I. Rôle de l’ONU
Le monde d’aujourd’hui traverse de grandes mutations et de grands réajustements. La paix et le développement demeurent les deux grands thèmes de notre époque. La recherche de la paix, du développement et de la coopération représente une aspiration commune des gouvernements et des peuples de tous les pays. Avec une interdépendance croissante entre les différents pays, la situation internationale s’avère stable dans son ensemble. Cependant, le monde est encore loin d’être tranquille, accablé par des conflits locaux et des points chauds qui éclatent de temps en temps, des déséquilibres accrus de l’économie mondiale, des écarts croissants entre le Nord et le Sud et l’entremêlement des menaces traditionnelles et non traditionnelles sur la sécurité. La paix et le développement dans le monde doivent faire face à de nombreux problèmes et défis graves.
Le multilatéralisme est un choix logique qui s’offre aux différents pays pour partager les opportunités de développement, relever ensemble les défis de tous genres et promouvoir la noble cause de la paix et du développement de l’humanité. L’ONU constitue une plate-forme importante pour la mise en œuvre du multilatéralisme, la réalisation du gagnant-gagnant et la construction d’un monde harmonieux de paix durable et de prospérité commune. La Chine soutient fermement l’ONU pour qu’elle continue de jouer un rôle central dans les affaires internationales, ainsi que le maintien et le renforcement de son efficacité et de son autorité.
II. Réforme de l’ONU
La Chine est favorable au renforcement de l’autorité et à l’amélioration de l’efficacité de l’ONU par une réforme nécessaire et rationnelle pour lui permettre de mieux remplir les responsabilités qui lui sont assignées par sa Charte. Il s’agit là d’une nécessité qu’exige le développement de l’ONU et d’un consensus de la quasi-totalité des États membres. Le document final adopté à l’issue du Sommet mondial de 2005 a tracé les orientations de cette réforme. La Chine salue les progrès positifs accomplis dans la réforme des Nations Unies. La sécurité, le développement et les droits de l’homme sont les trois piliers des Nations Unies. La réforme doit donc avancer de manière équilibrée dans ces trois domaines. Il faut surtout s’assurer que des progrès soient réalisés dans celui du développement, mobiliser les moyens institutionnels et financiers nécessaires au développement et promouvoir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement afin que les pays en développement puissent en tirer profit.
La Chine est favorable au renforcement de l’autorité et de l’efficacité du Conseil de Sécurité par une réforme rationnelle et indispensable. Nous sommes toujours d’avis que les pays en développement doivent jouer un rôle plus important au sein des Nations Unies, y compris dans le Conseil de Sécurité, et nous préconisons l’augmentation en priorité de la représentation des pays en développement, surtout des pays africains, au Conseil de Sécurité. La mise en œuvre de la réforme, enjeu majeur pour le développement futur de l’ONU et les intérêts communs des États membres, il faut y procéder à travers des discussions vastes et démocratiques, en tenant compte des intérêts et des préoccupations de toutes les parties, afin de parvenir à un consensus. La Chine est prête à œuvrer ensemble avec les autres parties pour pousser la réforme du Conseil de Sécurité dans un sens favorable à la sauvegarde de l’intérêt général de l’ensemble des états membres des Nations Unies et à la préservation et au renforcement de l’unité des États membres.
III. Sécurité
1. Opérations de maintien de la paix de l’ONU
Outil important et efficace pour la réalisation du multilatéralisme et le maintien de la sécurité collective, les opérations de maintien de la paix des Nations Unies voient actuellement leur ampleur s’étendre sans cesse avec des mandats toujours plus larges, mais elles sont également confrontées à des défis plus nombreux. La Chine est pour une réforme appropriée des opérations de maintien de la paix, de manière à optimiser l’affectation des ressources, à renforcer les capacités de réaction et de déploiement rapides, à assurer le respect de l’esprit de la Charte des Nations Unies et des codes de conduite universellement acceptés, à améliorer la communication et la coordination entre les différents services de l’ONU, entre le Conseil de Sécurité, le Secrétariat et les États membres, surtout les États concernés, ainsi qu’à promouvoir la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales concernées.
2. Consolidation de la paix
La consolidation de la paix est une mission qui implique tout le système des Nations Unies. La Commission de la consolidation de la paix assure un trait d’union important pour le travail du secteur de la paix et celui du secteur du développement. Elle doit donc jouer tout le rôle qui lui revient. La Chine estime que la Commission doit porter toute son attention sur les trois points suivants: 1) réaliser des projets à effets immédiats dans les pays bénéficiaires tout en préparant leur développement à long terme; 2) prendre pleinement en compte les avis des pays bénéficiaires et définir les priorités à accomplir; 3) veiller à une bonne coordination entre les différents services concernés et à un renforcement de la coopération avec les autres institutions telles que l’Assemblée générale, le Conseil de Sécurité et l’ECOSOC. En signe de son soutien à un rôle plus grand de la Commission dans la consolidation de la paix, la Chine a promis un don de trois millions de dollars au Fonds pour la consolidation de la paix.
3. Protection des civils dans les conflits armés
Profondément préoccupée par les conséquences et les menaces que les conflits armés font peser sur la vie des populations civiles et la sécurité de leurs biens, la Chine exhorte toutes les parties aux conflits à respecter le droit humanitaire international et les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité pour assurer une protection pleine et entière des civils.
Conformément à la Charte des Nations Unies et au droit humanitaire international, il incombe d’abord au gouvernement du pays concerné de protéger ses populations civiles. Les opérations de secours humanitaires doivent s’accomplir dans le plein respect des principes d’impartialité, de neutralité, d’objectivité et d’indépendance ainsi que de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays concerné, en évitant de s’impliquer dans les querelles politiques locales et de nuire au processus de paix.
La protection des civils doit mettre l’accent sur la prévention. Le Conseil de Sécurité se doit donc de redoubler d’efforts en matière de prévention des conflits et de maintien de la paix. Durant la période de reconstruction post-conflit, la protection des civils doit retenir également toute notre attention. Les différentes institutions de l’ONU doivent renforcer leur coordination afin de créer une synergie dans ce sens.
4. Lutte contre le terrorisme
La Chine soutient la lutte contre toute forme de terrorisme. Les efforts de la communauté internationale contre le terrorisme doivent s’appuyer sur la Charte des Nations Unies et les autres normes du droit international universellement reconnues. Les Nations Unies et le Conseil de Sécurité doivent jouer pleinement leur rôle de direction et de coordination dans cette lutte.
La Chine salue et soutient l’adoption de la Stratégie anti-terroriste mondiale par les Nations Unies. Elle soutient le rôle actif du Comité contre le terrorisme du Conseil de Sécurité et de l’équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme de l’Assemblée générale des Nations Unies qui ont pour vocation de coordonner les efforts des différents pays pour combattre le terrorisme.
Dans la lutte contre le terrorisme, il convient de s’attaquer à la fois aux symptômes et aux racines du mal. Les Nations Unies devront faire valoir les ressources en leur possession et jouer un rôle actif sur l’élimination des causes du terrorisme comme la pauvreté, en encourageant le dialogue entre civilisations et en aidant les pays en développement à renforcer leur construction des capacités anti-terroristes. La Chine s’oppose à lier le terrorisme à un pays, à une nation ou à une religion quelconque et à appliquer les doubles critères à ce sujet.
La Chine est favorable, tout en y prenant une part active, à l’élaboration de la Convention internationale globale contre le terrorisme et espère que les différentes parties poursuivront leurs consultations dans un esprit de coopération constructive afin de parvenir à un consensus dans les meilleurs délais.
5. Question nucléaire de la Péninsule coréenne
Une Péninsule où règnent la paix, la stabilité, le développement et la prospérité correspond aux intérêts communs de la Chine, des pays de la région et de toute la communauté internationale. Faire avancer le processus des pourparlers à six et réaliser, dans les meilleurs délais, les divers objectifs définis par la déclaration commune du 19 septembre, cela constitue une attente commune de la communauté internationale.
En tant que pays président des pourparlers à six, la Chine continuera à jouer un rôle constructif et à renforcer la communication et la coordination avec les différentes parties pour travailler à la mise en œuvre globale et équilibrée le plus tôt possible des actions à accomplir durant la deuxième phase et faire accéder le processus des pourparlers à une nouvelle phase.
6. Myanmar
La Chine souhaite voir s’instaurer au Myanmar la paix et la stabilité et se réaliser la démocratie et la réconciliation nationale. La question du Myanmar relève, de par sa nature, des affaires intérieures d’un pays. La communauté internationale devra apporter une aide constructive au Myanmar. Les sanctions et la pression n’aideront nullement à la résolution de la question. La Chine soutient les bons offices du Secrétaire général des Nations Unies et de son Conseiller spécial. Il s’agit bien de tout un processus à suivre, qui appelle patience et efforts prolongés. La Chine est favorable à ce que le mécanisme tripartite ASEAN-Nations Unies-Myanmar joue pleinement son rôle afin d’aider le Myanmar à achever le plus rapidement possible la reconstruction après la catastrophe du typhon.
7. Afghanistan
La situation en Afghanistan représente un enjeu tant pour la paix et la stabilité dans la région et dans le monde que pour le bon déroulement de la lutte internationale contre le terrorisme. La reconstruction de l’Afghanistan a enregistré des progrès significatifs. Cependant, elle a encore à relever de nombreux défis. Son achèvement dépend en premier lieu des efforts fermes du gouvernement afghan, mais aussi du soutien énergique de la communauté internationale.
La Chine apporte toujours son soutien et participe activement à la reconstruction pacifique de l’Afghanistan, tout en exprimant son appréciation de la Stratégie nationale de développement de l’Afghanistan. Elle salue la Déclaration de Paris publiée par la Conférence internationale de soutien à l’Afghanistan et soutient la poursuite de l’application du Contrat pour l’Afghanistan. Nous appelons la communauté internationale à accorder des attentions soutenues et des investissements à l’Afghanistan et à intensifier la coordination et la coopération mutuelles. La Chine est favorable à ce que les Nations Unies continuent à jouer un rôle leader dans la solution de la question de l’Afghanistan.
8. Question nucléaire iranienne
La Chine est favorable au maintien du système international de non-prolifération nucléaire. Il est dans l’intérêt de tous de résoudre judicieusement la question nucléaire iranienne par le dialogue et les négociations afin de sauvegarder la paix et la stabilité dans la région.
Actuellement, la question nucléaire iranienne se trouve à une étape cruciale, une occasion rare étant offerte à la reprise des pourparlers. Les différentes parties concernées devront multiplier leurs efforts diplomatiques et faire preuve de souplesse afin de démarrer, dans les meilleurs délais, le dialogue et les négociations et de trouver une solution appropriée, globale et à long terme à la question. La Chine œuvre depuis toujours pour une solution pacifique et négociée et entend continuer à jouer un rôle constructif dans la promotion d’une telle solution.
9. Moyen-Orient
La Chine est toujours d’avis que les différentes parties concernées recherchent une solution judicieuse à leurs différends à travers le dialogue et les consultations sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies, du principe dit «la terre contre la paix», du plan de la «Feuille de route» au Moyen-Orient et de l’«Initiative de paix arabe».
La Conférence internationale d’Annapolis sur le Proche-Orient a enregistré des progrès positifs. Nous espérons que les parties palestinienne et israélienne saisiront cette opportunité pour promouvoir sûrement le processus de pourparlers. En même temps, la Chine salue et soutient les efforts déployés par diverses parties pour promouvoir la reprise des pourparlers entre la Syrie et Israël, et entre le Liban et Israël. La communauté internationale doit, sur la base du respect de la religion et des caractéristiques nationales des pays arabes, prendre en considération la culture, l’histoire et les réalités dans la région du Moyen-Orient et établir un mécanisme équilibré et efficace de promotion de la paix, afin de promouvoir une résolution équitable, durable et globale de la question du Moyen-Orient.
10. Iraq
La Chine préconise depuis toujours de préserver la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale iraquiennes. Elle soutient l’unité, la stabilité et le développement de l’Iraq, et appuie les efforts déployés par le gouvernement iraquien pour la stabilisation de la situation sécuritaire, la promotion de la réconciliation nationale et la reconstruction du pays, tout en encourageant l’Iraq à établir avec les pays voisins des relations de bon voisinage basées sur la confiance mutuelle et la coopération.
La Chine estime qu’il faut que l’ONU joue tout son rôle dans le règlement du problème iraquien. La communauté internationale doit travailler en commun pour l’application au plus tôt des engagements en matière d’aide à l’Iraq, afin d’aider ce pays à prendre rapidement la voie de la paix, de la stabilité et du développement.
11. Darfour
Le problème du Darfour a des origines complexes. Son règlement exige d’abord le plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Soudan. La Chine est pour la stratégie de la «double voie», qui consiste à faire avancer parallèlement le déploiement des forces de maintien de la paix et le processus de négociations politiques. Il faut faire jouer pleinement le rôle du mécanisme tripartite qui associe l’UA, l’ONU et le gouvernement soudanais, tout en aidant le Soudan à améliorer la situation humanitaire et sécuritaire au Darfour, pour réaliser au plus tôt la paix, la stabilité et le développement dans la région.
La Chine accorde une grande importance au problème d’impunité. Nous exprimons nos vives préoccupations quant à l’engagement des poursuites judiciaires par le procureur de la Cour pénale internationale contre le Président soudanais El-Béchir. Nous sommes d’avis que tout ce que font les différentes parties concernées sur le dossier du Darfour doivent favoriser la stabilisation de la situation au Soudan et le règlement adéquat du problème du Darfour.
La Chine a apporté sa part de contribution au règlement du problème du Darfour. Elle a déjà achevé le déploiement au Darfour de son détachement de génie de 315 soldats pour les opérations de maintien de la paix. Jusqu’à aujourd’hui, elle a fourni des aides humanitaires en nature d’une valeur de 140 millions de yuans RMB à la région du Darfour, un don de 2,3 millions de dollars à la Mission de l’Union africaine au Soudan (AMIS) et un don de 500000 dollars au Fonds fiduciaire des Nations Unies pour le Darfour. La Chine continuera à jouer un rôle constructif pour la résolution du problème du Darfour.
12. Zimbabwe
La Chine suit de près la situation au Zimbabwe et souhaite voir ce pays retrouver rapidement stabilité et développement. Elle apprécie et salue le règlement du différend électoral par les diverses parties zimbabwéennes concernées à travers le dialogue et les négociations, ainsi que la conclusion par elles d’un accord sur la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Le problème zimbabwéen relève des affaires intérieures du Zimbabwe. Il appartient principalement au peuple zimbabwéen de régler lui-même son problème actuel. La communauté internationale devra agir davantage pour la promotion de la paix et de la stabilité au Zimbabwe, en jouant un rôle constructif pour encourager le dialogue et la réconciliation. La Chine salue les efforts de médiation de l’UA, de la Communauté de l’Afrique australe pour le Développement (SADC) et du Président sud-africain Thabo Mbeki et souhaite qu’ils continuent à jouer un rôle important sur le dossier zimbabwéen.
13. Kosovo
Trouver une bonne solution au problème du Kosovo et construire un Kosovo où les différentes ethnies coexistent en harmonie, tel est un objectif commun de la communauté internationale. Laisser le gouvernement serbe et les autorités du Kosovo négocier une solution mutuellement acceptable est le meilleur moyen pour régler le problème du statut du Kosovo. C’est aussi dans cette direction que la communauté internationale doit poursuivre ses efforts.
IV. Développement
1. Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)
Les OMD des Nations Unies constituent un document-programme de la coopération internationale pour le développement. Ces dernières années, la communauté internationale a obtenu des progrès dans la réalisation des OMD, mais elle a encore un long chemin à parcourir pour les réaliser comme prévu d’ici 2015.
Les Nations Unies tiendront en septembre une réunion de haut niveau pour procéder à une évaluation à mi-temps des OMD. La communauté internationale devra saisir cette occasion et redoubler d’efforts pour faire progresser la réalisation des OMD d’une manière intégrale et équilibrée sur toute la planète. Pour ce faire, la communauté internationale devra établir un véritable partenariat global pour le développement, accorder un soutien énergique aux pays en développement et attacher une haute importance au développement de l’Afrique en augmentant ses aides en faveur de ce continent.
Les organisations internationales, dont les Nations Unies, devront établir un cadre intégral et objectif de contrôle et d’évaluation de l’état d’avancement afin d’examiner la réalisation des OMD dans les différents pays et l’application des engagements par les pays développés.
2. Développement de l’Afrique
L’Afrique est le continent qui regroupe le plus grand nombre de pays en développement. Elle est confrontée à la tâche pressante et ardue du développement. Préserver la stabilité et promouvoir le développement en Afrique, voici une responsabilité commune de toute la communauté internationale. Pour aider les pays africains à réaliser un plus grand développement, la communauté internationale devra remplir effectivement ses engagements en matière d’aide à l’Afrique, prêter une assistance active à l’Afrique pour prévenir et résoudre les conflits afin d’y poser les conditions du développement, respecter les pays africains dans leurs choix du mode de développement et intensifier la coopération Sud-Sud qui est un complément utile à la coopération Nord-Sud.
La Chine est toujours un partisan ferme de la paix et du développement en Afrique. Lors du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine, tenu en novembre 2006, le Président Hu Jintao a annoncé, au nom du gouvernement chinois, une série de mesures en faveur du développement de l’Afrique, dont notamment l’accroissement des aides à l’Afrique, l’annulation de dettes, l’exemption de droits de douane, et l’augmentation de l’assistance et de l’investissement dans le domaine du progrès social. La Chine travaille maintenant à appliquer scrupuleusement ses engagements afin que les pays et les peuples africains puissent en bénéficier le plus tôt possible. La Chine est prête à œuvrer ensemble avec les pays africains et la communauté internationale pour apporter une nouvelle contribution au développement de l’Afrique.
3. Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire est non seulement une question de l’économie et du bien-être de la population, mais aussi une question du développement et de la sécurité. Les différentes parties se doivent, dans l’esprit du développement partagé, de coordonner activement leurs politiques et leurs actions pour y apporter ensemble une réponse adéquate. La Chine estime qu’il faut:
-- Accroître l’assistance, soutenir l’ONU dans son rôle de coordination, s’efforcer de stabiliser les prix alimentaires, et aider les pays en développement à surmonter les difficultés;
-- élaborer une stratégie de coopération alimentaire internationale à long terme, attacher de l’importance à la production alimentaire tout en augmentant la production et les stocks de céréales;
-- Créer un environnement commercial international favorable et établir un ordre commercial international juste et rationnel pour les produits agricoles;
-- Renforcer la coordination macro-économique, juguler la spéculation excessive, établir un mécanisme international de coopération où prédominera l’ONU et créer un système international de la sécurité alimentaire intégrant l’alerte précoce, le contrôle, la supervision, la macro-régulation et l’aide d’urgence.
-- Traiter le problème alimentaire d’une vision globale, en adoptant des mesures dans les domaines de finance, de commerce, d’assistance, d’environnement, de droits de propriété intellectuelle, de transfert technologique et autres, afin de créer des conditions favorables à la préservation de la sécurité alimentaire.
La montée continue des prix alimentaires tient à plusieurs facteurs. Imputer la hausse des prix alimentaires mondiaux au développement des pays en développement ou à une politique d’un pays quelconque, cela ne correspond pas à la réalité, et ce n’est pas non plus une attitude constructive pour résoudre le problème.
La Chine représente une force active pour préserver la sécurité alimentaire mondiale. Ces dix dernières années, la Chine a un taux d’autosuffisance alimentaire de plus de 95%. Elle a réussi à résoudre le problème d’alimentation d’environ 20% de la population mondiale avec environ 9% de terres cultivées. Il s’agit là d’une contribution considérable à la sécurité alimentaire dans le monde. Par ailleurs, la Chine s’efforce toujours de fournir des aides aux pays en développement dans la mesure de ses possibilités.
4. Sécurité énergétique
La sécurité énergétique est étroitement liée au développement régulier de l’économie mondiale et au bien-être de tous les peuples. Il faut que prenne racine dans les différents pays, un nouveau concept de sécurité énergétique marqué par la coopération mutuellement avantageuse, le développement diversifié et la garantie commune. Il faut un dialogue et une coopération accrus pour préserver par les efforts de tous la sécurité énergétique mondiale. La communauté internationale devra, conformément à l’esprit de l’interdépendance, promouvoir la coopération mutuellement bénéfique dans l’exploitation et l’utilisation énergétiques, le développement de nouvelles énergies et d’énergies renouvelables et la généralisation des technologies énergétiques avancées, renforcer la coopération pragmatique dans le domaine énergétique afin d’assurer un développement saint du marché énergétique international et la sécurisation des voies de transport de l’énergie, mener de front la coopération énergétique internationale et la coopération internationale pour le développement, en garantissant en priorité le droit de développement des pays en développement, en mettant l’accent sur le développement partagé de tous les pays et en y associant la coopération internationale pour la réduction de la pauvreté, ce afin d’aider les pays en développement à renforcer la construction des infrastructures, à réduire la pauvreté, à développer leur économie et à améliorer le bien-être de la population à travers des projets d’exploitation énergétique.
La Chine entend continuer à prendre une part active à la coopération énergétique internationale, dans le respect du principe d’égalité, de bénéfice réciproque et de gagnant-gagnant, afin de sauvegarder ensemble avec les autres pays la sécurité énergétique mondiale.
5. Changements climatiques
Les changements climatiques constituent un grand défi du monde d’aujourd’hui et appellent de ce fait une solution mondiale. Ils sont corollaires d’une longue histoire d’émission et d’un haut degré d’émission par tête d’habitant à présent dans les pays développés. Ces derniers, qui ont à assumer des responsabilités irrécusables sur cette question, doivent continuer, après 2012, à réduire en premier leurs émissions et à accomplir effectivement leurs obligations prévues par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto, à savoir, fournir des fonds et transférer des technologies aux pays en développement. Et ceux-ci, principales victimes des changements climatiques, et bien que confrontés aux tâches pressantes du développement et de l’élimination de la pauvreté, continueront à apporter leur part de contribution, en poursuivant la voie de développement durable, à la lutte commune contre les changements climatiques.
Les changements climatiques sont au fond un problème de développement qui peut être réglé dans le cadre du développement durable. Dans la coopération internationale pour lutter contre les changements climatiques, il faut s’en tenir aux principes des «responsabilités communes mais différenciées» et respecter la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto qui serviront de canaux principaux.
La feuille de route de Bali a réaffirmé une fois de plus que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto constituent un cadre efficace pour la communauté internationale dans la lutte contre les changements climatiques. à l’heure actuelle, les négociations sur la matérialisation de la feuille de route de Bali se trouvent dans une phase cruciale. Pour arriver à des résultats positifs d’ici la fin 2009, les différents pays doivent montrer leur volonté politique et traduire en actions les slogans en respectant les principes et le cadre de la Convention et du Protocole. Les pays développés, notamment, doivent continuer à donner l’exemple dans la réduction massive des émissions de gaz à effet de serre selon le principe des «responsabilités communes mais différenciées», et à accorder des soutiens en matière de fonds, de technologies, d’adaptation et de construction des capacités aux pays en développement pour leur permettre de renforcer effectivement leur capacité de lutte contre les changements climatiques. Les pays en développement, dans ces conditions, peuvent également faire comme ils le peuvent pour la lutte contre les changements climatiques dans le cadre du développement durable.
6. Coopération Sud-Sud
La coopération Sud-Sud constitue un moyen important permettant aux pays en développement de s’inspirer les uns des autres pour réaliser le développement partagé et de s’entraider pour relever ensemble les divers défis. Ces dernières années, la coopération Sud-Sud a enregistré des progrès encourageants, marqués surtout par le dynamisme des échanges commerciaux et des investissements entre pays du Sud. Ceux-ci ont vu aussi s’établir entre eux de nouveaux mécanismes et initiatives qui ont injecté une nouvelle vitalité dans la coopération Sud-Sud. Les différentes parties doivent travailler en commun pour approfondir leur coopération dans tous les domaines et faire valoir les mécanismes multilatéraux afin de défendre leurs intérêts communs et de développer en profondeur et en largeur la coopération Sud-Sud.
La Chine tient à réaffirmer que la coopération Sud-Sud complète la coopération Nord-Sud, au lieu de la remplacer. La globalisation a fait naître une interdépendance croissante entre les pays du monde. Les pays développés et ceux en développement sont appelés à coopérer la main dans la main pour promouvoir une prospérité générale et un développement commun.
7. Financement pour le développement
Les fonds garantissent la coopération internationale pour le développement. Depuis longtemps, le manque de fonds a été un sérieux handicap pour le développement socio-économique des pays en développement. À l’heure actuelle, la réalisation des OMD progresse lentement. Alors que les pays en développement ont un besoin urgent des assistances financière et technologique de la part de la communauté internationale, l’aide publique au développement, au lieu de s’accroître, a baissé, on ne peut que s’en inquiéter.
La communauté internationale devra promouvoir en priorité la matérialisation du Consensus de Monterrey, en vue de créer un partenariat global pour le développement dont la mission est de superviser et de promouvoir la coopération internationale en la matière et la concrétisation des engagements d’aide au développement. Concrètement, il faut, en premier lieu, honorer effectivement les engagements pour augmenter l’APD de manière à la porter à 0,7% du PIB des pays développés; en second lieu, encourager et soutenir les pays en développement dans leurs efforts pour renforcer la construction de capacité, c’est-à-dire, la capacité de mobiliser les fonds domestiques et d’attirer les fonds internationaux; en troisième lieu, créer un environnement extérieur favorable permettant de faire jouer pleinement le rôle du commerce comme force motrice du développement, favoriser la réforme du système financier international et mieux associer la politique en matière de développement aux politiques commerciale et financière.
À la fin de cette année, la Conférence internationale de suivi sur le financement pour le développement se tiendra à Doha, au Qatar. Les différentes parties ont le devoir de travailler ensemble pour faire aboutir la Conférence à des résultats substantiels en ce qui concerne la mobilisation des ressources de développement et la garantie des fonds nécessaires et prévisibles pour le développement.
8. Négociations du Cycle de Doha
La réussite des négociations du Cycle de Doha contribuera à la stabilité et au développement économiques dans le monde et au bon fonctionnement du commerce international. Elle est dans l’intérêt de toutes les parties.
La Chine estime qu’il faut faire des efforts pour permettre aux négociations du Cycle de Doha d’obtenir au plus tôt des résultats globaux et équilibrés afin d’endiguer le protectionnisme commercial. Il est nécessaire d’assurer la réalisation de l’objectif de développement du Cycle de Doha, de prendre pleinement en considération les intérêts et les préoccupations des pays en développement, notamment ceux des pays les moins avancés, et de garantir la pleine participation des pays en développement dans le système commercial multilatéral pour qu’ils puissent en bénéficier effectivement.
La Chine a toujours œuvré pour promouvoir la création d’un système commercial multilatéral équitable, juste et non-discriminatoire. Lors de son adhésion à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), elle a beaucoup fait en matière d’ouverture du marché. Tout en continuant à apporter une contribution digne de son statut de nouveau membre et de membre en développement, elle entend travailler ensemble avec les différentes parties pour assurer le succès des négociations du Cycle de Doha dans les meilleurs délais, afin de faire naître la confiance et d’insuffler une forte vitalité au redressement de l’économie mondiale.
9. Réforme du système financier international
à l’heure actuelle, les turbulences financières internationales augmentent les incertitudes de l’économie mondiale. Pour relever correctement les défis économiques mondiaux, il faut procéder, comme on le souhaite tous, à une réforme nécessaire du système financier international.
Cette réforme doit viser, dans son essence même, à refléter les changements de structure de l’économie mondiale, à accroître le droit à la parole et la représentation des pays en développement, à réduire les risques pour ceux-ci de participer à la globalisation économique et à mettre en place un cadre structurel favorable à un développement sain et durable de l’économie mondiale. Elle doit avoir pour priorité l’établissement d’un système financier international stable, bien ordonné et rationnel.
Le Fonds monétaire international (FMI) a fait des progrès en ce qui concerne l’augmentation du droit au chapitre et la représentation des pays en développement. Il lui convient d’axer ses efforts pour la prochaine étape sur le renforcement de la surveillance du marché financier international, et en particulier, de la fragilité économique et de la stabilité des politiques des pays émetteurs des principales monnaies de réserve, de sorte à prévenir les crises et à mieux résister aux turbulences financières. La Banque mondiale, institution multilatérale de développement ayant pour but de réduire la pauvreté, devra, dans un souci de répondre aux intérêts à long terme des pays en développement, se pencher davantage sur la question du développement, agir concrètement et sans plus tarder dans le sens d’augmenter le droit à la parole et la représentation des pays en développement de telle sorte à refléter effectivement leurs préoccupations et à mobiliser des ressources supplémentaires pour les aider à réaliser les OMD.
V. CONTRÔLE DES ARMEMENTS, désarmement et NON-
PROLIFÉRATION
La Chine, depuis toujours, accorde une haute attention et son appui aux efforts internationaux en matière de contrôle des armements et de désarmement, et préconise l’interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires, biologiques et chimiques ainsi que d’autres types d’armes de destruction massive (ADM).
La Chine s’oppose fermement à la prolifération des ADM et de leurs vecteurs. Pour ce faire, les différents pays du monde devront œuvrer à créer un environnement sécuritaire international où priment la coopération et la confiance mutuelle et qui est en mesure d’assurer une sécurité universelle pour tous les pays; ils veilleront à régler les problèmes de la prolifération par voie politique et diplomatique, à faire jouer pleinement le rôle central des Nations Unies et des autres organisations internationales et à bien régler les relations entre la lutte contre la prolifération et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
La Chine, qui ne s’est jamais dérobée à ses responsabilités et obligations en matière de désarmement nucléaire, s’est depuis toujours prononcée pour la conclusion d’un instrument juridique international sur l’interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires. La Chine a fait preuve d’une très grande retenue concernant l’envergure et le développement de ses armes nucléaires et observé fidèlement son engagement de ne jamais utiliser en premier les armes nucléaires à aucun moment et en aucune circonstance ainsi que son engagement inconditionnel de ne pas employer ni menacer d’employer les armes nucléaires contre les pays et régions sans armes nucléaires.
La Chine soutient fermement le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et œuvre activement à son entrée en vigueur dans les meilleurs délais. Elle donne son appui pour que la Conférence du Désarmement parvienne au plus tôt à un accord sur un plan de travail global et équilibré de sorte à lancer sans tarder des négociations sur le Traité d’interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires.
La Chine estime que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) constitue une pierre angulaire du régime international de non-prolifération. Dans les circonstances actuelles, il convient de continuer à préserver et à renforcer l’autorité et l’universalité du TNP et de lui faire jouer un rôle croissant dans la prévention de la prolifération nucléaire, la promotion du désarmement et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
La Chine soutient les buts et objectifs de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et la Convention sur l’interdiction des armes biologiques et elle s’est acquittée des obligations découlant de ces deux conventions de façon complète et stricte. Elle se prononce pour le renforcement continu de leur universalité et appelle les pays détenteurs de ces armes et ceux qui ont abandonné dans le passé des armes chimiques à redoubler d’efforts pour accélérer leur destruction.
La Chine préconise depuis toujours l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique et s’oppose à sa militarisation et à ce qu’on s’y livre à la course aux armements. La conclusion d’un instrument juridique international à ce sujet par le biais de négociations est le meilleur moyen pour réaliser cet objectif.
La Chine, qui veille à la transparence militaire, travaille au renforcement de la confiance mutuelle sur le plan militaire avec les autres pays du monde. À partir de 2007, la Chine a adhéré au système des Nations Unies pour l’établissement des rapports normalisés sur les dépenses militaires et réintégré le Registre des armes classiques des Nations Unies.
La Chine soutient le rôle majeur de l’ONU dans le règlement du problème des missiles et du commerce des armes conventionnelles. Elle a participé, dans un esprit constructif, aux travaux du Groupe d’experts gouvernementaux durant ses différentes sessions. Ces travaux doivent être poursuivis dans le cadre de l’ONU, de façon globale et équilibrée et dans le respect des préoccupations des différentes parties.
La Chine, attachée à la question humanitaire dans le domaine du contrôle des armements, a appliqué scrupuleusement la Convention sur certaines armes classiques et ses protocoles et a participé activement aux travaux du Groupe d’experts gouvernementaux pour cette Convention. Elle a pris une part active à l’assistance internationale en matière de déminage pour aider les pays concernés à éliminer le danger des mines. Elle soutient activement les efforts internationaux visant à combattre le trafic illicite des armes légères, en appliquant consciencieusement le Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects et l’Instrument international d’identification et de traçage rapides et fiables des armes légères illicites.
VI. Question des droits de l’homme
Les gouvernements des différents pays du monde ont tous l’obligation de promouvoir et de protéger les droits de l’homme conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, tout en tenant compte de leurs réalités nationales. La communauté internationale doit respecter l’indivisibilité des différents droits de l’homme et accorder la même importance à la réalisation des deux catégories de droits de l’homme, à savoir les droits économiques, sociaux et culturels d’une part, et les droits civils et politiques d’autre part, tout en veillant à celle du droit au développement. Étant donné la diversité des réalités nationales, les pays adoptent de différents approches et modes sur la question des droits de l’homme. Il ne convient donc pas d’imposer le même mode de promotion et de protection des droits de l’homme.
Favorable à la coopération internationale en matière de droits de l’homme, la Chine préconise le règlement, à travers le dialogue et la coopération, des divergences sur la question des droits de l’homme, l’approfondissement de la connaissance mutuelle, l’échange d’expériences et le développement commun sur la base de l’égalité et du respect mutuel. Elle s’oppose à la politisation de la question des droits de l’homme et à la pratique «deux poids, deux mesures».
La Chine participe avec une attitude constructive au travail du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU et entend œuvrer ensemble avec les différents pays pour pousser le Conseil à traiter les dossiers des droits de l’homme de façon juste, objective et non sélective et pour promouvoir le dialogue et la coopération constructifs dans le domaine des droits de l’homme à l’échelle internationale.
VII. Questions sociales
1. Criminalité transnationale
Souvent liée aux actes terroristes, la criminalité transnationale (production et trafic de drogue, contrebande, traite des êtres humains, blanchiment d’argent…) sévit chaque jour davantage. Elle porte une grave atteinte au développement économique et à l’ordre social des différents pays et pose un défi pour la stabilité régionale voire pour la paix mondiale.
L’intensification de la coopération internationale, la prévention et la lutte contre la criminalité transnationale organisée constituent non seulement une exigence pour l’ensemble de la communauté internationale, mais aussi une responsabilité à partager par les différents pays. La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée est un instrument important sur la lutte de la communauté internationale contre la criminalité transnationale. La communauté internationale doit remplir consciencieusement les obligations définies dans la Convention conformément aux buts de celle-ci et intensifier la coopération sur la base de la confiance mutuelle, du bénéfice réciproque, de l’égalité et de la concertation.
2. Lutte contre le blanchiment d’argent
Le crime de blanchiment d’argent s’entremêle avec le terrorisme et d’autres crimes transnationaux, faisant planer une menace sérieuse pour la stabilité financière ainsi que la sécurité économique des différents pays. Le développement de la coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment d’argent favorise la mise en place d’un système financier sain à l’échelle internationale et contribue au progrès de la communauté internationale dans l’harmonie.
La Chine, très attachée à la lutte contre le crime de blanchiment d’argent, travaille activement à promouvoir la coopération internationale et régionale pour combattre le blanchiment d’argent, et prend une part active à cette coopération. En juin 2007, elle est devenue membre officiel du Groupe d’Action financière (GAFI). Tout comme par le passé, elle œuvrera de concert avec la communauté internationale à l’intensification continue de la coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment d’argent et à la mise en place d’un système financier sain et ordonné au niveau international.
3. Sécurité en matière de santé publique
La question de la santé publique touche à la santé et à la sécurité de la vie même des différents peuples. Le Règlement sanitaire international, officiellement mis en vigueur le 15 juin 2007, est un instrument juridique international d’importance majeure pour la prévention contre la propagation des maladies dans le monde. Les gouvernements des différents pays doivent renforcer sans cesse leurs capacités en matière de santé publique à travers le développement économique afin de bien assurer la santé de leurs peuples et de promouvoir un développement socio-économique équilibré et durable.
À l’initiative de la Chine, les 58e, 59e et 60e sessions de l’Assemblée générale de l’ONU ont toutes adopté à l’unanimité la résolution Renforcer la construction des capacités en matière de santé publique mondiale, ce qui montre pleinement l’importance attachée par la communauté internationale à la question de la construction des capacités en matière de santé publique. Les pays en développement rencontrent de nombreuses difficultés dans la prévention des pandémies. La communauté internationale doit leur accorder une assistance accrue destinée au renforcement de leurs capacités de prévention des maladies.
4. Lutte anti-corruption
La Convention des Nations Unies contre la corruption a défini les principes juridiques et les règles applicables à tous les pays engagés dans la lutte commune pour prévenir et réprimer la corruption. Les différents pays doivent renforcer effectivement la coopération internationale dans la lutte anti-corruption sur la base du respect mutuel de la souveraineté, de l’égalité et des avantages réciproques. Il convient de privilégier l’extradition, l’entraide judiciaire et le recouvrement des avoirs, les considérant comme les priorités de l’application de la Convention. L’assistance technique doit surtout aller au-devant des demandes des pays en développement et aider ces derniers à renforcer leurs capacités, étant entendu qu’elle est fournie sans aucune condition assortie. Les différents pays doivent réduire autant que possible les restrictions imposées par leurs lois nationales aux mesures de coopération fixées par la Convention, ceci pour accroître l’efficacité de la coopération.
VIII. Finances de l’ONU
Tous les États membres de l’ONU doivent, dans l’esprit de la Charte des Nations Unieset conformément au principe de la capacité de paiement défini par la résolution pertinente de l’Assemblée générale, continuer à remplir scrupuleusement leurs obligations financières en s’acquittant ponctuellement, totalement et inconditionnellement de leurs contributions et de leurs parts de contribution aux frais des opérations de maintien de la paix pour assurer une base financière solide et stable à l’Organisation.
L’utilisation des ressources de l’ONU doit se faire selon le principe dit «lier les ressources aux programmes». Il faut améliorer encore plus le rendement de l’utilisation des ressources en tenant pleinement compte des préoccupations et des demandes légitimes des pays en développement.
Les États membres sont appelés à renforcer davantage la coordination et la communication pour augmenter l’efficacité du travail et mieux accompagner le Secrétariat dans la coordination des programmes et pour ce qui concerne les budgets financiers.
IX. Légalité
1. Gouvernance selon la loi à l’échellenationale et internationale
La réalisation de la gouvernance selon la loi à l’échelle nationale et internationale représente un objectif que tous les pays du monde cherchent à atteindre. Chaque pays a le droit de choisir, en toute autonomie, le système légal adapté à ses réalités nationales. Les différents pays peuvent s’inspirer et se compléter mutuellement dans le domaine du système légal en vue d’un développement partagé. En ce qui concerne la gouvernance selon la loi à l’échelle internationale, il convient de préserver l’autorité de la Charte des Nations Unies, observer, avec tout le sérieux qui s’impose, les principes et les règles du droit international universellement reconnus, en assurer fermement l’application générale, rejeter la pratique de «deux poids, deux mesures» et perfectionner sans cesse la législation internationale, afin de promouvoir la démocratisation des relations internationales.
2. Lutte contre l’«impunité»
La Chine condamne tout acte criminel violant les droits de l’homme et le droit international humanitaire. Elle soutient les efforts de la communauté internationale tendant au règlement du problème de l’«impunité» dans des zones en conflit. Les efforts de la communauté internationale pour combattre la criminalité ne doivent ni perturber le processus de paix en cours, ni entraver la promotion de la réconciliation nationale et la réalisation de la paix durable dans de telles zones. C’est seulement en comptant sur l’apaisement de la situation et la stabilité politique dans les régions concernées qu’on arrivera à mieux résoudre le problème de l’«impunité».
3. Cour internationale de Justice
La Chine soutient le renforcement du rôle de la Cour internationale de Justice dans le règlement pacifique des conflits internationaux ainsi que l’amélioration continue des méthodes de travail de cette institution. Il importe de respecter le droit des différents pays de choisir librement des moyens pacifiques pour régler leurs litiges.
4. Cour pénale internationale
La Chine appuie la création d’un organisme judiciaire indépendant, impartial, efficace et universel, chargé des affaires pénales internationales et appelé à punir les crimes internationaux les plus graves. La Cour pénale internationale doit se garder de perturber les processus de paix concernés dans l’exercice de sa mission. La Chine continuera à prêter son attention au travail de la Cour pénale internationale.
5. Espaces marins et Affaires maritimes
La Chine attache une grande importance aux affaires maritimes et au droit de la mer. À son avis, la communauté internationale doit renforcer la coopération et la coordination pour établir et maintenir un ordre maritime international harmonieux. Elle préconise ce qui suit:
Premièrement, il y a lieu de préserver l’harmonie entre l’homme et la mer de sorte que la mer profite durablement à l’homme et que sans cesse l’homme nourrisse en retour la mer. L’approche à adopter à cet effet consiste en une exploitation rationnelle et une protection scientifique des ressources maritimes.
Deuxièmement, il faut répartir, de façon équitable, les intérêts maritimes entre les pays favorisés et les pays défavorisés sur le plan maritime, de même qu’entre les pays développés et les pays en développement. Parallèlement, il faut partager la responsabilité de protection en la matière et soigner ensemble la mer - foyer commun de l’humanité.
Troisièmement, le maintien d’un ordre maritime harmonieux commande de renforcer la légalité internationale, qui doit reposer toujours sur la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Cette Convention, un acquis des négociations de longue haleine de la communauté internationale, reflète de manière plus ou moins équilibrée les préoccupations de chacun, définit la base et le cadre juridiques d’un ordre maritime harmonieux et constitue un fondement important pour régler les nouveaux problèmes et affronter les nouveaux défis dans le domaine maritime.
Quatrièmement, la délimitation scientifique et raisonnable des limites extérieures des plateaux continentaux au-delà de 200 milles marins non seulement relève des droits dont jouissent les pays littoraux en vertu du droit international, mais aussi touche aux fonds marins internationaux, patrimoine commun à l’humanité tout entière. Par conséquent, la communauté internationale doit s’assurer effectivement que la Commission des Limites du Plateau continental fasse un travail sérieux, scientifique et juste.