Le Conseiller d'Etat chinois et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue sénégalais Sidiki Kaba ont tenu une conférence de presse conjointe le 6 janvier 2019 à l'issue de leur entretien à Dakar. Lors de la conférence de presse, un journaliste a posé une question : « Comment la Chine et le Sénégal, coprésidents du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), travaillent-ils ensemble pour promouvoir la concrétisation des résultats du Sommet de Beijing ? »
M. Wang a déclaré que le Sommet de Beijing 2018 du FCSA, couronné de succès, faisait date dans l'histoire des relations sino-africaines, et jouait un rôle exemplaire pour la coopération internationale avec l'Afrique.
Selon le chef de la diplomatie chinoise, la coopération sino-africaine se caractérise par son pragmatisme et son efficacité, deux atouts qui définissent également le FCSA. Dès la fin du Sommet du FCSA, le Comité de suivi chinois s'est ainsi mis à travailler pour dresser des plans, assigner des missions, définir des feuilles de route et déterminer avec divers pays africains des priorités en fonction de la situation de chaque pays. A l'étape suivante, la partie chinoise multipliera la communication avec les pays africains, en particulier avec le Sénégal, coprésident du FCSA, pour faire avancer, de manière ordonnée, le travail dans les aspects suivants:
Premièrement, construire une communauté de destin plus solide entre la Chine et l'Afrique. « Dans la conjoncture internationale actuelle, la montée de l'unilatéralisme et de l'hégémonisme affectait l'ordre international et le multilatéralisme, et représentait un grave défi pour l'avenir des pays en voie de développement, » a noté M. Wang. « La Chine est le plus grand pays en voie de développement au monde, alors que l'Afrique est un continent dont la plupart des pays sont en voie de développement. Nous sommes plus conscients que jamais de la nécessité d'un avenir commun. Il est nécessaire d'accélérer la construction d'une communauté de destin plus solide, conformément aux objectifs définis lors du Sommet de Beijing. Nous devons conjuguer nos efforts pour surmonter ensemble les obstacles qui nuisent à notre développement, afin de protéger les intérêts légitimes de la Chine, de l'Afrique et des autres pays en voie de développement », a-t-il souligné.
Deuxièmement, promouvoir un meilleur alignement entre l'initiative chinoise « la Ceinture et la Route » et l'Agenda 2063 de l'Union africaine. Selon M. Wang, l'Afrique est devenue une partie importante de la coopération internationale dans le cadre de « la Ceinture et la Route » ; 37 pays africains, dont le Sénégal, ont signé des accords de coopération avec la Chine dans le cadre de « la Ceinture et la Route ». « La Chine souhaite travailler de concert avec l'Afrique pour explorer de nouvelles opportunités de coopération dans le cadre de l'articulation de la construction de "la Ceinture et la Route" à l'Agenda 2023 de l'Union africaine, pour que la construction conjointe de "la Ceinture et de la Route" soit plus fructueuse sur le continent africain », a souligné M. Wang.
Troisièmement, appliquer les résultats du Sommet du FCSA de manière adaptée à chaque pays africain en fonction des spécificités de sa situation. « Les pays d'Afrique présentent tous des conjonctures et des besoins différents, c'est pourquoi l'aide et les investissements apportés par la Chine seront définis au cas par cas, en prenant en compte à la fois les besoins propres à chaque pays et les intérêts de l'ensemble de l'Afrique », a indiqué M. Wang, avant d'ajouter qu'il faut renforcer la planification de la coopération interétatique et interrégionale et faire jouer un rôle coordinateur à l'Union africaine.
Quatrièmement, promouvoir l'innovation et l'amélioration de la qualité de la coopération Chine-Afrique. « Les entreprises chinoises seront encouragées à effectuer davantage d'investissements directs en Afrique, mais aussi à harmoniser la construction des infrastructures régionales et le développement des industries locales, afin que l'économie de l'Afrique entre dans une dynamique d'autonomie qui lui permettra de réduire ses problèmes budgétaires et de faire baisser les risques financiers. Nous accélérons la coopération en matière de hautes technologies dans les pays qui réunissent les conditions nécessaires, afin d'améliorer la qualité de la coopération », a fait savoir M. Wang.
Cinquièmement, faire en sorte que les décisions du Sommet du FCSA profitent à tous les peuples de Chine et d'Afrique. Selon M. Wang, la coopération sino-africaine adhère au principe de recentrage sur le peuple. Il est normal que les mesures adoptées lors du Sommet se penchent sur les domaines du bien-être. « Les "Huit Initiatives" contribueront à la réduction de la pauvreté, au développement de l'emploi et à l'augmentation des revenus en Afrique. Elles permettront à davantage d'Africains d'obtenir des avantages concrets », a-t-il affirmé.
Sixièmement, encourager les partenaires internationaux à conjuguer leurs efforts pour promouvoir le développement de l'Afrique. « Le succès du Sommet de Beijing du FCSA fait que la communauté internationale attache une plus grande attention au développement africain. Nous encourageons davantage de pays à multiplier leurs investissements en Afrique et à participer à la coopération avec l'Afrique en mettant en valeur leurs avantages », a indiqué M. Wang. « La Chine insiste sur l'ouverture et la transparence au fil de sa coopération avec l'Afrique. Nous souhaitons mener des consultations avec les pays africains pour explorer la coopération tripartite ou multipartite en Afrique. Nous estimons toujours que la coopération avec l'Afrique doit être menée en respectant la volonté, en écoutant la voix et en répondant aux besoins concrets du continent africain », a souligné M. Wang. « L'Afrique doit être le théâtre d'une coopération internationale, et non une arène dans laquelle s'affrontent les grandes puissances », a conclu M. Wang.