Faire rayonner les Cinq Principes de la Coexistence pacifique pour construire un monde meilleur basé sur la coopération et le gagnant-gagnant

2014-07-01 11:09

-Discours de M. Xi Jinping,
Président de la République populaire de Chine
à la Conférence commémorative
du 60e anniversaire de la publication
des Cinq Principes de la Coexistence pacifique

(28 juin 2014)

Monsieur le Président U Thein Sein,
Monsieur le Vice-Président Mohammad Hamid Ansari,
Mesdames et Messieurs les Chefs de mission diplomatique,
Distingués Invités,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

Aujourd'hui, nous sommes réunis ici pour commémorer solennellement le 60e anniversaire de la publication des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. Cet événement célébré en commun par la Chine, l'Inde, le Myanmar et la communauté internationale revêt une signification importante pour faire rayonner les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, renforcer l'amitié et la coopération entre les différents peuples et promouvoir la paix et le développement dans le monde.

À cette occasion, je tiens à souhaiter, au nom du gouvernement et du peuple chinois ainsi qu'en mon nom personnel, une chaleureuse bienvenue à tous les invités et amis ici présents.

Le Président U Thein Sein et le Vice-Président Mohammad Hamid Ansari viennent de prononcer des discours importants et pleins de chaleur, que j'ai beaucoup appréciés.

Il y a 60 ans, sur fond de décolonisation après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la cause de l'indépendance et de la libération nationales s'est développée vigoureusement en Asie, en Afrique et en Amérique latine, et les pays nouvellement indépendants aspiraient à l'instauration des relations internationales d'égal à égal. En répondant à ce courant historique, la Chine, l'Inde et le Myanmar ont avancé ensemble les Cinq Principes de la Coexistence pacifique – le respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, la non-agression mutuelle, la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, l'égalité et les avantages mutuels, et la coexistence pacifique.

Les 28 et 29 juin 1954, la Chine a publié, respectivement avec l'Inde et le Myanmar, une déclaration commune confirmant que ces Cinq Principes s'appliqueraient aux relations Chine-Inde et Chine-Myanmar, ainsi qu'aux relations que les trois pays entretenaient avec les autres pays asiatiques et avec le reste du monde, ce qui est une initiative majeure dans les annales des relations internationales et une contribution historique à la construction d'un nouveau type de relations internationales justes et raisonnables.

En jetant un regard rétrospectif sur l'histoire, nous avons une pensée profonde pour les dirigeants de l'ancienne génération des trois pays qui ont lancé ensemble les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, et nous exprimons notre haute estime pour les personnalités clairvoyantes de différents pays qui ont œuvré depuis de longues années au rayonnement de ces Principes !

Aujourd'hui, nous commémorons ensemble le 60e anniversaire de la publication des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. L'occasion nous est ainsi offerte d'avoir des échanges pour mieux faire rayonner ces Principes dans le nouveau contexte, promouvoir l'instauration d'un nouveau type de relations internationales et construire ensemble un monde meilleur basé sur la coopération et le gagnant-gagnant.

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

Si les Cinq Principes de la Coexistence pacifique ont vu le jour en Asie, c'est parce qu'ils s'inscrivent dans les pensées traditionnelles des peuples asiatiques en faveur de la paix. La nation chinoise préconise depuis toujours la « primauté de la paix », l'« harmonie dans la différence », la « coexistence pacifique de tous les États » et l'« amour universel et la non-agression ». Les peuples de l'Inde, du Myanmar et d'autres pays asiatiques sont aussi traditionnellement attachés à des valeurs comme la bienveillance, la bonté et la paix. Le grand poète indien Rabindranath Tagore a écrit dans sa poésie : « Vous croyez pouvoir gagner l'amitié par la guerre ? Le printemps s'échappera alors sous vos yeux. » Le peuple du Myanmar a construit la Pagode Kaba Aye, dédiée à la prière pour la paix dans le monde.

Les Cinq Principes de la Coexistence pacifique illustrent parfaitement les buts et principes de la Charte des Nations Unies, et facilitent leur mise en œuvre. Composés de quatre « mutuel » et d'une « coexistence », ces Cinq Principes représentent les nouvelles attentes des pays asiatiques vis-à-vis des relations internationales et incarnent un esprit du droit international qu'est la cohérence des droits, des devoirs et des responsabilités des différents pays.

Dans les années 1950, le vent de l'amitié sino-indienne, guidé par les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, soufflait partout sur les vastes territoires des deux pays. Au cours de la visite en Inde du Premier Ministre Zhou Enlai, s'entendaient ici et là des cris de joie « Panchsheel Zindabad » (Vivent les Cinq Principes de la Coexistence pacifique) et « Hindi-Chini Bhai Bhai » (Les peuples indien et chinois sont frères). À la lumière des Cinq Principes de la Coexistence pacifique, la Chine et le Myanmar ont réglé adéquatement leur question frontalière. Le Traité de frontière qu'ils ont signé en 1960 est le premier du genre que la Chine nouvelle a signé avec un pays voisin, et le Traité d'amitié et de non-agression mutuelle signé par les deux pays est le premier traité de paix et d'amitié entre des pays asiatiques.

Au cours des 60 ans écoulés, les Cinq Principes de la Coexistence pacifique non seulement ont germé et pris racine dans les esprits en Chine, en Inde et au Myanmar, mais aussi se sont répandus en Asie et dans le monde. La Chine, l'Inde et le Myanmar ont tous grandement contribué au rayonnement de ces principes. La partie chinoise estime que les pratiques dans les relations internationales démontrent une grande vitalité des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. La partie indienne juge que si ces Principes étaient reconnus dans les relations mutuelles de tous les pays, il n'y aurait guère de conflit et certainement pas de guerre. Le Myanmar affirme que les Cinq Principes de la Coexistence pacifique constituent une ligne directrice pertinente pour tout pays.

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

Durant les six dernières décennies, malgré les épreuves des aléas internationaux, les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, en tant que norme ouverte et inclusive du droit international, ont incarné l'essence des valeurs que sont la souveraineté, la justice, la démocratie et la légalité.

- Les Cinq Principes de la Coexistence pacifique sont déjà devenus une norme fondamentale régissant les relations internationales et un principe fondamental du droit international. Incarnation pertinente de la nature même d'un nouveau type de relations internationales, ces Principes interdépendants se complètent mutuellement et forment un ensemble indivisible. Ils s'appliquent aux relations entre États aux régimes sociaux, aux niveaux de développement et aux tailles différents. Les dix principes adoptés en 1955 par la Conférence de Bandung représentent une extension et un développement des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. Le Mouvement des non-alignés né dans les années 1960 a fait de ces Cinq Principes une ligne directrice. L'Assemblée générale des Nations Unies, dans ses déclarations concernées adoptées en 1970 et en 1974, ont acceptés ces Cinq Principes. Adoptés par un grand nombre d'organisations et d'instruments internationaux dans le monde d'aujourd'hui, les Cinq Principes de la Coexistence pacifique bénéficient d'une adhésion et d'un respect larges dans la communauté internationale.

- Les Cinq Principes de la Coexistence pacifique ont défendu énergiquement les droits et intérêts des nombreux pays en développement. Ces principes, dont la quintessence est l'égalité souveraine de tous les pays du monde et l'opposition au monopole des affaires internationales par un pays quelconque, offre aux pays en développement une puissante arme intellectuelle pour défendre la souveraineté d'État et l'indépendance nationale, ainsi qu'un étendard pour leur coopération solidaire et leur union en vue d'émergence, ce qui a permis d'approfondir leur compréhension et confiance mutuelles, de renforcer la coopération Sud-Sud et de promouvoir l'amélioration et le développement des relations Nord-Sud.

- Les Cinq Principes de la Coexistence pacifique ont joué un rôle actif dans la promotion de l'instauration d'un ordre politique et économique international plus juste et plus rationnel. En rejetant la loi de la jungle, ces principes ont accru les forces anti-impérialiste et anti-colonialiste et accéléré l'effondrement du système colonial. Sur fond de Guerre Froide et de confrontation Est-Ouest, les soi-disant idées de la « grande famille », de la « politique des blocs » et des « sphères d'influence », loin de permettre une bonne gestion des relations interétatiques, ont créé des conflits et envenimé la situation. Or, les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, en contraste saisissant, ont frayé une nouvelle voie au règlement pacifique des questions interétatiques léguées par l'histoire et des différends internationaux.

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

Le monde d'aujourd'hui traverse des changements aussi profonds que complexes. Le courant de l'époque, marqué par la paix, le développement, la coopération et le gagnant-gagnant, s'affirme encore davantage. Les états deviennent de plus en plus interdépendants pour former une communauté de destin. Dans le même temps, les injustices et les inégalités dans les relations internationales se posent avec acuité, les défis planétaires se multiplient, les conflits régionaux et les guerres locales se succèdent les uns aux autres. Beaucoup de gens, les enfants notamment, vivent toujours sous les feux de guerre, et dans pas mal de pays en développement, les populations souffrent encore de la faim et de la précarité. Il nous reste donc un long chemin à parcourir pour préserver la paix mondiale et promouvoir le développement partagé.

Les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, s'agissant de leur esprit, sens et rôle dans le nouveau contexte, ne sont ni dépassés ni atténués ni affaiblis. Bien au contraire, ils ont été renouvelés, approfondis et renforcés au fil du temps.

« Tous les bons principes devraient évoluer avec le temps pour rester pertinents. » Le Président U Thein Sein et le Vice-Président Mohammad Hamid Ansari viennent de nous livrer d'excellentes idées et propositions pour poursuivre et faire rayonner les Cinq Principes de la Coexistence pacifique dans le nouveau contexte et promouvoir l'instauration d'un nouveau type de relations internationales et d'un monde meilleur. La Chine, l'Inde et le Myanmar partagent de larges consensus à cet égard. Je voudrais à cette occasion vous présenter quelques-unes de mes réflexions.

Premièrement, s'en tenir à l'égalité souveraine. La souveraineté, symbole fondamental de l'indépendance d'un État, incarne et garantit ses intérêts. La souveraineté et l'intégrité territoriale sont inviolables. Les pays du monde doivent respecter les intérêts vitaux et les préoccupations majeures de part et d'autre. Ces principes sont essentiels, et ils ne doivent en aucun cas être ébranlés ni rejetés.

Tous les pays, grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, sont membres égaux de la communauté internationale et bénéficient d'un droit de participer, sur un pied d'égalité, aux affaires internationales. Et les affaires d'un pays doivent être gérées par son peuple. Nous devons respecter les systèmes sociaux et les voies de développement choisis en toute indépendance par les différents pays et nous opposer à la subversion illégale des pouvoirs légitimes d'autres pays pour des intérêts ou raisons égoïstes.

Deuxièmement, s'en tenir à la sécurité commune. La sécurité doit être universelle. Tous les pays du monde ont le droit de participer, sur un pied d'égalité, aux affaires sécuritaires internationales et régionales, ainsi que la responsabilité de préserver la sécurité internationale et régionale. Nous devons préconiser un concept de sécurité commune, globale, coopérative et durable, respecter et garantir la sécurité de chaque pays. Nous ne pouvons pas nous contenter d'un monde où seulement un ou quelques pays se trouvent en sécurité alors que les autres en insécurité. Il faut surtout éviter que l'on cherche sa sécurité absolue au détriment de celle des autres. Il est nécessaire de renforcer la coopération internationale et régionale pour répondre ensemble aux menaces sécuritaires non traditionnelles toujours plus nombreuses, lutter fermement contre toute forme de terrorisme et éliminer le terreau de ce fléau.

Nous devons travailler pour régler de façon pacifique les divergences et litiges entre États par voie de dialogue et de consultations, accroître la confiance mutuelle, résoudre les différends et promouvoir la sécurité à travers le dialogue, et nous garder du recours arbitraire à la force ou à la menace par la force. L'emploi de la force, loin d'être une démonstration de puissance, illustre par contre le manque de moralité et la faiblesse de conviction. Seule une sécurité fondée sur la justice et la conviction est solide et durable. Il nous faut œuvrer à mettre en place une nouvelle architecture de coopération sécuritaire en Asie-Pacifique basée sur l'ouverture, la transparence et l'égalité et encourager les efforts de tous les pays du monde pour la préservation de la paix et de la sécurité mondiales et régionales.

Troisièmement, s'en tenir au développement partagé. Le ciel, la planète et le monde sont suffisamment grands pour le développement et la prospérité de tous les pays. La situation où certains pays s'enrichissent de plus en plus alors que d'autres souffrent toujours de la pauvreté et du sous-développement ne peut pas durer. Tout comme le bateau s'élève avec la montée des eaux et que le fleuve s'accroît avec les eaux de ses affluents, seul l'épanouissement de chacun permet le développement de tous. Chaque pays doit, tout en cherchant son propre développement, contribuer activement à un développement partagé pour que les fruits du développement profitent davantage et mieux à tous les peuples.

Nous devons travailler ensemble pour préserver et développer une économie internationale ouverte, promouvoir une croissance forte, durable et équilibrée de l'économie mondiale, encourager la libéralisation et la facilitation du commerce et de l'investissement, poursuivre une coopération régionale ouverte, combattre toute forme de protectionnisme et lutter contre toute tentative et tout acte qui visent à esquiver ses malheurs en les faisant retomber sur autrui.

Il est indispensable de promouvoir la coopération Sud-Sud et le dialogue Nord-Sud, de renforcer la capacité d'auto-développement des pays en développement, d'inciter les pays développés à assumer davantage de responsabilités, de réduire l'écart Nord-Sud, de mettre en place un nouveau partenariat international pour le développement plus équitable et plus équilibré et de consolider la base d'un développement économique mondial stable et durable.

Quatrièmement, s'en tenir à la coopération gagnant-gagnant. « La coopération fait la force et le repli sur soi mène à l'impuissance. » La coopération gagnant-gagnant doit constituer un choix politique fondamental de tous les pays du monde dans la gestion des affaires internationales. Il s'agit d'un principe universel qui s'applique non seulement au secteur économique, mais également aux domaines politique, sécuritaire et culturel.

Tout pays doit associer ses intérêts nationaux à ceux des autres et s'efforcer d'élargir la convergence d'intérêts. Il faut s'entraider en vue d'une prospérité commune au lieu de se mettre des bâtons dans les roues. Il faut adopter un nouveau concept de gagnant-gagnant et de bénéfice pour tous et en finir avec la vieille idée de jeu à somme nulle et avec la logique « le gagnant prend tout » en vue de l'avènement d'un monde harmonieux où tous les pays se développent dans le respect de la diversité, l'inspiration mutuelle et le partage.

Nous sommes appelés à œuvrer ensemble, avec un sens de solidarité et de responsabilité commune, à relever les défis planétaires croissants dont le changement climatique, la sécurité énergétique et de ressources naturelles, la cybersécurité et les grandes catastrophes naturelles, de sorte à préserver la planète, foyer commun de toute l'humanité.

Cinquièmement, s'en tenir à la tolérance et à l'inspiration mutuelle. La diversité culturelle est une caractéristique fondamentale de la société humaine. Le monde d'aujourd'hui compte sept milliards d'habitants, plus de 200 pays et régions, plus de 2 500 ethnies et plus de 5 000 langues. Chaque ethnie ou culture a son originalité et ses spécificités, ce qui fait la diversité, mais non la supériorité.

« Les choses du monde se développent sans rivalité, et les quatre saisons alternent sans contradiction. » Nous devons respecter la diversité culturelle, promouvoir les échanges et dialogue interculturels, favoriser la coexistence pacifique et le développement harmonieux des différentes civilisations, et rejeter l'égocentrisme et toute tentative d'abaisser une autre culture ou nation. Comme nous l'enseigne l'histoire de l'humanité, toute idée sur l'uniformisation culturelle du monde n'est qu'une illusion irréaliste.

Chacun a ses atouts et ses faiblesses. Les divers pays et nations doivent promouvoir les échanges et l'inspiration mutuelle, se compléter et s'enrichir mutuellement avec la quintessence de leurs cultures, de manière à réaliser ensemble un tableau magnifique de la civilisation humaine.

Sixièmement, s'en tenir à l'équité et à la justice. « Lorsque la grande voie de la vertu était fréquentée, toute chose sous le ciel était un bien commun. » L'équité et la justice sont de nobles objectifs poursuivis par tous les peuples du monde dans les relations internationales. Mais elles sont loin d'être réalisées aujourd'hui.

Nous devons promouvoir ensemble la démocratisation des relations internationales. Le destin du monde doit être dans les mains de tous les peuples du monde et les affaires mondiales, concertées et gérées ensemble par les gouvernements et les peuples de tous les pays. L'idée de monopoliser les affaires internationales est anachronique et les tentatives dans ce sens sont vouées à l'échec.

Nous devons promouvoir ensemble la légalité dans les relations internationales. Il faut faire respecter le droit international et les principes fondamentaux régissant les relations internationales universellement reconnus et mettre les règles largement applicables au service de la justice, de la paix et du développement. « La loi, c'est un principe directeur à respecter par tous. » Dans la communauté internationale, la loi est à respecter par tous. Aucune loi n'est applicable qu'aux autres et non à soi-même ou valable que pour soi-même et pas pour les autres. Le « deux poids, deux mesures » n'a pas sa place dans l'application de la loi. Tous les pays doivent préserver ensemble l'autorité et la rigueur du droit international et de l'ordre international, se conformer à la loi dans l'exercice de leurs droits, rejeter toute distorsion du droit international et toute tentative de porter atteinte aux intérêts légitimes d'autres pays, à la paix et à la stabilité sous prétexte de l' « état de droit ».

Nous devons promouvoir ensemble la rationalisation des relations internationales. Il faut faire progresser la réforme du système de gouvernance mondiale pour l'adapter aux nouveaux changements dans les rapports de force internationaux, répondre aux préoccupations et revendications des différentes parties, et mieux préserver les droits et intérêts légitimes des nombreux pays en développement.

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

La Chine préconise activement et applique fermement les Cinq Principes de la Coexistence pacifique. Inscrits dans la Constitution de la Chine, ces principes constituent la pierre angulaire de sa politique étrangère. La Chine est un acteur, constructeur et contributeur du système international contemporain.

- La Chine poursuivra résolument la voie du développement pacifique. Il s'agit là d'un choix stratégique fait par la Chine suivant la tendance de développement de notre époque et en fonction de ses intérêts fondamentaux. « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse », tel est un concept préconisé par les Chinois. La Chine n'adhère pas à l'idée selon laquelle la puissance mène inévitablement à l'hégémonie. Ni l'hégémonisme ni le bellicisme ne coulent dans les veines des Chinois. La poursuite indéfectible par la Chine de la voie du développement pacifique profitera non seulement à elle-même, mais aussi à l'Asie et au monde. Aucune force ne peut ébranler notre conviction dans le développement pacifique. La Chine défend avec détermination sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement et soutient en même temps les efforts des autres pays pour défendre les leurs, surtout ceux des pays en développement. Fidèle au principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autrui, la Chine n'imposera jamais sa propre volonté à autrui, ni ne prétendra jamais à l'hégémonie quelque puissante qu'elle soit. Nous espérons sincèrement que les autres pays suivront aussi la voie du développement pacifique et travailleront ensemble pour avancer à pas assurés sur cette voie.

- La Chine développera avec détermination une coopération d'amitié avec tous les pays du monde sur la base des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. « La confiance mutuelle rassemble les pays voisins et la bonne volonté rapproche les pays éloignés. » La Chine veille à approfondir la coopération mutuellement avantageuse avec ses voisins conformément au principe de l'amitié, de la sincérité, du bénéfice mutuel et de l'inclusivité pour qu'ils puissent bénéficier davantage des progrès de la Chine. Elle continuera à fonder la politique extérieure sur ses relations avec les pays en développement et à s'en tenir à la juste conception de la justice et des intérêts pour être toujours ami fiable et partenaire sincère des autres pays en développement. Accordant une haute importance à la place et au rôle des grands pays, la Chine s'efforce de développer avec eux des relations de coopération dans tous les domaines. Nous travaillons activement à développer avec les États-Unis un nouveau modèle de relations entre grands pays, à promouvoir avec la Russie un partenariat global de coordination stratégique et à construire avec l'UE un partenariat pour la paix, la croissance, la réforme et la civilisation, en vue de préserver ensemble la paix mondiale et d'assurer un développement partagé.

- La Chine appliquera inébranlablement la stratégie d'ouverture mutuellement bénéfique. La Chine est en train de mettre en œuvre des initiatives de coopération majeures comme la Ceinture économique de la Route de la Soie, la Route de la Soie maritime du 21e siècle, le Corridor économique Bangladesh-Chine-Inde-Myanmar et la communauté de destin Chine-ASEAN, et elle saisira les opportunités ainsi offertes pour promouvoir sur tous les plans une nouvelle vague d'ouverture sur l'extérieur, développer un système économique ouvert et créer de nouvelles possibilités et perspectives pour le développement de l'Asie et du monde.

Actuellement, le peuple chinois avance vers la construction d'une société de moyenne aisance sur tous les plans et la réalisation du rêve chinois du grand renouveau national. Le rêve chinois étant étroitement lié aux beaux rêves des autres peuples du monde, le peuple chinois entend travailler avec eux pour s'accorder mutuellement soutien et assistance dans la réalisation de leurs propres rêves, et la Chine souhaite progresser et prospérer ensemble avec les autres pays, notamment les pays voisins.

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

Pour rendre hommage à ceux qui ont travaillé à la poursuite et au rayonnement des Cinq Principes de la Coexistence pacifique, et encourager un plus grand nombre de personnes et de groupements à suivre leur exemple, je voudrais ici annoncer la décision du gouvernement chinois de créer le « Prix de l'Amitié des Cinq Principes de la Coexistence pacifique » et la « Bourse d'excellence des Cinq Principes de la Coexistence pacifique ».

« Une longue marche commence par le premier pas », le dit un adage chinois. Un proverbe indien enseigne : « Les gouttes d'eau rassemblées font les ruisseaux et les épis de riz font les gerbes. » Et on dit souvent au Myanmar : « Il faut avoir la tête dans les étoiles mais les pieds sur terre. » La Chine continuera à jouer un rôle moteur dans le rayonnement des Cinq Principes de la Coexistence pacifique, et à conjuguer les efforts avec l'Inde, le Myanmar et le reste de la communauté internationale pour contribuer à l'avènement d'un monde harmonieux de paix durable et de prospérité commune !

Je vous remercie.

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