L’Afrique bénéficie de conditions de production agricole privilégiées. La modernisation de l’agriculture est une base importante pour la réalisation du développement autonome et durable des pays africains. La Chine salue les efforts et les accomplissements des pays africains, de l’Union Africaine (UA) et des organisations sous-régionales dans la promotion de la modernisation de l’agriculture en Afrique. Cependant, l’Afrique fait encore face à des contraintes dans son développement agricole telles que des fonds, infrastructures et équipements agricoles insuffisants, des chaînes industrielles et d’approvisionnement incomplètes et des modes de production dépassés. La Chine entend explorer davantage avec elle de nouvelles pistes de coopération agricole sino-africaine, et travailler ensemble avec la communauté internationale pour l’accompagner dans la réalisation des objectifs de développement d’une agriculture moderne fixés dans l’Agenda 2063 et le Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique de l’UA.
1.Approfondir l’articulation des stratégies de développement agricole et les consultations sur les politiques concernées entre la Chine et l’Afrique
1.1Poursuivre les principes de « sincérité, résultats effectifs, amitié et bonne foi » et de recherche du plus grand bien et des intérêts partagés, promouvoir sur tous les plans la coopération agricole sino-africaine dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), et construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique à l’ère nouvelle.
1.2Continuer de valoriser le rôle actif du Forum sino-africain sur la coopération agricole, dont la deuxième édition se tiendra en novembre 2023 dans la province de Hainan en Chine. Promouvoir l’institutionnalisation de la Commission conjointe Chine-UA de la coopération agricole. Accélérer avec l’UA l’élaboration du Programme de coopération sino-africaine sur la modernisation de l’agriculture.
1.3Intensifier les visites croisées à tous les niveaux, maintenir les contacts réguliers entre les officiels et assurer la fluidité de la communication sur les politiques et les informations. Soutenir l’organisation du Dialogue entre les entreprises agricoles chinoises et africaines, et promouvoir les échanges, la coopération et le partage d’expériences entre les jeunes entrepreneurs, les jeunes agriculteurs et d’autres acteurs.
2.Améliorer les chaînes industrielles agricoles et la valeur ajoutée des produits agricoles de l’Afrique
2.1Soutenir la participation conjointe des entreprises chinoises de technologie agricole, de construction d’infrastructures et de commerce au Programme d’agro-parcs africains communs (CAAPs), et, en s’appuyant sur les centres de démonstration de techniques agricoles et dans le respect des lois du marché, aider les villages et les bourgs africains à développer des industries agricoles aux caractéristiques locales qui couvrent l’ensemble de la chaîne industrielle, y compris la sélection et la production des semences, la culture, la transformation, l’entreposage et la commercialisation.
2.2Soutenir la participation des entreprises chinoises, dans le respect des principes du marché, à la production locale d’engrais, de pesticides et de petits machines et outils agricoles, pour accompagner l’Afrique à réaliser la substitution aux importations, à augmenter la productivité agricole, à réduire le coût de production et à étendre les chaînes industrielles liées à l’agriculture.
2.3Encourager les entreprises chinoises et africaines à coopérer pour explorer le développement intégré de l’agriculture, de l’élevage et du tourisme respectueux de l’écologie, construire et gérer des parcs touristiques agro-écologiques, en vue d’étendre les chaînes industrielles et d’augmenter la valeur ajoutée.
2.4Soutenir les plateformes telles que l’Alliance de partenariats Chine-Afrique pour la réduction de la pauvreté et le développement et l’Alliance des entreprises chinoises en Afrique pour la responsablilité sociétale dans leurs efforts pour se focaliser sur les petits et micro-projets bénéfiques pour les agriculteurs africains, y compris l’amélioration de la connectivité routière urbaine et rurale, des installations de service agricole et des micro-installations d’irrigation au niveau des villages et des bourgs, pour résoudre les blocages dans les chaînes industrielles et d’approvisionnement agricoles.
3.Renforcer la coopération sino-africaine en matière de technologies agricoles
3.1Encourager les institutions chinoises de recherche agricole à créer des centres de recherche ou laboratoires conjoints dans différentes sous-régions de l’Afrique et à mener, en fonction des conditions écologiques locales, des recherches technologiques intégrées, y compris la R&D de variétés de semences, les essais comparatifs de semences et les essais de production de semences à haut rendement des cultures adaptées.
3.2Continuer d’envoyer des agronomes en Afrique et, en s’appuyant sur les plateformes telles que les Centres conjoints sino-africains d’échanges, de démonstration et de formation sur les technologies agricoles modernes, accompagner l’Afrique dans la formation de plus de professionnels agricoles, en vue de préparer la réserve de talents pour le développement agricole et rural en Afrique.
4.Renforcer la coopération sino-africaine en matière d’innovation scientifique et technologique agricole
4.1Mettre en place une alliance Chine-Afrique pour l’innovation scientifique et technologique agricole, et y faire participer largement de multiples acteurs chinois et africains comme les institutions de recherche agricole, les établissements d’enseignement supérieur, les entreprises liées à l’agriculture, en vue de construire une plateforme Chine-Afrique pour le développement coordonné des sciences et technologies et des industries agricoles.
4.2Construire en Afrique des centres de télédétection par satellite, des laboratoires de géosciences et des stations météorologiques, et renforcer la coopération scientifique et technologique dans les domaines tels que l’agriculture durable, l’irrigation économe en eau, la réduction des pertes et des gaspillages alimentaires et l’adaptation du secteur agricole au changement climatique.
4.3Développer conjointement le Centre d’incubateur sino-africain du commerce électronique des produits agricoles, promouvoir l’entrepreneuriat et l’emploi dans le secteur agricole, et élargir le marché des produits des cultures de rente africains en s’appuyant sur la coopération en matière d’information et de numérique, notamment à travers le commerce électronique.
4.4Renforcer la coopération sino-africaine en matière d’économie bleue et intensifier avec l’Afrique les échanges et la coopération dans les domaines de la pêche, de l’aquaculture côtière, des produits de la biotechnologie marine et autres.
5.Renforcer la facilitation du commerce sino-africain des produits agricoles
5.1Renforcer la coopération institutionnalisée en matière d’inspection et de quarantaine, enrichir et perfectionner les « corridors verts » pour les exportations vers la Chine de produits agricoles africains, continuer de valoriser le rôle des expositions comme l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique (CAETE) dans la promotion du commerce, et accroître de manière continue les importations chinoises des produits agricoles africains.
5.2Développer à titre d’essai la coopération en matière de libre-échange dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture en s’appuyant sur la nouvelle architecture commerciale d’interaction entre les zones franches chinoises et les zones de libre-échange des pays africains, renforcer la construction des centres Chine-Afrique d’entreposage, de logistique et de distribution transfrontaliers de produits agricoles, et réduire les barrières à l’importation et à l’exportation de part et d’autre.
5.3Encourager le renforcement de la coopération directe entre les entreprises et les agriculteurs à travers notamment l’agriculture contractuelle.
6.Assurer la sécurité alimentaire de l’Afrique
6.1La coopération agricole sino-africaine a pour objectif d’accompagner l’Afrique dans la réalisation de l’autosuffisance alimentaire et du développement autonome et durable. Les aliments produits en Afrique doivent répondre en priorité aux besoins des peuples africains.
6.2En s’appuyant sur les centres de démonstration de techniques agricoles et les parcs agro-industriels en Afrique, et sur la base de l’industrie des cultures de rente génératrices de revenus comme le Juncao, le coton, le sisal et le tabac, étendre la production agricole aux cultures vivrières, en vue de promouvoir la production alimentaire locale en Afrique.
6.3Accompagner l’Afrique dans la construction de bases de production et de grands centres de stockage des principaux produits alimentaires comme le riz hybride, le manioc et le soja, en vue de renforcer effectivement la capacité de certains pays africains à garantir de manière autonome leur sécurité alimentaire.
6.4La Chine continuera de fournir des aides alimentaires humanitaires d’urgence aux pays africains.
7.Renforcer la coopération internationale
7.1Continuer d’approfondir la coopération dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds international de développement agricole (FIDA). Participer en profondeur à la réforme des institutions internationales et des cadres réglementaires internationaux pour la gouvernance mondiale de l’alimentation et de l’agriculture.
7.2Dans le plein repect de la volonté de la partie africaine, continuer de renforcer la coopération avec les organisations internationales, les organisations non gouvernementales et les institutions financières telles que l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l’Organisation internationale sur le bambou et le rotin (INBAR), la Fondation Bill-et-Melinda-Gates et la Banque africaine de développement (BAD).
