Q : Le Washington Post a publié, le 3 juillet, une lettre ouverte adressée au Président Trump et au Congrès américain. Cette lettre a été rédigée par d'anciennes personnalités politiques et de célèbres universitaires des États-Unis, et cosignée par 95 spécialistes des milieux universitaire, diplomatique et militaire, ainsi que du monde des affaires. Il est dit dans la lettre que faire de la Chine un ennemi des États-Unis n'aboutira qu'au résultat contraire. Le fait que la lettre a été cosignée par un grand nombre de personnes montre clairement que le soi-disant « consensus de Washington » qui soutient la politique hostile à l'égard de la Chine sur tous les plans n'existe pas. Sept propositions sur les relations sino-américaines ont été avancées dans la lettre. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
R : J'ai répondu à cette question il y a quelques jours et j'ai également noté la publication formelle de la lettre en question. Maintenant qu'elle est publiée, nous en saluons les points de vue rationnels et objectifs. Permettez-moi de souligner les points suivants :
Premièrement, la Chine et les États-Unis ne sont pas des ennemis. Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays il y a 40 ans, les relations bilatérales ont réalisé des progrès historiques en dépit des vicissitudes, ce qui a non seulement apporté d'énormes avantages aux deux peuples, mais également contribué à la paix, à la stabilité, au développement et à la prospérité dans le monde. Le chemin parcouru pendant les 40 dernières années montre que la Chine et les États-Unis, deux pays majeurs, avec des différences dans l'histoire, la culture, le système social et l'idéologie, peuvent réaliser le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant sur la base de la non-confrontation et du non-affrontement.
Deuxièmement, la coopération est le seul choix juste pour les deux pays. Comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, la coopération profite à la Chine comme aux États-Unis et l'affrontement nuit à l'un comme à l'autre. La coopération et le dialogue valent mieux que la friction et la confrontation. Avec des intérêts étroitement liés et de larges domaines de coopération, les deux pays doivent éviter de tomber dans le piège des soi-disant conflits et affrontement, mais réaliser une interaction et un développement commun, car cela est dans l'intérêt fondamental des deux pays et représente l'aspiration générale de la communauté internationale.
Troisièmement, nous avons confiance dans les relations sino-américaines. Les deux peuples sont liés par des sentiments simples et amicaux. Les deux pays mènent des interactions fréquentes dans les domaines du commerce, de la culture et des collectivités locales, formant une interdépendance entre eux et une interpénétration d'intérêts. Ce sont ces liens indestructibles qui ont accru la force de rebond des relations sino-américaines. Une relation sino-américaine saine et stable représente l'aspiration des deux peuples et la tendance générale de l'époque.
Enfin, je tiens à souligner que nous ne laisserons jamais les conflits et les divergences définir les relations sino-américaines d'aujourd'hui, et encore moins les préjugés et les erreurs d'évaluation faire basculer les relations sino-américaines de demain. Nous sommes convaincus que les voix objectives, rationnelles et pragmatiques l'emporteront finalement sur les vues paranoïaques, fanatiques et la mentalité du jeu à somme nulle.
Nous espérons que les États-Unis, en tenant compte de la voix rationnelle et des points de vue constructifs dans le pays et de la communauté internationale, travailleront avec la Chine pour, en fonction du consensus dégagé par les deux Chefs d'État, faire progresser une relation sino-américaine fondée sur la coordination, la coopération et la stabilité, assurer un développement régulier et soutenu des relations bilatérales dans le mieux-être des deux peuples et des peuples du monde entier.
Q : Le Ministère péruvien des Affaires étrangères a annoncé qu'il inviterait des pays, dont la Chine, à une réunion sur le Venezuela le 6 août. La Chine a-t-elle déjà reçu une invitation à ce sujet ? La Chine y sera-t-elle présente et quelles sont vos attentes quant à cette réunion ?
R : La position de la Chine sur la question du Venezuela est constante et claire. Nous soutenons la communauté internationale dans ses efforts visant à favoriser les pourparlers de paix dans le cadre du droit international afin d'aider le gouvernement et l'opposition du Venezuela à trouver une solution politique par le dialogue et les consultations dans les meilleurs délais. Nous continuerons d'œuvrer en faveur d'une résolution pacifique de cette question.
En ce qui concerne l'invitation de la Chine à la réunion par le Pérou, je n'ai aucune information à vous donner pour le moment.
Q : Première question, Liu Xiaoming, ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, a critiqué le fait que le Royaume-Uni, en soutenant le violent assaut du Conseil législatif de Hong Kong, avait choisi de se tenir du mauvais côté. Il a averti la partie britannique de s'abstenir de toute nouvelle intervention, sous peine de porter atteinte aux relations bilatérales sino-britanniques. Hier, le Ministère britannique des Affaires étrangères a « convoqué » l'ambassadeur Liu Xiaoming, critiquant ses propos inacceptables. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ? Deuxième question, la Première Ministre britannique Theresa May a déclaré que le haut degré d'autonomie de Hong Kong et les droits et libertés énoncés dans la Déclaration conjointe sino-britannique devaient être respectés. Elle a exprimé à la partie chinoise sa préoccupation au sujet de la question de Hong Kong. Quelle est la réaction de la partie chinoise à cet égard ?
R : L'ambassade de Chine au Royaume-Uni a publié des informations sur la rencontre de l'ambassadeur Liu Xiaoming avec la partie britannique, et sur les démarches qu'il a faites auprès de la partie britannique. Vous pouvez les consulter. L'ambassadeur Liu a explicitement exposé la position solennelle de la Chine dans sa rencontre avec la partie britannique et ses démarches faites auprès de cette dernière.
En ce qui concerne votre deuxième question, il y a quelques jours, le Ministre britannique des Affaires étrangères Hunt a tenu des propos sans fondement sur les affaires de Hong Kong. Aujourd'hui, une autre personne lui a succédé. Agissent-ils en coordination ?
La réponse résolue de la Chine aux remarques erronées de M. Hunt sur les affaires liées à Hong Kong s'applique également aux remarques similaires faites par d'autres officiels du Royaume-Uni.
Aujourd'hui, je vais me maîtriser et je ne vais pas m'étendre à ce sujet. Mais j'aurai peut-être plus à dire si certaines personnes au Royaume-Uni s'arrêtent obstinément sur le mauvais chemin et ne cessent de répéter leurs erreurs.
Q : Le Ministère chinois des Transports a émis un avertissement concernant le transport maritime dans le détroit de Malacca. Quels sont les risques de sécurité que pourrait présenter le détroit de Malacca, en particulier pour les navires chinois ?
R : Le Ministère chinois des Transports a déjà publié un avis à ce sujet. Je n'ai rien à vous annoncer pour le moment.
Q : L'ambassadeur américain en Allemagne a rencontré hier Dolkun Isa, président du « Congrès mondial ouïghour ». Dolkun Isa est citoyen allemand, et l'ambassadeur américain est le représentant américain accrédité en Allemagne. L'ambassadeur a donc le droit et la possibilité de rencontrer qui que ce soit. Il a également critiqué la politique chinoise du Xinjiang. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Geng Shuang : Plaidez-vous pour l'ambassadeur américain en Allemagne ?
Journaliste : Je ne fais que poser une question.
R : Je ne suis pas au courant de ce que vous avez dit. Notre position sur les questions liées au Xinjiang est très claire. Nous nous opposons fermement à toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Chine en profitant des questions liées au Xinjiang.
Pour répondre à votre question sur la rencontre de l'ambassadeur américain avec Dolkun Isa, ce dernier est à la tête du « Congrès mondial ouïghour » et est un terroriste à cent pour cent.
Q : Un étudiant australien détenu en Corée du Nord a été libéré et il se trouve à Beijing en ce moment ; il compte quitter bientôt Beijing. Avez-vous des informations sur son déplacement et la Chine a-t-elle joué un rôle dans sa libération ?
R : Je n'ai pas d'information à ce sujet.
Q : Premièrement, des journalistes ont posé des questions sur la Mer de Chine méridionale hier et avant-hier. Des officiels américains ont déclaré que la Chine avait récemment lancé six missiles en Mer de Chine méridionale et que les États-Unis étaient plus vigilants face à la tendance à la militarisation de la Chine dans ces eaux. Pouvez-vous confirmer les tests de missiles effectués par la Chine ? Quelle est votre réponse aux remarques des États-Unis ? Deuxièmement, des médias chinois ont rapporté que le 72e groupe d'armée avait organisé des exercices de tir à balles réelles dans certaines zones pour tester la capacité d'interception multi-cibles. La partie chinoise avait publié des informations sur l'entraînement militaire en Mer de Chine méridionale du 29 juin au 3 juillet. Y a-t-il des liens entre ces deux informations ?
R : Est-ce que vous étiez présent ici il y a quelques jours ?
(Le journaliste a acquiescé d'un signe de tête.)
Alors vous devriez connaître ma réponse. Je vous conseille de vous renseigner auprès des autorités militaires pour des informations sur les tests de missiles.
Q : Première question, le Président Trump a tweeté que la Chine et l'Europe manipulaient le taux de change depuis de nombreuses années pour concurrencer les États-Unis, et que les États-Unis devraient prendre les mesures qui s'imposent. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Deuxième question, le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, a déclaré que les consultations commerciales sino-américaines commenceraient dans une semaine au plus tôt et que la Chine achèterait du soja et du porc américains. Pouvez-vous confirmer cela ?
R : Concernant votre première question, d'abord, le Département du Trésor des États-Unis n'a pas cité la Chine comme manipulateur des taux de change pendant toutes ces années. Et c'est une décision américaine.
Ensuite, les institutions internationales multilatérales concernées ont également procédé à des évaluations faisant autorité de la situation en matière de taux de change des différents pays, y compris la Chine.
Enfin, en tant que grand pays responsable, la Chine ne s'engagera pas dans une dévaluation concurrentielle de la monnaie et n'utilisera pas le taux de change du yuan comme outil de règlement des frictions commerciales.
Quant à votre deuxième question, les Chefs d'État chinois et américain se sont mis d'accord, lors de leur entrevue à Osaka, pour relancer les consultations économiques et commerciales sur la base de l'égalité et du respect mutuel. Les États-Unis ont décidé de ne pas imposer de nouveaux droits de douane sur les exportations chinoises. Les deux équipes discuteront des questions concrètes.
Je vous conseille de vous renseigner auprès du département compétent pour les informations détaillées que vous venez de demander.
Q : Selon des reportages, le plan de travail de l'administration américaine prévoyant de vendre 66 avions de combat à Taiwan donnera des résultats le mois prochain. Quelle est la réponse de la partie chinoise à ce sujet ?
R : Comme nous l'avons répété à maintes reprises, la Chine s'oppose toujours aux contacts officiels et aux liens militaires entre les États-Unis et Taiwan. Nous demandons aux États-Unis de respecter scrupuleusement le principe d'une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains, de cesser la vente d'armes à Taiwan et les contacts militaires avec Taiwan, de traiter avec prudence et de manière appropriée les questions liées à Taiwan pour éviter de porter atteinte aux relations sino-américaines et à la stabilité dans le détroit de Taiwan.
Q : Hier, vous avez annoncé que le Forum mondial de la Paix se tiendrait à l'Université Tsinghua. Pouvez-vous donner plus de détails sur le forum ?
R : Le 8e Forum mondial de la Paix se tiendra les 8 et 9 juillet autour du thème « Stabilisation de l'ordre international : responsabilité commune, gouvernance commune et avantages partagés ». Il y aura trois séances plénières, deux déjeuners, un dialogue entre les chefs de diplomatie, un dîner et plusieurs discussions par groupe. Les sujets traités comprendront « l'échiquier international et l'ordre international », « la géopolitique et les relations entre les grands pays », « la sécurité régionale », « le multilatéralisme et l'unilatéralisme ».
R : Comme je l'ai annoncé hier, le Vice-Président Wang Qishan sera présent à la cérémonie d'ouverture du Forum le 8 juillet dans la matinée et y prononcera un discours. D'anciennes personnalités politiques étrangères, dont l'ancien Président afghan Hamid Karzaï, l'ancienne Présidente indonésienne Megawati, l'ancien Premier Ministre singapourien Goh Chok Tong, l'ancien Président du Conseil européen Herman Van Rompuy et l'ancien Secrétaire du Conseil de Sécurité russe Sergueï Ivanov, assisteront à la cérémonie d'ouverture, à laquelle participeront également des chefs de missions diplomatiques accréditées en Chine d'une cinquantaine de pays. Une centaine de spécialistes de think tanks de 24 pays prendront la parole au Forum, et quelque 200 spécialistes des relations internationales et invités des domaines concernés sont également invités au Forum.
Permettez-moi ici de dire quelques mots de plus sur ce forum. Organisé par l'Université Tsinghua avec le soutien de l'Institut de Politique étrangère du Peuple chinois, le Forum est le premier séminaire non gouvernemental de haut niveau consacré à la sécurité internationale organisé par la Chine. Créé en 2012, ce forum a été organisé à sept reprises dans le but d'offrir une plate-forme de discussions sur les questions de la paix et de la sécurité internationales aux stratèges, groupes de réflexion et universitaires de différents pays.
Q : Hier, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré le Ministre népalais des Affaires étrangères. Avez-vous d'autres informations à ce sujet ?
R : Nous avons publié un communiqué de presse. L'avez-vous lu ?
Journaliste : Y a-t-il d'autres informations à ce sujet ?
R : Hier, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré le Ministre népalais des Affaires étrangères Gyawali à Beijing.
Selon Wang Yi, la Chine et le Népal sont des voisins amicaux reliés par les mêmes montagnes et rivières. Les dirigeants des deux pays ont donné l'orientation à suivre pour le développement des relations entre les deux pays. Nous devons travailler de concert pour bien mettre en œuvre le consensus réalisé par les dirigeants des deux pays et porter les relations sino-népalaises à un nouveau palier pour qu'elles soient en phase avec notre époque.
Toujours selon Wang Yi, la Chine apprécie l'attachement du Népal à la politique d'amitié à l'égard de la Chine, et soutient le Népal dans ses efforts visant à trouver une voie de développement s'adaptant à ses conditions nationales qui lui permettront d'améliorer les conditions de vie de sa population. La Chine est prête à travailler avec le Népal, en saisissant l'occasion offerte par la construction de l'initiative « la Ceinture et la Route », pour explorer la possibilité de développer le réseau de connectivité multidimensionnelle trans-himalayenne et renforcer la coopération pramatique dans divers domaines. La Chine entend joindre ses efforts au Népal pour préserver le multilatéralisme et les intérêts communs des pays en développement et contribuer à la construction d'une communauté de destin pour l'humanité.
Du point de vue de Gyawali, l'amitié népalo-chinoise remonte loin dans l'histoire et les relations bilatérales reposent sur une base solide. Le Népal adhère à l'idée d'une communauté de destin pour l'humanité, proposée par le Président Xi Jinping. Il évalue positivement et souhaite que la Chine joue un plus grand rôle dans l'établissement de l'ordre du jour international. Le Népal considère la Chine comme le partenaire le plus important pour le développement durable. Il souhaite approfondir davantage le partenariat de coopération global avec la Chine, multiplier les échanges de haut niveau, renforcer la coopération dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route », accroître la communication et la coordination dans les affaires internationales et régionales, et défendre conjointement le multilatéralisme, l'équité et la justice pour œuvrer à un plus grand développement des relations bilatérales dans la nouvelle ère.
Lors de la rencontre, Gyawali a réitéré que le Népal était attaché à la politique d'une seule Chine et ne permettrait à aucune force de mener des activités anti-chinoises sur le territoire népalais.