les intérêts fondamentaux de la plus large majorité du peuple, et reste étroitement lié au destin du peuple. Comme le Président Xi Jinping l’a souligné, l’aspiration du peuple à une vie meilleure est notre objectif de lutte. Prenons l’exemple de la lutte contre la pauvreté. Au cours des huit années, le Président Xi Jinping a présidé sept réunions centrales sur la réduction de la pauvreté et effectué plus de cinquante visites d’inspection, couvrant les quatorze zones de pauvreté extrême du pays. Plus de trois millions de cadres envoyés dans les villages se sont déployés sur le terrain et ont travaillé avec dévouement. Dans ce champ de bataille sans fumée, plus de 1 800 membres du PCC ont sacrifié leur vie pour la cause de la réduction de la pauvreté, mettant en pratique l’engagement du PCC envers le peuple.
Avoir le courage de s’imposer une révolution constitue le plus grand atout du PCC. Dans l’histoire chinoise, de nombreuses dynasties ont connu la prospérité à leur début, avant de décliner avec le temps à cause de l’arrogance de leurs dirigeants. Depuis sa fondation en 1921, le PCC réfléchit constamment à la manière d’échapper au cycle historique de l’essor et du déclin. Le Président MAO Zedong a apporté une première réponse : « permettre au peuple de superviser le gouvernement ». Depuis le XVIIIᵉ Congrès du PCC, le Président Xi Jinping a donné une seconde réponse : « l’autorévolution du Parti». Afin de corriger le formalisme, la bureaucratie, l’hédonisme et l’extravagance, et d’instaurer un climat politique propre et intègre, le PCC a promulgué les «huit recommandations» de la direction centrale du Parti et les «Règles détaillées sur l’application des huit recommandations» de la direction centrale du Parti. Depuis leur mise en œuvre, le PCC applique sans relâche le principe selon lequel toute affaire doit être examinée et toute corruption sanctionnée. Cette démarche a transformé la Chine de manière historique et a été largement salué par le peuple.
Au cours de son parcours de développement et de renouveau, la Chine a connu des détours, des difficultés et des épreuves inattendues. La leçon tirée de cette histoire est que « seul celui qui porte la chaussure sait si elle lui va ». Pour sauver le pays et assurer sa survie, le peuple chinois a essayé presque tous les modèles politiques connus, tels que la monarchie constitutionnelle, le régime parlementaire, le multipartisme et le régime présidentiel, etc. Toutes les tentatives se sont soldées par des échecs. C’est le PCC qui, en associant le marxisme aux réalités chinoises, a finalement trouvé une voie correcte conduisant à la prospérité et à la puissance du pays. En Chine, nous appelons cette voie le socialisme à la chinoise, ou la voie de la modernisation à la chinoise. Cette voie n’a pas seulement favorisé le développement de la Chine, mais aussi apporté aux pays du monde davantage d’opportunités de coopération et de développement. Nous avons pleine confiance en cette voie et nous continuerons à avancer fermement dans cette direction.
Alors que le « XIVe Plan quinquennal » touche à sa fin, le « XVe Plan quinquennal » se prépare avec vigueur. Depuis le premier Plan quinquennal en 1953 jusqu’au quatorzième, les membres du PCC, génération après génération, sont restés résolus à bâtir un Etat socialiste moderne, quelles que soient les évolutions de la conjoncture internationale.
Il y a peu, le 4e plénum du XXe Comité central du PCC s’est tenu à Beijing. Il s’agissait d’une réunion de grande importance, au moment où la Chine s’engage dans une nouvelle étape vers le deuxième objectif centenaire. Le plénum a adopté les « Propositions du Comité central du Parti communiste chinois sur l’élaboration du XVe plan quinquennal de développement économique et social », qui définissent la planification stratégique pour les cinq prochaines années, tracent un grand dessein pour l’avenir et fournissent des orientations claires pour faire progresser la modernisation à la chinoise.
Au cours des cinq prochaines années, la Chine prendra pour thème la promotion d’un développement de haute qualité, conservera le développement économique comme tâche centrale, concentrera ses efforts dans les domaines clés tels que le développement industriel, l’innovation technologique, le marché intérieur, le système économique, l’ouverture sur l’extérieur, le redressement rural et le développement interrégional et fera progresser simultanément les travaux dans tous les domaines, y compris le développement culturel, la garantie du bien-être social, le développement vert, le développement en sécurité et la défense nationale.
Au cours des cinq prochaines années, la Chine fera de la réforme et de l’innovation son moteur fondamental de développement, renforcera globalement sa capacité d’innovation indépendante, mettra en œuvre pleinement l’action « IA + », réalisera tous azimuts la numérisation des divers secteurs d’activité. En même temps, la Chine accélérera à mettre en place un nouveau modèle de développement, éliminera résolument les obstacles entravant l’établissement d’un marché national unique et étendra activement son ouverture autonome.
Au cours des cinq prochaines années, la Chine fera pour objectif fondamental de répondre aux aspirations toujours croissantes de la population à une vie meilleure, garantira et améliorera le bien-être social à travers le développement, promouvra à pas assurés la prospérité commune, prendra plus de mesures concrètes et accessibles et se concentrera à répondre aux besoins du peuple en matière d'emploi, d'éducation, de sécurité sociale, de logement, de soins de santé, de soins aux personnes âgées et de garde d'enfants.
Ensuite, je voudrais discuter avec vous ce que le développement et le progrès de la Chine signifient pour le monde.
Nous avons la confiance et la capacité de réaliser les objectifs susmentionnés, et une Chine qui approfondit sa réforme globale, poursuit son ouverture et voit le niveau de revenu de sa population s’élever apportera sans aucun doute plus d’opportunités au monde entier. Plus précisément, je pense que cela se reflète dans plusieurs aspects :
Premièrement, elle injecte une forte dynamique pour le développement mondial. Pendant la période du XIVe Plan quinquennal, l’économie chinoise a sans cesse repoussé les limites, avec une croissance moyenne annuelle de plus de 5,5 % et une contribution moyenne annuelle d’environ 30% à la croissance mondiale, ce qui fait de la Chine le moteur le plus stable et le plus fiable pour le développement de l’économie mondiale. Durant la période du XVe Plan quinquennal, le PIB de la Chine connaîtra une nouvelle croissance significative, et l’avantage de son marché gigantesque va encore plus se faire sentir, ce qui apportera certainement un élan fort au développement de tous les pays du monde. Sur la voie du développement, aucun pays ne doit être laissé de côté, aucun individu ne doit être oublié, c’est la vision simple de l’Initiative pour le développement mondial. Tout en œuvrant pour son propre essor, la Chine entend continuer à partager ses opportunités avec tous les pays et en particulier avec les pays africains. En juin dernier durant la Réunion ministérielle des coordinateurs sur la mise en œuvre des résultats du Forum sur la coopération sino-africaine, le Président Xi Jinping a annoncé que la Chine est prête à négocier et à signer l’accord de Partenariat économique Chine-Afrique pour le développement partagé, afin d’appliquer la politique de tarif douanier zéro pour tous les 53 pays africains ayant relations diplomatiques avec la Chine. Cette politique qui supprime les droits de douane sur tous les produits africains exportés vers la Chine constitue une mesure commerciale préférentielle majeure pour approfondir la coopération économique et commerciale sino-africaine et mettre en oeuvre les résultats du Forum sur la Coopération sino-africaine. Elle va non seulement renforcer la compétitivité des produits africains sur le marché chinois, favoriser le développement industriel et la diversification des exportations de l’Afrique, mais aussi attirer plus d’investissements étrangers en Afrique qui aidera à développer son industrie et moderniser son agriculture. Tout cela incarne la responsabilité et l’engagement de la Chine envers l’Afrique.
Deuxièmement, elle apporte une force stabilisatrice pour maintenir la paix mondiale. La modernisation chinoise se caractérise par la poursuite de la voie du développement pacifique, et la Chine participe toujours de manière constructive au processus international de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération. Actuellement, la situation internationale en matière de sécurité et de contrôle des armements est complexe et grave, avec des conflits et troubles fréquents et l’escalade constante de la course aux armements. La société humaine se trouve à nouveau confrontée au choix entre la paix et la guerre, le dialogue et la confrontation ainsi que la coopération gagnant-gagnant et le jeu à somme nulle. Le 27 novembre dernier, la Chine a publié un livre blanc intitulé « Le contrôle des armements, le désarmement et la non-prolifération de la Chine dans la nouvelle ère ». Après que le Président Xi Jinping a lancé l’Initiative pour la sécurité mondiale, la Chine a prouvé une fois de plus par des actes concrets que sa détermination à demeurer une force de paix, de stabilité et de progrès dans le monde reste inébranlable. Elle s’engage à régler les différends entre les États par le dialogue et la consultation, à adhérer à la vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, et à promouvoir la construction d’une architecture de sécurité équilibrée et efficace. Il y a 80 ans, la guerre d’agression menée par le militarisme japonais a infligé de profondes souffrances à l’Asie et au monde entier. L’amnésie de la guerre est synonyme de catastrophe ; le bellicisme est synonyme de malheur. Les leçons de l’histoire ne doivent pas être oubliées, déformées, voire effacées. 80 ans plus tard, le militarisme ne doit jamais renaître au Japon, l’ordre international de l’après-guerre ne doit jamais être remis en cause, et la paix et la stabilité mondiales ne doivent plus jamais être ruinées. Cette année marque aussi le 80e anniversaire de la récupération de Taiwan. Le Japon ne doit jamais oublier que Taiwan fait partie de la Chine. Que Taiwan soit confronté à des problèmes ou non, cela ne regarde fondamentalement pas le Japon. Si le Japon crée des problèmes sous prétexte de Taiwan, il ne fera que s’attirer des ennuis !
Troisièmement, elle ouvre plus de voies pour favoriser les échanges entre civilisations. Si la Chine peut réussir, les autres pays en développement le peuvent aussi. La pratique réussie de la modernisation à la chinoise dévoile une nouvelle perspective différente du modèle occidental, brisant le mythe selon lequel la modernisation est synonyme d’occidentalisation. Elle incarne une nouvelle forme de civilisation humaine, et offre aux pays en développement une expérience précieuse pour explorer leur voie de modernisation qui permet de renforcer la confiance culturelle, d’affirmer l’identité civilisationnelle et de garder les spécificités culturelles. La Chine respecte toujours la diversité des civilisations, et prône un dialogue d’égal à égal et un respect mutuel entre elles. Le Président Xi Jinping a lancé l’Initiative pour la civilisation mondiale justement pour créer un jardin mondial où toutes les civilisations brillent de leur propre éclat. Dans cet esprit, la Chine a créé l’Alliance des think tanks du Sud global, afin de favoriser les échanges humains et culturels ainsi que le partage d’expériences en matière de gouvernance.
Quatrièmement, elle contribue par sa sagesse à l’amélioration de la gouvernance mondiale. Cette année marque le 80e anniversaire de la fondation de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Si les tendances de notre époque vers la paix, le développement, la coopération et le bénéfice mutuel restent inchangées, l'ONU et le multilatéralisme sont confrontés à des défis. Les institutions internationales existantes connaissent une sérieuse sous-représentation du Sud global, une érosion de l’autorité et une nécessité urgente d’accroître l’efficacité. Il y a peu de temps, le Président Xi Jinping a lancé l’Initiative pour la gouvernance mondiale dont les concepts fondamentaux sont de respecter l’égalité souveraine, de se conformer au droit international, de pratiquer le multilatéralisme, de préconiser une approche centrée sur les peuples et de se concentrer sur l’orientation de mesures concrètes. Cette Initiative ne vise pas à renverser l’ordre international existant, ni à créer un nouveau système en dehors du système international actuel. Il s’agit de réformer et perfectionner la gouvernance mondiale afin de répondre aux aspirations communes de la communauté internationale. Cette initiative a immédiatement suscité une forte réaction et un large écho au niveau international, plus de 140 pays et organisations internationales ont rapidement exprimé leur soutien clair.
La Chine est prête à travailler avec tous les pays, sous la direction des initiatives pour le développement mondiale, la sécurité mondiale, la civilisation mondiale et la gouvernance mondiale proposées par le Président Xi Jinping, dans le but de construire ensemble une communauté d’avenir partagé pour l'humanité.
Passons maintenant en revue les relations actuelles sino-algériennes.
La Chine et l’Algérie sont des partenaires stratégiques globaux, se soutiennent mutuellement dans la poursuite de voies de développement adaptées à leurs conditions nationales respectives. Sous la direction stratégique des deux chefs d’État, les relations sino-algériennes en 2025 maintiennent une dynamique forte, marquée à la fois par des événements majeurs et des réalisations notables.
Primo, la confiance politique mutuelle s’est renforcée. La communication étroite entre les hauts responsables des deux parties permet au partenariat stratégique global sino-algérien de fonctionner à un niveau élevé. Les échanges dans tous les domaines et à tous les niveaux se poursuivent sans cesse, avec des échanges ordonnés d’expériences de gouvernance. Une coordination étroite a été maintenue sur les questions d’actualité internationales et régionales, tandis qu’un soutien mutuel sans faille a été apporté sur les questions touchant aux intérêts fondamentaux de chacun.
Secundo, la coopération pragmatique s’est approfondie. Le volume du commerce bilatéral sino-algérien de cette année se maintient au-dessus de 10 milliards de dollars, et pourrait dépasser celui de l’année dernière. Les deux parties ont organisé, avec un grand succès, le Forum d’affaires algéro-chinois sur l’investissement, signant 8 accords de projets d’investissement en Algérie et aboutissant à un investissement initial de plus 2 milliards de dollars. Selon les statistiques incomplètes de l’Ambassade, les investissements chinois existants en Algérie atteignent près de 7 milliards de dollars. Les projets phares tels que le projet du Centre national des prestations numériques, le projet de la ligne minière Ouest et le projet de la ligne minière Est, s’avancent à pas solide. Les vols directs entre Guangzhou et Alger ont démarré. Les deux parties ont également réalisé d’importants progrès dans la coopération des secteurs miniers, des énergies renouvelables et explorent activement la coopération dans de nouveaux domaines de croissance. À ce jour, plus de 5 000 fonctionnaires algériens ont participé à divers programmes de formation en Chine et sont devenus, à leur retour, des experts de premier plan dans leurs domaines respectifs.
Tertio, les échanges culturels se sont intensifiés. Le premier Institut Confucius a été officiellement inauguré à l’Université d’Alger 2, tandis que des événements comme la Journée internationale de la langue chinoise, le concours “Pont vers le chinois” et les concours de poésie chinoise se poursuivent sans relâche. La culture chinoise est de plus en plus appréciée par le public algérien, surtout par les jeunes algériens. Les anciens moudjahidine ayant suivi une formation dans le domaine de l’aviation en Chine ont effectué une visite fructueuse sur le territoire chinois, ce qui permet de perpétuer et de renforcer l’amitié révolutionnaire sino-algérienne. Au cours des 62 dernières années, 28 équipes médicales chinoise sont envoyées en Algérie, soignant au total plus de 27 millions de patients. La 29e équipe est en passe de commencer sa mission.
Mesdames et Messieurs,
Le XVe Plan quinquennal de la Chine est hautement compatible avec les objectifs de la Nouvelle Algérie. Les deux pays disposent d’un vaste potentiel de coopération dans des domaines tels que la diversification économique, l’écologie et la numérisation. À ce nouveau point de départ historique, je suis convaincu que la coopération sino-algérienne s’élargira continuellement, et que la fleur de l’amitié entre nos peuples s’épanouira de plus en plus. La Chine est prête à œuvrer main dans la main avec l’Algérie pour renforcer l’association des stratégies de développement, créer davantage de bénéfices pour nos peuples et écrire ensemble un nouveau chapitre des relations sino-algériennes !
Merci ! Maintenant, je suis prêt à répondre à vos questions.
APS : Les relations algéro-chinoises ont obtenu beaucoup de résultats positifs en 2025, quelles sont ses perspectives en 2026 ?
Allocution de l’Ambassadeur de Chine en Algérie Dong Guangli et questions-réponses à la Conférence de presse du 3 décembre 2025 L’année 2026 marque le début du XVe Plan quinquennal de la Chine, je viens d’en présenter les objectifs et les missions pour le développement chinois. L’année 2026 verra également l’approfondissement de la construction de la «Nouvelle Algérie». Lors de sa récente visite dans la wilaya de Constantine, le président Tebboune a déclaré que l’Algérie s’apprêtait à vivre un moment historique. Sur la voie du développement et du renouveau partagés, la Chine et l’Algérie sont de sincères amis et de partenaires naturels. À l’horizon de la nouvelle année, la Chine est prête à travailler main dans la main avec l’Algérie pour assurer la mise en œuvre effective des consensus importants parvenus par les deux Chefs d’État, intensifier les échanges entre nos peuples, approfondir la coopération dans tous les domaines et porter le partenariat stratégique global sino-algérien à un niveau plus élevé.
El Moudjahid : Comment la Chine envisage-t-elle de renforcer sa présence dans le secteur minier en Algérie, au regard des importantes potentialités du pays et des incitations offertes aux investisseurs par le gouvernement algérien ?
Ambassadeur Dong : Grâce au soutien solide du président Tebboune, l’industrie minière algérienne connaît un fort élan de développement. Les entreprises chinoises, en étroite coopération avec la partie algérienne dans ce domaine, participent activement à d’importants projets d’exploitation, dont la mine de fer de Gara Djebilet, et ne cessent pas d’élargir leurs domaines de coopération. Elles s’attachent à conjuguer de manière harmonieuse leurs avantages technologiques et leur expérience avec les riches ressources naturelles de l’Algérie, tout en œuvrant à renforcer les capacités algériennes en matière de traitement des minerais et d’infrastructures connexes. Elles accompagnent la transition de l’Algérie, passant de l’exportation de matières premières à la production de produits à haute valeur ajoutée, et appliquent constamment le principe du développement vert afin d’assurer le développement coordonné de l’exploitation minière et de la protection de l’environnement.
Le Soir d’Algérie : Comment la Chine envisage-t-elle d’accompagner l’Algérie dans ses efforts de développement, notamment dans les projets à forte valeur ajoutée et le transfert de compétences technologiques ?
Ambassadeur Dong : La coopération sino-algérienne en matière de développement est multiple et globale. Outre les domaines traditionnels tels que les infrastructures, le commerce et l’énergie, les entreprises chinoises s’impliquent de plus en plus dans les secteurs des énergies nouvelles, du numérique, de l’agriculture moderne et de l’intelligence artificielle, et la liste des projets de coopération pragmatique sino-algérienne ne cesse pas de s’allonger. Par ailleurs, les entreprises chinoises investissent activement dans les secteurs prioritaires d’Algérie, tels que la fabrication automobile, la production d’électroménagers et les communications numériques, elles transfèrent leurs technologies à l’Algérie par le biais des coentreprises et entraînent un grand nombre de techniciens qualifiés et de talents professionnels pour l’Algérie par le biais des formations d’accompagnement abondantes.
Algérie360 : La Chine a annoncé 42 projets d’investissement potentiels en Algérie, pour une valeur totale d’environ 4,5 milliards de dollars américains lors du Forum sino-algérien sur l’investissement qui s’est tenu en avril dernier. Comment la Chine transforme-t-elle ces engagements en projets concrets, et quels seront les nouveaux secteurs prioritaires d’investissement au-delà des hydrocarbures ?
Ambassadeur Dong : Le 15 avril de cette année, sous le haut patronage du président Tebboune, le Forum sino-algérien sur l’investissement s’est tenu avec succès en Algérie. Les représentants des entreprises des deux pays ont mené des discussions approfondies et signé 8 accords de projets d’investissement et de coopération en Algérie, pour un montant initial total dépassant 2 milliards de dollars américains. Actuellement, plusieurs projets d’investissement ont déjà fait des progrès, comme l’usine construite conjointement par le groupe chinois Hisense, l’entreprise de premier plan de l’électroménager, et le groupe algérien Condor, est désormais opérationnelle. L’orientation de la politique du gouvernement chinois encourageant les entreprises à investir à l’étranger reste claire, la volonté du gouvernement algérien d’attirer les investissements étrangers demeure ferme, l’enthousiasme des entreprises chinoises pour investir en Algérie est élevé, et les perspectives de développement du marché algérien sont vastes. Je suis convaincu que grâce aux efforts conjoints des entrepreneurs des deux pays, les engagements d’investissement issus du Forum se traduiront progressivement en résultats concrets.
Radio algérienne : Quel est le volume des investissements chinois en Algérie, et dans quelle mesure l’Algérie peut-elle tirer parti de l’Initiative “la Ceinture et la Route” pour diversifier son économie ?
Ambassadeur Dong : Selon des statistiques incomplètes de l’Ambassade de Chine, les investissements chinois en Algérie atteignent actuellement près de 7 milliards de dollars, un montant qui continue encore de croître. Le développement dynamique de la coopération pragmatique sino-algérienne ne peut se passer du soutien stratégique. Dans le cadre de l’initiative « La Ceinture et la Route », un grand nombre de projets d’infrastructure, tels que l’aéroport international Houari Boumediene, le Centre international de conférences d’Alger, l’autoroute Est-Ouest et la Grande Mosquée d’Alger, ont été achevés et mis en service. La ligne ferroviaire minière de l’Ouest et le Centre national des prestations numériques sont sur le point d’être terminés, tandis que la ligne ferroviaire minière de l’Est et d’autres projets progressent de manière soutenue. À mesure que de plus en plus de projets de « la Ceinture et la Route » passent du papier à la réalité, les bases de l’industrialisation et de la modernisation de l’Algérie seront encore plus consolidées et apporteront davantage de bénéfices au peuple algérien. La Chine continuera de renforcer l’intégration de l’initiative « La Ceinture et la Route » et la vision de la « Nouvelle Algérie », en répondant aux préoccupations et attentes de la population algérienne, en se fondant sur l’orientation stratégique visant l’industrialisation et la diversification économique de l’Algérie, afin de promouvoir la coopération pragmatique sino-algérienne vers de nouveaux sommets.
Silk Road News Network : La Chine envisage-t-elle d’ouvrir un centre culturel de Chine en Algérie et de développer l’enseignement du chinois dans les universités algériennes, notamment dans les régions du sud, de l’est et de l’ouest du pays ? Nous espérons vivement l’ouverture d’un département de langue chinoise à l’Université de Ouargla.
Ambassadeur Dong : En septembre dernier, le premier Institut Confucius en Algérie a été officiellement inauguré, marquant une nouvelle étape dans la coopération sino-algérienne en matière d’enseignement du chinois. L’Université d’Alger 2 et l’Université de Constantine 1 ont déjà créé le département de chinois, et plus de cinq autres universités à travers le nord, l’est et l’ouest de l’Algérie proposent des cours de chinois, permettant à un nombre croissant de jeunes algériens d’apprendre cette langue à proximité de chez eux. Concernant l’ouverture d’un centre culturel et d’un département de chinois à l’Université Kasdi Merbah de Ouargla, la partie chinoise est prête à maintenir des communications avec la partie algérienne pour faire avancer ensemble les processus concernés.
La Nouvelle République : La Chine envisage réaliser la modernisation du socialisme en 2035, les résolutions du dernier congrès du Parti communiste chinois permettent-elles de s’approcher de cet objectif ?
Ambassadeur Dong : Le 19e Congrès national du Parti communiste chinois a défini les dispositions stratégiques en deux étapes pour l’édification intégrale d’un grand pays socialiste moderne au milieu du siècle, et a avancé à 2035 l’échéance de réaliser pour l’essentiel la modernisation socialiste. Le 20e Congrès du Parti a réaffirmé cet objectif. La réalisation de cet objectif ne se fera pas du jour au lendemain : elle nécessite la poursuite des efforts à travers les XVe et XVIe plans quinquennaux. La Chine dispose d’atouts majeurs, à savoir le régime socialiste à la chinoise, un immense marché approvisionné par un tissu industriel complet, une abondance de ressources humaines, et tout cela constitue notre assurance et notre confiance pour atteindre l’objectif de 2035.
Horizons : La rivalité économique entre la Chine et les États-Unis impacte l’économie du monde entier. La lutte acharnée menée par la Chine n’est-elle pas juste le reflet d’une nouvelle reconfiguration géopolitique ?
Ambassadeur Dong : La position de la Chine sur les questions économiques et commerciales sino-américaines est constante et claire. La guerre tarifaire ou commerciale n’est dans l’intérêt d’aucune des deux parties, et les deux parties devraient résoudre les questions concernées par des consultations fondées sur l’égalité, le respect et le bénéfice mutuel. La Chine riposte et prend des contre-mesures lorsque ses propres intérêts sont compromis, cela constitue aussi une défense de la justice et de l’équité internationales. En tant que le plus grand pays en développement, partenaire du Mouvement des pays non alignés et membre du Sud global, la Chine continuera à œuvrer avec d’autres pays pour défendre le système commercial multilatéral centré sur l’Organisation mondiale du commerce, tout en partageant les opportunités de développement avec les autres pays par une ouverture de haut niveau, afin d’apporter plus de certitude et de stabilité au monde entier.
Jeune indépendant : Nous avons constaté une tension entre le Japon et la Chine au sujet de Taïwan. La Chine a déconseillé à ses citoyens de se rendre au Japon. Pensez-vous que cette crise aura un effet sur les relations bilatérales sino-japonaises ?
Ambassadeur Dong : Dans l’histoire, le Japon a occupé Taiwan par la force et a exercé une domination coloniale sur l’île pendant un demi-siècle. Sous l’occupation japonaise, la population de Taiwan a énormément souffert. Des centaines de milliers de nos compatriotes taiwanais ont été tués, la population n’avait aucun droit politique, aucune liberté de croyance religieuse ni aucune liberté culturelle, et les ressources minérales et les ressources vitales de Taiwan ont été massivement pillées. Les crimes et les atrocités commis par les agresseurs japonais à Taiwan sont innombrables et constituent la page la plus sombre de l’histoire de Taiwan.
Récemment, la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, a tenu des propos provocateurs sur Taiwan, qui vont à l’encontre du principe d’une seule Chine et des principes directeurs énoncés dans les quatre documents politiques entre la Chine et le Japon, sapent gravement les fondements politiques des relations sino-japonaises, heurtent profondément les sentiments du peuple chinois, et détériorent l’atmosphère des échanges entre les peuples chinois et japonais. En plus, on constate une augmentation des crimes visant les ressortissants chinois au Japon, ainsi que des propos extrêmes et menaçants à l’encontre de la Chine de la part des militants de droite japonais et sur Internet. Toutes ces raisons expliquent pourquoi la Chine conseillent à ses ressortissants d’éviter de se rendre au Japon pour le moment.
Le retour de Taiwan à la Chine est un élément important des résultats de la victoire de la Seconde Guerre mondiale et de l’ordre international d’après-guerre. La Déclaration du Caire publiée par la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni en 1943 stipule clairement que tous les territoires que le Japon a volés aux Chinois, tels que Taiwan, doivent être restitués à la Chine. La Déclaration de Potsdam publiée conjointement par la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union soviétique en 1945 stipule que les termes de la Déclaration du Caire doivent être appliqués. La même année, le Japon a signé l’Acte de capitulation, s’engageant à appliquer de bonne foi les dispositions de la Déclaration de Potsdam. Ces instruments ayant force de loi en vertu du droit international ont tous clairement affirmé la souveraineté de la Chine sur Taiwan, et aucun individu ni aucune force ne pourra jamais empêcher la réunification de la Chine.
El Hayat TV : Pourquoi la Chine n’a pas voté contre le projet de résolution présenté par les États-Unis au Conseil de sécurité concernant la question du Sahara occidental ? Et quelle est la position officielle de Chine à l’égard du plan d’autonomie proposé par le Maroc ?
Ambassadeur Dong : La position de la Chine sur la question du Sahara occidental est constante et claire. Nous estimons toujours qu’une solution politique constitue l’issue fondamentale à ce dossier, avec les Nations Unies comme le canal principal, les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité comme la base essentielle et le dialogue et les négociations comme l’approche appropriée. Nous espérons que les parties concernées parviendront, à travers des consultations approfondies menées sur un pied d’égalité, à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable.
Ennahar TV : Cette année marque le 70e anniversaire de la fondation de la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Quel est l’état actuel du développement économique et social du Xinjiang ?
Ambassadeur Dong : Je crois que beaucoup d’entre vous ont déjà visité le Xinjiang et ont pu constater la beauté de ses paysages, le dynamisme de son développement, la gentillesse de ses habitants et l’harmonie de ses cultures diverses. Une journaliste a écrit après sa visite que “Xinjiang ne se résume pas à une carte, une statistique ou une image figée : il est une terre habitée, vivante, vibrante”. Au cours des 70 dernières années, grâce à la direction ferme du Parti communiste chinois et surtout grâce aux politiques du Parti pour la gouvernance du Xinjiang dans la nouvelle ère, le Xinjiang a obtenu des résultats historiques dans tous les domaines et est entré dans la meilleure période de développement de son histoire. Malheureusement, certains pays ignorent les réalisations socio-économiques du Xinjiang, minimisent la menace des forces terroristes, séparatistes et extrémistes, fabriquent de la désinformation, voire s’ingèrent ouvertement dans les affaires du Xinjiang. Toutes ces actions sont motivées par une intention politique visant à utiliser le Xinjiang pour contenir la Chine. Nous invitons chaleuresuement plus d’amis algériens à visiter le Xinjiang et nous sommes convaincus que les faits éclairciront toutes les questions.
El Bilad : L’Algérie est en train de mettre en œuvre une série de réformes économiques visant à attirer plus d’investissements et à créer un environnement commercial plus dynamique. Du point de vue des partenaires chinois, comment percevez-vous ces réformes? Pensez-vous qu’elles ont jeté les bases nécessaires pour que les entreprises chinoises puissent étendre leurs activités sur le marché algérien? Selon vous, quels sont les domaines qui doivent être développés pour approfondir la coopération économique bilatérale ?
Ambassadeur Dong : En tant que le plus grand pays d’Afrique en superficie et troisième économie en Afrique, l’Algérie a obtenu des progrès significatifs dans le développement de l’économie et l’amélioration des conditions de vie de sa population ces dernières années, grâce à la construction d’infrastructures à grande échelle et aux politiques sociales inclusives. L’Algérie avance à pas solides dans la transformation structurelle de l’économie, pour faire face aux défis tels que la volatilité des prix de l’énergie. Elle poursuit continuellement la diversification économique, en diminuant les importations et renforçant les exportations hors hydrocarbures. Elle s’engage à améliorer l’environnement des affaires, à accélérer la réforme des entreprises étatiques et des banques publiques et à renforcer le rôle du secteur privé. Récemment, elle a pris des mesures pour améliorer l’environnement économique et attirer l’investissement, à savoir accélérer la délivrance des certificats d’investissement, optimiser le processus d’approbation, augmenter la transparence, etc., et toutes ces mesures ont connu une accélération de leur mise en œuvre justement après la visite du Président Tebboune en Chine. L’Algérie a aussi assoupli sa politique d’ouverture et de plafonds de participation étrangère à travers la promulgation de nouvelles lois sur les mines et l’investissement, créant ainsi un environnement plus prévisible aux entreprises étrangères pour étendre leurs investissements en Algérie.
En tant qu’amie sincère et partenaire stratégique globale de l’Algérie, la Chine se félicite sincèrement de ses progrès réalisés. Ces dernières années, la coopération sino-algérienne dans le domaine des infrastructures a été très fructueuse, et la partie chinoise est disposée à étendre davantage la coopération avec la partie algérienne dans les secteurs de l’exploitation minière, de la fabrication automobile et mécanique, des énergies nouvelles et du stockage d’énergie, des chaînes industrielles vertes et des industries manufacturières plus variées, afin de construire ensemble un système industriel et des chaînes d’approvisionnement du futur. La partie chinoise entend aussi discuter avec la partie algérienne de la coopération financière qui inclut l’échange de devises locales, l’utilisation élargie du renminbi et l’optimisation des règlements transfrontaliers, afin d’apporter un soutien plus efficace et stable au commerce et aux investissements bilatéraux à long terme. Alors que l’Algérie approfondit ses réformes et sa diversification économique, de nouvelles perspectives s’ouvrent pour la coopération sino-algérienne. La Chine aspire à conjuguer les efforts avec l’Algérie pour élever la coopération bilatérale à un niveau supérieur et obtenir des résultats gagnant-gagnant.
El Watan : Quel rôle jouent les facteurs culturels et historiques dans les relations sino-algériennes ?
Ambassadeur Dong : Il existe deux proverbes en Chine : l’un dit “ l’amitié se vérifie dans l’adversité ”, et l’autre “qui se ressemble s’assemble ”. La Chine et l’Algérie ont établi une amitié révolutionnaire profonde et solide dans la lutte pour l’indépendance nationale. Transcendant la distance et le temps, cette amitié est profondément ancrée dans le cœur des deux peuple, créant une affinité naturelle entre nos deux pays et formant une base solide pour les relations bilatérales. La Chine collaborera avec l’Algérie pour transmettre notre amitié historique de génération en génération et sur cette base, continuer à promouvoir les échanges culturels et la coopération pragmatique, apportant ainsi plus de contenus et de dynamisme au partenariat stratégique global Chine-Algérie de la nouvelle ère.