Le 16 janvier 2015, au terme de sa visite dans cinq pays africains, le Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a accordé à Kinshasa une interview à la CCTV lors de laquelle il s'est exprimé sur les pistes et les orientations à suivre pour le développement de la coopération sino-africaine.
Selon le Ministre Wang Yi, l'Afrique, continent regroupant le plus grand nombre de pays en développement, constitue la base fondamentale de la diplomatie chinoise, c'est la raison pour laquelle une bonne tradition de la Chine veut que le Ministre des Affaires étrangères consacre chaque année son premier déplacement hors du pays à l'Afrique pour renforcer la coopération sino-africaine mutuellement bénéfique dans les domaines politique, économique, sécuritaire et autres. Il a résumé en trois mots clés sa récente tournée en Afrique :
D'abord, la synergie. Les pays africains visités ont tous adopté leurs stratégies de développement à moyen et long terme pour des objectifs bien clairs, ceux de consolider leur indépendance politique déjà acquise, et surtout de réaliser une véritable indépendance économique. La Chine est en train de travailler de manière accélérée à la réalisation de l'objectif des deux centenaires et du rêve du renouveau de la nation. La Chine et les pays africains vont dans le même sens quant aux grandes orientations de leur développement et ont toutes les raisons d'associer leurs stratégies de développement pour en valoriser la synergie. La coopération sino-africaine, composant important de la coopération Sud-Sud, permettra de renforcer la puissance globale des pays en développement et de rendre ainsi les rapports de force dans le monde plus équilibrés et plus rationnels.
Ensuite, le transfert. Les stratégies de développement des pays africains visent pour la plupart à diversifier leurs économies et à réaliser l'industrialisation. La Chine, en profonde transition économique, possède d'importantes capacités de production excédentaires de qualité et des technologies et équipements avancés à transférer à l'étranger. L'Afrique pourrait être une des destinations majeures de ces capacités, technologies et équipements chinois qui répondent parfaitement à ses besoins. Dans ce processus, nous devons mettre effectivement en œuvre la juste conception de la justice et des intérêts avancée par le Président Xi Jinping en accordant la même importance à la justice qu'aux intérêts en vue d'une coopération gagnant-gagnant. Il faut travailler pour transformer au plutôt l'amitié traditionnelle sino-africaine en moteur du développement commun, et le potentiel de l'Afrique en matière de ressources naturelles et humaines, en force du décollage et de la croissance économiques afin de mettre la coopération sino-africaine sans cesse au grand bénéfice des peuples africains.
Enfin, la montée en gamme. Les nouveaux modes et pistes de coopération offrent d'importantes opportunités pour la montée en gamme de la coopération sino-africaine. Nous espérons que les deux parties pourront conjuguer leurs efforts pour que leur coopération dépasse de simples échanges commerciaux entre fournisseur et client en évoluant progressivement vers la coopération industrielle et le transfert de technologies et que cette coopération, centrée traditionnellement sur les travaux forfaitaires, soit étendue graduellement dans les domaines des investissements et de la finance.
Le Ministre Wang Yi a fait remarquer que ces idées et réflexions de la Chine, saluées et appréciées par les pays africains, aideraient à enrichir la coopération mutuellement avantageuse entre la Chine et l'Afrique et à faire progresser davantage le partenariat stratégique sino-africain de type nouveau. Il a affirmé la volonté de la partie chinoise d'en discuter de façon plus approfondie avec les pays africains lors de la 6e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine qui se tiendra cette année en Afrique du Sud.