Conférence de presse du 23 mai 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin

2022-05-23 23:30

AFP : Le président Biden a déclaré que les États-Unis défendraient militairement Taïwan si Beijing l’envahissait ou tentait d’en prendre le contrôle par la force. Il a déclaré : « Nous sommes d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée, mais l’idée que Taïwan puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée. » Comment le Ministère des Affaires étrangères voit-il cette position américaine ? Et comment cela affectera-t-il les relations sino-américaines à l’avenir ?

Wang Wenbin : La Chine exprime son vif mécontentement et sa ferme opposition aux remarques de la partie américaine. Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, Taiwan fait partie du territoire chinois et le gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant toute la Chine. Il s’agit d’un consensus de la communauté internationale et d’un engagement politique pris par les États-Unis envers la Chine. La question de Taïwan relève purement des affaires intérieures de la Chine, qui ne tolère aucune ingérence étrangère. Sur les questions concernant sa souveraineté et son intégrité territoriale, ainsi que ses autres intérêts fondamentaux, la Chine ne laisse aucune place au compromis ou à la concession. Personne ne devrait sous-estimer la ferme détermination, la forte volonté et la grande capacité du peuple chinois à sauvegarder la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale. Personne ne doit se placer à l’opposé des 1,4 milliard de Chinois.

Nous exhortons les États-Unis à respecter le principe d’une seule Chine et les dispositions des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, à honorer leur engagement important de ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan », à parler et agir avec prudence sur la question de Taïwan et à éviter d’envoyer tout signal erroné aux forces sécessionnistes de Taïwan, afin de ne pas compromettre gravement la paix dans le détroit de Taïwan et les relations Chine-États-Unis. La Chine prendra des mesures fermes pour sauvegarder sa souveraineté et ses intérêts en matière de sécurité. Nous ferons ce que nous disons.

Global Times : Le chef du Parti travailliste australien, Anthony Albanese, a mené son parti à la victoire lors des élections législatives. Quelles sont les attentes de la Chine pour les relations Chine-Australie à l’avenir ?

Wang Wenbin : Nous avons noté que M. Albanese a mené le Parti travailliste à la victoire lors des élections fédérales en Australie. La Chine lui adresse ses félicitations.

Dans les années 1970, le gouvernement travailliste australien a fait le bon choix en établissant des relations diplomatiques avec la Chine, et a apporté des contributions historiques au développement des relations Chine-Australie. Le développement sain et régulier des relations bilatérales répond aux intérêts fondamentaux et aux aspirations communes des deux peuples, et contribue à la paix, à la stabilité et à la prospérité de l’Asie-Pacifique. La Chine est prête à travailler avec le nouveau gouvernement travailliste pour faire le point sur le passé et continuer à se tourner vers l’avenir. Nous devons suivre les principes de respect mutuel et d’avantages réciproques pour promouvoir le développement sain et régulier du partenariat stratégique global Chine-Australie. 

NHK : Lors de leur rencontre, le président américain et le Premier ministre japonais se sont opposés aux tentatives de la Chine de modifier le statu quo en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale et ont réaffirmé l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : La position de la Chine sur Taïwan, Diaoyu Dao et les questions maritimes est cohérente et claire. Nous nous opposons fermement aux tentatives des États-Unis et du Japon de faire du battage médiatique sur ces questions afin de nuire à la réputation de la Chine et de s’ingérer dans ses affaires intérieures. La plus grande menace pour la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan réside dans les activités sécessionnistes des autorités du PDP et dans les tentatives de certains pays, dont les États-Unis, d’aider et d’encourager ces efforts. Le Japon a des responsabilités historiques envers le peuple chinois sur la question de Taïwan. Il doit parler et agir avec une plus grande prudence, tirer sérieusement les leçons de l’histoire et éviter de répéter les erreurs du passé.

Je dois souligner que la politique américaine dite de « dissuasion » et d’« endiguement » a déjà perturbé l’Europe. Ils devraient cesser d’essayer de déstabiliser la région Asie-Pacifique. L’Asie-Pacifique devrait devenir le meneur de la paix et du développement, et non une arène géopolitique. Les États-Unis et le Japon s’accrochent à la mentalité de la guerre froide, se liguent pour construire des alliances militaires et de petites cliques caractérisées par le découplage économique, et attisent la division et la confrontation. Leur plan est impopulaire dans la région Asie-Pacifique et ne réussira jamais.

KBS : Tout d’abord, les États-Unis ont annoncé que le Cadre économique indo-pacifique (IPEF) serait lancé aujourd’hui. L’IPEF sera fondé sur les principes d’ouverture, d’inclusion et de transparence, et n’exclura aucun pays spécifique. Avez-vous des commentaires à faire ? Deuxièmement, en participant à l’IPEF, la République de Corée cherche également à renforcer la coopération économique et technologique avec la Chine, la plus grande nation commerciale et un voisin proche de la République de Corée. Quel est votre commentaire à ce sujet ? 

Wang Wenbin : Comme l’a dit le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi, la Chine, comme les autres pays de la région, est heureuse de voir des initiatives propices au renforcement de la coopération régionale, mais s’oppose aux tentatives de créer des divisions et des confrontations.

La Chine estime que tout cadre de coopération régionale doit promouvoir le libre-échange et ne doit pas s’engager dans un protectionnisme déguisé. Il doit contribuer à la reprise économique mondiale et ne doit pas compromettre la stabilité de la chaîne industrielle. Il devrait promouvoir l’ouverture et la coopération, et ne devrait pas créer de confrontation géopolitique. Ce que les États-Unis devraient faire, c’est agir sérieusement conformément aux règles du libre-échange, au lieu de repartir de zéro, d’affecter la structure actuelle de la coopération régionale et de faire tourner à rebours la roue de l’intégration régionale. Les États-Unis sont-ils en train de politiser, de militariser et d’idéologiser les questions économiques et de contraindre les pays de la région à prendre parti entre la Chine et les États-Unis par des moyens économiques ? Les États-Unis devraient donner une réponse claire aux pays de la région. Créer délibérément un découplage économique, un blocus technologique ou une rupture de la chaîne industrielle, et aggraver la crise de la chaîne d’approvisionnement ne fera qu’infliger de graves conséquences au monde, y compris aux États-Unis eux-mêmes. Les États-Unis devraient réfléchir à leurs erreurs et les corriger, au lieu de les répéter.

La clé du succès de la région Asie-Pacifique est la coopération gagnant-gagnant, et non la confrontation à somme nulle. La région Asie-Pacifique doit devenir le meneur de la paix et du développement, et non une arène géopolitique. Toutes les sortes de conspirations qui tentent de créer une politique de camp, de construire une version Asie-Pacifique de l’OTAN et de mener une nouvelle guerre froide dans la région Asie-Pacifique sont vouées à l’échec.

En ce qui concerne votre deuxième question, je tiens à souligner que la Chine et la République de Corée sont et resteront de proches voisins. Nous sommes également des partenaires de coopération inséparables. Depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la République de Corée il y a 30 ans, les relations économiques et commerciales bilatérales ont connu une croissance rapide, le volume des échanges bilatéraux dépassant 360 milliards de dollars et les investissements croisés dépassant 100 milliards de dollars. Les deux pays ont atteint un développement et une prospérité communs grâce à une coopération pragmatique fondée sur l’égalité et les avantages mutuels. À l’heure actuelle, les deux pays et les relations bilatérales se trouvent à un stade crucial. Nous sommes prêts à travailler avec la République de Corée pour profiter du 30e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays pour approfondir la coopération en matière de commerce et d’investissement, élargir la coopération dans de nouveaux domaines, promouvoir la coopération régionale et soutenir conjointement la libéralisation du commerce et la mondialisation de l’économie. Ce faisant, nous espérons offrir plus d’avantages aux deux pays et aux deux peuples et contribuer davantage au développement et à la prospérité de la région et au-delà.

Associated Press of Pakistan : Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto, a terminé sa visite de deux jours en Chine. Pourriez-vous partager avec nous quelques détails sur les résultats de cette visite ?

Wang Wenbin : Nous avons publié un communiqué de presse détaillé sur la visite du ministre pakistanais des Affaires étrangères Bilawal Bhutto Zardari en Chine, et vous pouvez vous y référer pour plus de détails. M. Bilawal Bhutto Zardari a choisi la Chine comme première destination de ses visites bilatérales officielles après avoir pris ses fonctions de ministre des Affaires étrangères du Pakistan, ce qui montre bien que le nouveau gouvernement pakistanais est déterminé à développer notre partenariat de coopération stratégique de tout temps. La Chine en est très reconnaissante. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a eu des entretiens fructueux avec le ministre des Affaires étrangères Bilawal Bhutto Zardari et ils ont publié une déclaration commune. Pour résumer, les deux parties sont parvenues à un consensus important sur les cinq aspects suivants.

Premièrement, les deux parties ont convenu que l’amitié Chine-Pakistan a résisté aux épreuves du temps et reste pleine de vitalité, que les relations bilatérales sont solides comme le roc, et que la solidarité et la coopération entre les deux parties sont devenues un facteur de stabilisation important dans un monde en turbulence et en transformation. Deuxièmement, les deux parties ont convenu que toute attaque terroriste contre des citoyens chinois au Pakistan est inacceptable, que toute tentative méprisable de saper l’amitié Chine-Pakistan est vouée à l’échec, et que des incidents similaires à l’attaque terroriste contre l’Institut Confucius à Karachi ne doivent pas se reproduire. Troisièmement, les deux parties ont convenu que la coopération tous azimuts entre la Chine et le Pakistan est fructueuse et jouit de larges perspectives. Les deux parties rechercheront une plus grande synergie entre leurs stratégies de développement, exploiteront davantage le potentiel de la coopération économique et feront avancer tous les projets du CPEC de manière sûre, harmonieuse et de haute qualité. Quatrièmement, les deux parties ont convenu que le monde est entré dans une période de turbulences et de transformations et que, plus que jamais, la communauté internationale aspire à la paix et au développement. La Chine apprécie grandement le fait que le Pakistan ait été parmi les premiers à apporter son soutien à l’Initiative pour le développement mondial et à l’Initiative pour la sécurité mondiale. La Chine est prête à travailler avec le reste du monde pour se concentrer sur le programme de développement, relever les défis en matière de sécurité, mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies et construire ensemble une communauté de destin pour l’humanité. Cinquièmement, les deux parties ont convenu que la bonne situation de paix, de stabilité, de coopération et de développement en Asie est le résultat des efforts conjoints des pays de la région et doit être chérie. Nous appelons toutes les parties à se respecter mutuellement, à se traiter d’égal à égal, à mener une coopération gagnant-gagnant et à s’opposer à la mentalité de la guerre froide, au jeu à somme nulle et à la confrontation des blocs.

Le conseiller d’État Wang a souligné que la Chine et le Pakistan sont de véritables amis partageant heurs et malheurs et de bons frères ayant une fraternité d’esprit. L’amitié entre la Chine et le Pakistan est entretenue conjointement par plusieurs générations de dirigeants des deux pays. Quelle que soit l’évolution du paysage international, les relations Chine-Pakistan resteront inébranlables. La Chine est prête, comme toujours, à donner la priorité au Pakistan dans sa diplomatie de voisinage, à consolider continuellement l’amitié à toute épreuve entre la Chine et le Pakistan, à faire progresser la construction d’une communauté de destin Chine-Pakistan, à faire des relations sino-pakistanaises un puissant facteur de stabilisation dans la région, et à permettre à la coopération sino-pakistanaise de fournir une vitalité plus robuste au développement et à la revitalisation de la région. 

PTI : Lors de sa conférence de presse d’aujourd’hui, M. Biden a déclaré que toute action de la partie continentale sur Taïwan non seulement bouleverserait toute la région, mais serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Quelle est votre réponse ?

Wang Wenbin : Il est absurde de comparer la question de Taïwan à celle de l’Ukraine, car les deux sont de nature complètement différente. Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis et à ne pas sous-estimer la ferme détermination, la forte volonté et la grande capacité du peuple chinois à défendre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale.

Kyodo News : Les médias taïwanais ont rapporté hier que l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe pourrait se rendre à Taïwan à la fin du mois de juillet. La Chine s’oppose-t-elle à la visite éventuelle d’Abe, qui n’est pas le Premier ministre en exercice ?

Wang Wenbin : Comme je viens de le dire, sur la question de Taïwan, le Japon porte des responsabilités historiques envers le peuple chinois pour les crimes qu’il a commis dans le passé. Par conséquent, il devrait être encore plus prudent dans ses paroles et ses actes. Nous exhortons la partie japonaise à adhérer au principe d’une seule Chine.

Agence de presse Yonhap : Le 21 mai, la République de Corée et les États-Unis ont tenu un sommet des dirigeants et publié une déclaration commune, qui souligne l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : La partie chinoise a déposé des représentations solennelles auprès des parties concernées. Taïwan fait partie du territoire chinois et la question de Taïwan relève purement des affaires intérieures de la Chine. Nous ne permettrons jamais à un quelconque pays de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Chine, sous quelque forme que ce soit. 

The Paper : La réunion des ministres du Commerce de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) tenue les 21 et 22 mai n’a pas permis de publier une déclaration commune après que certains membres ont introduit la question du conflit Russie-Ukraine dans la réunion. Lors de la réunion, les représentants des États-Unis, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, du Japon et de l’Australie ont quitté la salle pendant l’énoncé des remarques du représentant de la Russie, pour protester contre l’« invasion » de l’Ukraine par la Russie. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Sous la présidence de la Thaïlande, la 28e réunion des ministres du Commerce de l’APEC a abouti à des résultats positifs et pragmatiques dans des domaines tels que le soutien au système commercial multilatéral, la promotion du processus de la zone de libre-échange de l’Asie-Pacifique, le renforcement de la connectivité et le développement de l’économie verte et de l’économie numérique. La Chine apprécie le rôle positif de la Thaïlande dans tous ces domaines. L’APEC est une plateforme de coopération économique et la réunion des ministres du Commerce est l’occasion de discuter des questions relatives à l’économie et au commerce. Toutes les parties doivent respecter la nature de l’APEC en tant que forum économique et le mandat de la réunion elle-même, se concentrer sur les questions économiques et commerciales et éviter d’introduire des questions géopolitiques. Malheureusement, la réunion des ministres du Commerce n’a pas réussi cette fois-ci à publier une déclaration commune des ministres en raison de l’introduction de questions politiques sensibles par certains membres, ce que la Chine et de nombreux autres membres de l’APEC ne voulaient pas voir.

L’APEC est un mécanisme de coopération économique important dans la région Asie-Pacifique. Toutes les parties doivent respecter la nature de l’APEC en tant que forum économique et le mandat de la réunion elle-même, se concentrer sur les questions économiques et commerciales et éviter d’introduire des questions géopolitiques. Dans les circonstances actuelles, tous les membres de l’Asie-Pacifique appellent à la solidarité contre la COVID-19 et aux efforts pour promouvoir la reprise économique. La Chine soutient fermement le rôle de la Thaïlande en tant que pays hôte de l’APEC cette année afin de promouvoir des progrès positifs dans la coopération relative à l’APEC dans tous les domaines. La Chine est prête à travailler avec les autres membres de l’APEC pour se concentrer sur le thème et les priorités de cette année, faire progresser la coopération en suivant l’ordre du jour établi, promouvoir la mise en œuvre de la Vision 2040 de Putrajaya de l’APEC et construire conjointement la communauté de destin Asie-Pacifique.

Reuters : La Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, devait arriver aujourd’hui pour sa visite en Chine. Pourriez-vous nous communiquer les dernières nouvelles de sa visite ? Est-elle arrivée ? Si oui, quel est son programme pour aujourd’hui et pour les prochains jours ? Et en particulier, quand arrivera-t-elle au Xinjiang ? Et que fera-t-elle là-bas ?

Wang Wenbin : Nous souhaitons la bienvenue en Chine à la Haute-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet. Elle est arrivée en Chine aujourd’hui. Au cours de sa visite, les dirigeants chinois et les responsables des départements concernés la rencontreront. La Haute-Commissaire visitera le Guangdong et le Xinjiang, où elle aura de larges échanges avec des personnes de divers milieux. Nous espérons que cette visite permettra de promouvoir les échanges et la coopération entre les deux parties et de jouer un rôle positif dans la promotion de la cause internationale des droits de l’homme. 

China News Service : Un sondage du Washington Post et d’Ipsos, publié le 21 mai, révèle que depuis la fusillade de Buffalo, dans l’État de New York, 75 % des Afro-Américains déclarent avoir peur qu’eux-mêmes ou un de leurs proches soient attaqués en raison de leur race. Les trois quarts des Afro-Américains déclarent que les croyances suprémacistes blanches constituent une menace majeure pour les Afro-Américains aujourd’hui. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Les minorités ethniques aux États-Unis souffrent depuis longtemps d’une discrimination très répandue et systémique, qui est un fléau persistant dans la société américaine. Les minorités ethniques, notamment les peuples indigènes, les personnes d’origine africaine, latino-américaine et asiatique, ainsi que les musulmans, sont depuis longtemps victimes de discrimination raciale.

Les Afro-Américains ne bénéficient que de 73,9 % de l’égalité dont jouissent les Blancs. Les Noirs ont pris encore plus de retard sur les Blancs en matière de richesse, de santé, d’éducation, de justice sociale et d’engagement civique. Les Afro-Américains sont infectés par le coronavirus à un taux trois fois supérieur à celui des Blancs et ils ont deux fois plus de risques de mourir de la COVID-19. Les femmes noires américaines ont deux fois plus de chances d’être emprisonnées que les femmes blanches américaines et les hommes noirs américains ont six fois plus de chances d’être emprisonnés que les hommes blancs américains. Les Afro-Américains ont trois fois plus de chances d’être tués par la police que les Blancs.

Tout au long de l’histoire, les États-Unis ont massacré, expulsé et assimilé les Amérindiens physiquement, géographiquement et culturellement. Ils ont violé les droits de l’homme des Amérindiens de manière globale et systémique et ont commis un génocide. En conséquence, la population amérindienne est passée de cinq millions en 1492 à 250 000 au début du 20e siècle. Aujourd’hui encore, les Amérindiens vivent au bas de l’échelle sociale. Parmi toutes les communautés ethniques des États-Unis, les Amérindiens ont l’espérance de vie la plus faible, le taux de pauvreté le plus élevé, le taux le plus élevé d’abus d’alcool chez les jeunes et le ratio médecin-patient le plus faible au niveau communautaire. En 2019, environ 25% des Amérindiens vivaient dans la pauvreté, soit 2,5 fois plus que la moyenne nationale.

Comme les Afro-Américains et les autochtones, les personnes d’origine latino-américaine se classent beaucoup plus bas que les Américains blancs dans des aspects sociaux et économiques tels que l’éducation, l’emploi et les revenus. Ils sont depuis longtemps pris dans le cycle de la pauvreté générationnelle. Représentant 19 % de la population américaine, les Latino-Américains ne possèdent que 2 % de la richesse du pays. Selon les statistiques du Département américain du Travail, le taux de chômage des Latino-Américains est 40 % plus élevé que celui des Américains blancs, et les Latino-Américains représentent 28,1 % des plus de 45 millions d’Américains pauvres et 37 % des 14,5 millions d’enfants pauvres. Une étude du Pew Research Center a révélé que 57 % des Latino-Américains déclarent que la couleur de leur peau affecte leur vie quotidienne. 

Les crimes de haine visant les Américains d’origine asiatique se sont multipliés et la tristement célèbre « Initiative chinoise » de l’administration américaine précédente a alimenté la discrimination raciale à l’encontre des Asiatiques, en particulier des Américains d’origine chinoise. Les crimes de haine contre les Asiatiques ont augmenté de 339 % en 2021 par rapport à 2020. Un dernier sondage mené aux États-Unis montre que 71% des Américains d’origine asiatique interrogés disent être isolés et discriminés aux États-Unis aujourd’hui en raison de la violence anti-asiatique et du discours politique anti-Chine. Selon les médias américains, la police américaine penche volontiers en faveur des auteurs de crimes de haine contre les minorités ethniques, y compris les Américains d’origine asiatique.

La discrimination à l’égard des musulmans se poursuit sans relâche dans la société américaine. Des enquêtes américaines ont révélé que 75 % des adultes américains musulmans déclarent que les musulmans sont victimes d’une forte discrimination aux États-Unis. 93,7 % des musulmans vivent dans l’ombre de l’islamophobie.

L’esclavage a été aboli aux États-Unis, mais, dans les faits, la ségrégation raciale persiste dans le pays. Le gouvernement américain ne peut se soustraire à sa responsabilité dans le racisme qui sévit en permanence. Le gouvernement américain a ratifié la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, mais avec trop de réserves invoquant la « liberté d’expression ». Il a notamment refusé d’accepter les obligations stipulées aux articles 4 et 7, deux articles fondamentaux de la Convention. Cela a laissé le champ libre au racisme pour se développer et se répandre aux États-Unis. Il y a près de 60 ans, Martin Luther King, Jr. prononçait son discours « I Have a Dream », et aujourd’hui, nous devons encore faire face à la cruelle réalité où des personnes comme George Floyd ne peuvent même pas respirer. Les minorités ethniques, y compris les autochtones, les personnes d’origine africaine, latino-américaine et asiatique, et les musulmans, doivent-ils encore vivre dans la peur et la discrimination pendant 60 ans ? 

RIA Novosti : Plus tôt, le sénateur américain Rand Paul, parlant des 40 milliards de dollars d’aide militaire et économique à l’Ukraine, a déclaré que les États-Unis devaient emprunter cet argent à la Chine. Quel est le commentaire de la Chine ?

Wang Wenbin : La position de la Chine sur la question de l’Ukraine est cohérente et claire. Comme l’a souligné le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi, l’envoi d’armes n’apportera pas la paix en Ukraine et le recours aux sanctions et aux pressions ne peut pas sortir l’Europe de son casse-tête sécuritaire. La communauté internationale doit unir ses forces en faveur de la paix et prendre des actions concrètes pour mettre le conflit en sourdine au lieu de jeter de l’huile sur le feu.

CCTV : Le 21 mai, le porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, a déclaré sur une plateforme de réseaux sociaux que la Chine continue de déformer la politique américaine. « Les États-Unis ne souscrivent pas au “principe d’une seule Chine” de la RPC – nous restons attachés à notre politique bipartisane de longue date d’une seule Chine, guidée par la loi sur les relations avec Taïwan, les trois communiqués conjoints et les six assurances », a-t-il déclaré. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Les remarques concernées de la partie américaine falsifient l’histoire et déforment les faits.

La question de Taïwan est la question la plus importante et la plus sensible des relations sino-américaines. Le cœur de la question de Taïwan est « une seule Chine ». Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taïwan fait partie de la Chine. Le gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant toute la Chine. Il s’agit du contenu essentiel du principe d’une seule Chine, qui est devenu un consensus de la communauté internationale et une norme fondamentale régissant les relations internationales. En octobre 1971, la 26e session de l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 2758, qui « décide le rétablissement de la République populaire de Chine dans tous ses droits et la reconnaissance des représentants de son gouvernement comme les seuls représentants légitimes de la Chine à l’Organisation des Nations unies, ainsi que l’expulsion immédiate des représentants de Tchang Kaï-chek du siège qu’ils occupent illégalement à l’Organisation des Nations unies et dans tous les organismes qui s’y rattachent ». Au total, 181 pays, dont les États-Unis, ont établi des relations diplomatiques avec la Chine sur la base de la reconnaissance du principe d’une seule Chine.

Dans l’histoire, la question de Taïwan a été le principal obstacle à la normalisation des relations entre la Chine et les États-Unis. C’est parce que la Chine adhère fermement au principe d’une seule Chine et ne fait aucun compromis ni aucune concession sur la question de Taïwan. En 1971, les États-Unis ont affirmé à la Chine les nouveaux principes qu’ils suivraient en ce qui concerne la question de Taïwan, et notamment : les États-Unis reconnaissent qu’il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et que Taïwan fait partie de la Chine ; les États-Unis ne répètent pas l’expression selon laquelle le statut de Taïwan est indéterminé ; les États-Unis n’ont pas soutenu et ne soutiendront pas les mouvements en faveur de l’« indépendance de Taïwan ». Le président Nixon a réaffirmé ces principes au Premier ministre Zhou Enlai lors de sa visite en Chine en 1972. C’est ainsi que le Communiqué de Shanghai a vu le jour.

La partie américaine a explicitement déclaré dans le Communiqué de Shanghai publié en 1972 que « les États-Unis reconnaissent que tous les Chinois des deux côtés du détroit de Taïwan soutiennent qu’il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan fait partie de la Chine. Le gouvernement des États-Unis ne conteste pas cette position. » Les engagements susmentionnés pris par les États-Unis ont entamé le processus de normalisation des relations entre la Chine et les États-Unis. La Chine avait décidé de n’établir des relations diplomatiques avec les États-Unis que lorsque trois conditions préalables seraient remplies, à savoir que les États-Unis rompent leurs « relations diplomatiques » et abrogent le « traité de défense mutuelle » avec les autorités taïwanaises et retirent les forces militaires américaines de Taïwan. Dans le Communiqué conjoint sur l’établissement de relations diplomatiques entre les États-Unis d’Amérique et la République populaire de Chine publié en 1978, les États-Unis « reconnaissent le gouvernement de la République populaire de Chine comme l’unique gouvernement légal de la Chine » et « reconnaissent la position chinoise selon laquelle il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan fait partie de la Chine ». Dans le Communiqué du 17 août publié en 1982, les États-Unis déclarent explicitement : « Dans le Communiqué conjoint sur l’établissement de relations diplomatiques le 1er janvier 1979, publié par le gouvernement de la République populaire de Chine et le gouvernement des États-Unis d’Amérique, les États-Unis d’Amérique ont reconnu le gouvernement de la République populaire de Chine comme l’unique gouvernement légal de la Chine, et ils ont reconnu la position chinoise selon laquelle il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan fait partie de la Chine ». Ils « réaffirment également qu’ils n’ont aucune intention de porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine, ni de s’ingérer dans ses affaires intérieures, ni de poursuivre une politique de “deux Chine” ou “une Chine, un Taïwan”». Ces engagements sont évidents pour tous. Ils sont clairs comme de l’eau de roche et écrits noir sur blanc dans les documents. De tels faits historiques ne peuvent être effacés ou niés.

Cependant, les États-Unis n’ont pas mis en œuvre fidèlement le principe d’une seule Chine et les stipulations des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis au cours de plus de 40 dernières années. Les exemples à cet égard sont plus que suffisants. Les États-Unis ont considérablement allégé les contraintes sur les échanges officiels avec Taïwan, et le niveau et la fréquence des échanges bilatéraux ont considérablement augmenté. Il s’agit d’une violation de leur engagement de ne maintenir que des relations non officielles avec Taïwan. Les interactions militaires ouvertes entre les États-Unis et Taïwan ont été plus fréquentes, et la taille et la performance des armes vendues par les États-Unis à Taïwan n’ont cessé d’augmenter, avec une valeur totale de plus de 70 milliards de dollars. Il s’agit d’une violation de l’engagement pris par les États-Unis de réduire progressivement leurs ventes d’armes à Taïwan, pour aboutir, après un certain temps, à une résolution définitive. Les États-Unis ont aidé Taïwan à étendre son soi-disant « espace international », allant même jusqu’à sauter sur le devant de la scène pour aider Taïwan à consolider ses soi-disant liens diplomatiques. Il s’agit d’une violation de leur engagement de ne pas poursuivre une politique de « deux Chine » ou « une Chine, un Taïwan ».

Ces dernières années, les États-Unis ont redoublé d’efforts pour fourvoyer le public afin de vider le principe d’une seule Chine. Par exemple, les États-Unis multiplient les descriptions pour modifier leur politique d’une seule Chine, y compris la « loi sur les relations avec Taïwan » et les « six assurances », élaborées unilatéralement, qui n’ont jamais été reconnues par la Chine et auxquelles la Chine s’est fermement opposée depuis le début. La relation Chine-États-Unis, comme celle entre deux États, ne peut être guidée que par un consensus politique entre les deux pays, plutôt que d’être établie sur une politique formulée unilatéralement par la partie américaine. Les États-Unis ont répandu dans la communauté internationale l’idée fausse que la résolution 2758 de l’AGNU n’a pas résolu le statut de Taïwan, affirmant que leur politique d’une seule Chine est différente du principe d’une seule Chine de la Chine et que chaque pays a le droit de définir son propre cadre politique d’une seule Chine. Il n’est pas difficile de dire, de ces faits, que la Chine ne déforme pas la politique américaine. Ce sont les États-Unis qui ont constamment renié leurs propres engagements, le consensus bilatéral et leur position initiale. Ces manœuvres visent à inverser le cours de l’histoire, à entraver la réunification pacifique de la Chine en utilisant la question de Taïwan, à saper la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan et à faire de Taïwan un « porte-avions insubmersible » pour contenir la Chine avec la question de Taïwan. 

Il convient de souligner que, qu’il s’agisse du principe d’une seule Chine ou de la politique d’une seule Chine, leur essence est « une seule Chine ». Il s’agit d’un consensus politique atteint entre la Chine et les États-Unis. Sans ce consensus, la Chine et les États-Unis n’auraient pas pu avoir de contact l’un avec l’autre, établir de relations diplomatiques, et les relations bilatérales n’auraient pas pu se développer.

Nous devons également souligner que la question de Taïwan relève purement des affaires intérieures de la Chine et que la réalisation de la réunification totale de la Chine est l’aspiration commune de tout le peuple chinois. La Chine est fermement résolue à défendre sa souveraineté et ses intérêts en matière de sécurité. Il n’y a pas de place pour le compromis et pas un pouce à céder sur la question de Taïwan.

Nous exhortons la partie américaine à respecter le principe d’une seule Chine et les stipulations des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, à revenir au sens original et véritable d’une seule Chine, à mettre en œuvre la déclaration du président Biden selon laquelle les États-Unis ne soutiennent pas l’« indépendance de Taïwan », à cesser de vider le principe d’une seule Chine, à cesser de chercher à contenir la Chine avec des questions liées à Taïwan, et à cesser d’enhardir les forces sécessionnistes de Taïwan, sous peine de causer davantage de dommages graves aux relations sino-américaines et à la paix et à la stabilité à travers le détroit de Taïwan. 

TASS : La déclaration conjointe des dirigeants japonais et américain indique que les deux dirigeants ont exprimé leur inquiétude quant aux activités croissantes des forces militaires russes aux alentours du Japon et se sont engagés à rester attentifs à la coopération entre la Chine et la Russie dans les affaires militaires. Avez-vous des commentaires à faire à ce sujet ?

Wang Wenbin : La coopération pertinente entre la Chine et la Russie est conforme au droit international et aux pratiques internationales. Elle ne vise aucun pays tiers.

AFP : Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré que les États-Unis cherchent à approfondir les partenariats économiques avec Taïwan, notamment dans les domaines de la haute technologie, des semi-conducteurs et des chaînes d’approvisionnement. Ces propos ont été tenus lors du lancement du cadre économique indo-pacifique pour la prospérité. Comment la Chine voit-elle les tentatives américaines d’approfondir les liens commerciaux avec Taïwan ?

Wang Wenbin : Je voudrais réaffirmer qu’il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et que Taïwan fait partie de la Chine. C’est un consensus de la communauté internationale. Les récents propos et actes des États-Unis à l’égard de Taïwan remettent en cause le principe d’une seule Chine et attisent les tensions dans le détroit de Taïwan. Cela revient à jouer avec le feu, ce qui est très dangereux. Nous demandons instamment aux États-Unis de respecter le principe d’une seule Chine et les stipulations des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, d’éviter d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes de Taïwan et de cesser immédiatement de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Chine, de peur de compromettre davantage les relations Chine-États-Unis ainsi que la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan.

Agence de presse Xinhua : Nous venons d’apprendre que la 75e Assemblée mondiale de la santé (AMS) a explicitement refusé d’inscrire à son ordre du jour une proposition sur la participation de Taïwan en tant qu’observateur. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : Le Bureau et la Session plénière de la 75e Assemblée mondiale de la santé (AMS) ont respectivement décidé de rejeter la soi-disant proposition « d’inviter Taïwan à participer à l’AMS en tant qu’observateur » soumise par certains pays. Cela montre pleinement que le principe d’une seule Chine correspond à l’aspiration commune de la communauté internationale, représente une tendance irréversible et ne peut être remis en cause. 

Au mépris de l’aspiration de toutes les parties et du bien-être de nos compatriotes de Taïwan, les autorités du PDP ont obstinément incité les pays ayant ce qu’elles appellent des « liens diplomatiques » avec Taïwan à faire des propositions relatives à Taïwan. Une poignée de pays ont encouragé et favorisé cette démarche, ouvertement ou secrètement, ce qui va à l’encontre de la tendance historique et est de nature flagrante. La proposition en question a été rejetée par les pays adoptant une position juste. Avant l’ouverture de l’assemblée, près de 90 pays ont envoyé des lettres à l’OMS pour exprimer leur attachement au principe d’une seule Chine et leur opposition à la participation de Taïwan à l’AMS. 

Le gouvernement central chinois attache toujours une grande importance à la santé et au bien-être de nos compatriotes de Taïwan. Sous réserve du respect du principe d’une seule Chine, nous avons pris des dispositions appropriées pour la participation de la région de Taïwan aux affaires de santé mondiales. Le gouvernement central a transmis à la région de Taïwan des mises à jour à environ 400 reprises sur la situation épidémique depuis le début de la COVID-19, et a approuvé 47 visites d’experts en santé publique de la région de Taïwan à 44 activités techniques de l’OMS au cours de l’année écoulée. Il existe un point de contact du Règlement sanitaire international dans la région de Taïwan pour que celle-ci puisse accéder à temps aux informations relatives aux urgences sanitaires et les communiquer. L’allégation d’une « lacune » dans les efforts internationaux contre l’épidémie est sans fondement. 

Les autorités du PDP devraient savoir que la tentative de rechercher l’ « indépendance de Taïwan » en profitant de la pandémie ne mènera nulle part. Nous exhortons également certains pays à cesser de politiser la question sanitaire et à cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine en exploitant les questions liées à Taïwan. Sinon, ils sont voués à l’échec, tout comme un homme qui soulève une pierre pour se la laisser retomber sur les pieds.

Kyodo News : Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, est arrivée en Chine. La presse pourra-t-elle avoir des entretiens avec elle au Xinjiang ?

Wang Wenbin : La visite de la Haute-Commissaire se déroulera en circuit fermé. Les deux parties ont convenu que les journalistes ne voyageraient pas avec elle. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a déjà publié les informations pertinentes. La Haute-Commissaire Bachelet informera la presse de sa visite en Chine au moment opportun.

Reuters : Une question complémentaire sur la Haute-Commissaire. Nous comprenons qu’elle est ici pour un peu moins d’une semaine. Si, après sa visite, elle estime qu’elle n’a pas pu obtenir autant d’informations qu’elle l’espérait, sera-t-elle invitée à revenir ultérieurement ?

Wang Wenbin : Je n’ai pas de commentaire à faire sur une question hypothétique.

TASS : Une question complémentaire sur la déclaration conjointe des dirigeants japonais et américain. Selon le document, le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président des États-Unis Joseph Biden ont demandé à la Chine de faire progresser le désarmement nucléaire. Je me demande si la Chine a un commentaire à faire à ce sujet.

Wang Wenbin : J’ai exposé la position de la Chine sur les questions pertinentes la semaine dernière.

Si les États-Unis sont réellement préoccupés par le contrôle des armes nucléaires, ils devraient agir conformément aux documents de l’ONU et au consensus international, assumer sérieusement leurs responsabilités spéciales et primordiales en matière de désarmement nucléaire, et continuer à réduire de manière substantielle leur arsenal nucléaire de façon vérifiable, irréversible et juridiquement contraignante. Ils devraient mettre fin à la coopération en matière de sous-marins nucléaires dans le cadre de l’AUKUS, cesser de créer des risques de prolifération nucléaire et cesser de porter atteinte à la paix et à la stabilité régionales.

Je tiens également à souligner que la position du Japon sur le désarmement nucléaire est hypocrite et contradictoire. Certains politiciens japonais réclament le « partage nucléaire » avec les États-Unis dans le but de percer les trois principes non nucléaires du Japon et d’introduire des armes nucléaires américaines. La Chine et le reste de la communauté internationale sont gravement préoccupés par cela. Le Japon devrait être prudent dans ses paroles et ses actes, remplir sérieusement ses obligations en vertu du TNP et adopter une attitude responsable dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité régionales.

Quant à la politique nucléaire pertinente de la Chine, elle a toujours été ouverte et transparente. La Chine est fermement engagée dans une stratégie nucléaire d’autodéfense et maintient ses forces nucléaires au niveau minimum requis pour préserver la sécurité nationale. Nous restons attachés à la politique de non-utilisation en premier des armes nucléaires. Tant qu’un pays n’utilise pas d’armes nucléaires contre la Chine, il n’a rien à craindre des armes nucléaires chinoises. C’est la transparence la plus significative. 

Reuters : Toujours sur la visite de la Haute-Commissaire. Tout d’abord, y aura-t-il des opportunités de presse en virtuel pendant la visite de la Haute-Commissaire ? Et la deuxième question est : quel sera le programme précis de Mme Bachelet au Xinjiang ?

Wang Wenbin : Concernant votre première question, j’ai déjà offert des informations pertinentes à l’instant. En raison de l’impact de COVID-19, la visite en Chine de Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, se déroulera en circuit fermé. Les deux parties ont convenu que les journalistes ne voyageraient pas avec elle. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a également précisé que Mme Bachelet informera la presse de sa visite au moment opportun. Je pense que nos amis de la presse auront certainement l’occasion d’en savoir plus sur sa visite.

Pour ce qui est de votre deuxième question, comme je viens de le dire, pendant sa visite en Chine, les dirigeants chinois et les responsables des départements concernés rencontreront Mme Bachelet. Elle se rendra dans le Guangdong et le Xinjiang et aura de larges échanges avec des personnes de divers milieux.

AFP : Le pape François a déclaré dimanche qu’il suivait avec attention la vie des catholiques en Chine. Malgré l’absence de liens diplomatiques directs, le Vatican a-t-il tenté d’engager un dialogue avec la Chine ?

Wang Wenbin : Respecter et protéger la liberté de croyance religieuse est la politique fondamentale du PCC et du gouvernement chinois à l’égard de la religion. Les Chinois de tous les groupes ethniques jouissent d’une liberté totale de croyance religieuse, conformément à la loi. 

La Chine est prête à poursuivre un dialogue constructif avec le Vatican et à mettre en œuvre l’accord provisoire sur la nomination des évêques. 

Kyodo News : Le président Joe Biden soutient la candidature du Japon à un Conseil de sécurité de l’ONU réformé. La Chine s’y oppose-t-elle ?

Wang Wenbin : La Chine soutient la réforme du Conseil de sécurité et estime que cette réforme devrait renforcer l’autorité et l’efficacité du Conseil de sécurité, accroître la représentation et le droit à la parole des pays en développement et donner à davantage de petits et moyens pays la possibilité de participer aux processus de prises de décision de l’organisation. Nous devons également garder à l’esprit que la réforme du Conseil de sécurité concerne le développement à long terme de l’ONU et les intérêts immédiats des États membres. À l’heure actuelle, il existe encore des divergences importantes sur l’orientation générale et les principes de base de la réforme. Il est nécessaire de rechercher une solution globale qui tienne compte des intérêts et des préoccupations de toutes les parties par le biais d’une large consultation démocratique. 

Agence Anadolu : Au cours de sa visite au Xinjiang, la Haute-Commissaire Bachelet visitera-t-elle des prisons, des centres de détention ou de rééducation ?

Wang Wenbin : Nous nous félicitons de la visite de la Haute-Commissaire Bachelet en Chine, y compris au Xinjiang. La Chine facilitera cette visite. L’objectif de cette visite est de renforcer les échanges et la coopération entre les deux parties et de promouvoir le développement de la cause internationale des droits de l’homme. Nous nous opposons toujours à l’utilisation de cette question à des fins de manipulation politique. 

Shenzhen TV : L’Union européenne a récemment publié ses rapports annuels 2021 sur Hong Kong et Macao respectivement, affirmant faussement que les libertés fondamentales à Hong Kong et à Macao ont continué à se détériorer. Quel est le commentaire du Ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : Les porte-parole de la Mission de la Chine auprès de l’UE, du Bureau du Commissaire du Ministère des Affaires étrangères de la Chine dans la RAS de Hong Kong et du Bureau du Commissaire du Ministère des Affaires étrangères de la Chine dans la RAS de Macao ont respectivement présenté leur position solennelle sur cette question. Les deux rapports de l’UE confondent le blanc et le noir en violation flagrante du droit international et des normes fondamentales régissant les relations internationales, et constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine. La Chine exprime son vif mécontentement et sa ferme opposition à cet égard.

Je tiens à souligner que les affaires de Hong Kong et de Macao relèvent purement des affaires intérieures de la Chine, qui ne tolèrent aucune ingérence étrangère. Nous demandons instamment à la partie européenne de respecter les faits fondamentaux, de considérer de manière objective et juste les réalisations importantes du développement socio-économique de Hong Kong et de Macao dans le cadre du principe « Un pays, deux systèmes », de renoncer à son arrogance et à ses préjugés, de changer sa vieille habitude de faire la leçon aux autres et de prendre des actions réelles pour respecter le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales. Elle devrait immédiatement cesser de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Chine, y compris les affaires de Hong Kong et de Macao, de manière à éviter d’affecter le développement des relations Chine-UE.

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