Du 25 au 30 avril, Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et ministre des Affaires étrangères, participera à la sixième réunion des ministres des Affaires étrangères Chine-Asie centrale et tiendra le deuxième dialogue stratégique des ministres des Affaires étrangères Chine-Kazakhstan au Kazakhstan. Il participera également à une réunion des ministres des Affaires étrangères/Relations internationales des BRICS et à la 15e réunion des conseillers à la sécurité nationale et des hauts représentants pour la sécurité nationale des BRICS au Brésil.
Agence de presse Xinhua : Vous venez d’annoncer que le ministre des Affaires étrangères Wang Yi se rendra au Kazakhstan pour participer à la sixième réunion des ministres des Affaires étrangères Chine-Asie centrale. Pourriez-vous nous faire part du programme et des attentes de la Chine à l’égard de cette réunion ?
Guo Jiakun : Ces dernières années, les relations entre la Chine et les pays d’Asie centrale ont progressé rapidement, avec un approfondissement et un renforcement de la coopération dans tous les domaines. Les ministres des Affaires étrangères de ces pays se réuniront à Almaty pour procéder à un échange de vues approfondi sur la coopération entre la Chine et les pays d’Asie centrale, l’approfondissement de la mise en place du mécanisme Chine-Asie centrale et d’autres questions d’intérêt commun. La priorité absolue de la réunion est de mener à bien les préparatifs politiques complets du deuxième sommet Chine-Asie centrale afin d’en assurer le bon déroulement, la réussite et le plein succès.
Cette réunion se tient dans un monde en proie aux changements, aux turbulences et au choc tarifaire des États-Unis, qui porte un coup à l’ordre économique mondial. À travers cette réunion, la Chine est prête à approfondir la confiance politique mutuelle avec les cinq pays d’Asie centrale, à consolider le soutien mutuel, à maintenir la stabilité de la région, à défendre conjointement l’équité et la justice internationales et à pratiquer un véritable multilatéralisme.
Global Times : Selon certaines informations, le président américain Donald Trump a déclaré à la presse que les États-Unis s’en sortaient bien avec la Chine et qu’il ne jouerait pas les durs avec la Chine dans les négociations. Il a déclaré que le taux final des droits de douane avec la Chine diminuerait considérablement par rapport au taux actuel élevé de 145 %, mais que ce ne serait pas zéro. Donald Trump a également ajouté que la Chine devait conclure un accord avec les États-Unis, faute de quoi elle ne serait pas en mesure de traiter avec les États-Unis. Si la Chine ne parvient pas à un accord avec les États-Unis, elle devra faire ce que les États-Unis disent, car ce sont les États-Unis qui fixent les règles, a-t-il dit. Par ailleurs, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a qualifié la situation actuelle d’embargo commercial. Il a également déclaré que l’objectif n’était pas d’obtenir une rupture ou un découplage complets entre les États-Unis et la Chine. Scott Bessent a également indiqué que les deux pays pourraient parvenir à un accord global d’ici deux à trois ans, mais que les négociations n’avaient pas encore officiellement commencé. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Guo Jiakun : La Chine a depuis longtemps souligné que les guerres tarifaires et commerciales ne faisaient pas de gagnants, que le protectionnisme n’avait pas d’issue et que le découplage et la rupture de la chaîne industrielle ne conduiraient qu’à l’auto-isolement. À propos de la guerre tarifaire lancée par les États-Unis, l’attitude de la Chine est très claire : nous ne voulons pas de la mener et nous n’avons pas peur de le faire. Si les États-Unis sont déterminés à mener une guerre tarifaire et commerciale, la Chine poursuivra sa riposte jusqu’au bout. Si la partie américaine souhaitent vraiment résoudre les questions de droits de douane avec la Chine par le dialogue et la négociation, elle doit cesser ses menaces et son chantage, et mener le dialogue sur la base de l’égalité, du respect et des bénéfices mutuels. Les États-Unis ne peuvent pas souhaiter parvenir à un accord tout en exerçant constamment une pression extrême sur la Chine. Ce n’est pas la bonne manière de traiter avec la Chine et c’est voué à l’échec.
CCTV : Vous venez d’annoncer que le ministre des Affaires étrangères Wang Yi participera à la réunion des ministres des Affaires étrangères/Relations internationales des BRICS. Pourriez-vous nous faire part du programme et des attentes de la Chine à l’égard de cette réunion ?
Guo Jiakun : La réunion des ministres des Affaires étrangères/Relations internationales des BRICS se tiendra à Rio de Janeiro, au Brésil, les 28 et 29 avril. Une session pour les ministres des Affaires étrangères/Relations internationales des membres des BRICS et des pays partenaires sera également organisée. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi procédera à un échange de vues avec les autres parties sur la coopération entre les BRICS, la situation internationale et régionale actuelle et d’autres questions d’intérêt commun, et jettera les bases du 17e sommet des BRICS.
Le mécanisme de coopération des BRICS a vu le jour dans le contexte de l’essor collectif du Sud global, qui répond aux attentes de la communauté internationale en matière de sauvegarde de la paix mondiale, de promotion du développement commun et d’amélioration de la gouvernance mondiale. Les BRICS apparaissent comme une épine dorsale de la coopération et un moteur de la croissance dans le Sud global. Il s’agira de la première réunion des ministres des Affaires étrangères/Relations internationales des BRICS après l’adhésion de l’Indonésie en tant que nouveau membre et de neuf pays partenaires. La Chine est prête à travailler avec les autres parties pour construire ensemble un partenariat plus complet, plus étroit, plus pratique et plus inclusif, pour contribuer à la sauvegarde du multilatéralisme et à la défense de la justice et de l’équité, et pour faire progresser le développement de haute qualité de la coopération élargie des BRICS.
AFP : La Maison Blanche a déclaré hier que les discussions sur l’accord commercial entre les États-Unis et la Chine avaient progressé. Est-ce vrai ? La Chine négocie-t-elle un accord commercial avec les États-Unis ?
Guo Jiakun : Je viens de répondre à une question concernée. À propos de la guerre tarifaire lancée par les États-Unis, l’attitude de la Chine est très claire : nous ne voulons pas de la mener et nous n’avons pas peur de le faire. Si la partie américaine souhaite vraiment résoudre les questions de droits de douane avec la Chine par le dialogue et la négociation, elle doit cesser ses menaces et son chantage, et mener le dialogue sur la base de l’égalité, du respect et des bénéfices mutuels.
The Paper : Le ministre iranien des Affaires étrangères est en visite en Chine. Nous avons noté que les ministères des Affaires étrangères de la Chine et d’Oman avaient tenu un nouveau cycle de consultations stratégiques cette semaine. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur des questions régionales d’intérêt commun. Récemment, Oman a servi de médiateur dans les négociations entre l’Iran et les États-Unis. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Guo Jiakun : Le 21 avril, le ministre adjoint des Affaires étrangères Liu Bin et le sous-secrétaire aux affaires politiques du ministère des Affaires étrangères d’Oman, Sheikh Khalifa Alharthy, ont coprésidé la consultation stratégique entre les ministères des Affaires étrangères de la Chine et d’Oman, à Beijing. Les deux parties ont procédé à un échange de vues approfondi sur les points chauds du Moyen-Orient. La Chine apprécie le rôle positif joué par Oman dans la promotion de la résolution des points chauds de la région et dans l’apaisement des tensions régionales. La Chine est prête à travailler avec Oman pour renforcer la communication et la coordination sur les affaires internationales et régionales et à déployer des efforts conjoints en faveur de la paix et de la stabilité régionales.
CCTV : La Chine vient d’annoncer que le directeur Wang Yi participera à la 15e réunion des conseillers à la sécurité nationale et des hauts représentants pour la sécurité nationale des BRICS au Brésil. Pourriez-vous nous donner plus d’informations sur le programme et nous faire part des attentes de la Chine à l’égard de cette réunion ?
Guo Jiakun : La 15e réunion des conseillers à la sécurité nationale et des hauts représentants pour la sécurité nationale des BRICS se tiendra à Brasilia le 30 avril. Au cours de cette réunion, la partie chinoise procédera à un échange de vues avec les pays des BRICS sur la situation actuelle en matière de sécurité internationale et sur les principales questions internationales et régionales.
Actuellement, un certain pays tente d’aller à l’encontre de l’air du temps, recherche la suprématie et pratique l’unilatéralisme et l’intimidation. Récemment, nous l’avons vu brandir le gros bâton des droits de douane, saboter l’équité et l’ordre international et accroître les risques pour la sécurité mondiale. La communauté internationale a plus que jamais besoin d’une coopération étroite entre les pays et d’efforts conjoints pour assurer la paix et la stabilité dans le monde. La Chine se réjouit de travailler avec les pays des BRICS pour consolider le partenariat stratégique des BRICS, enrichir davantage la coopération des BRICS dans les domaines de la politique et de la sécurité, et injecter la force active, stable et constructive des BRICS dans l’effort de maintien de la paix et de la sécurité mondiales et d’amélioration de la gouvernance de la sécurité mondiale.
Bloomberg : Selon certaines informations, la Chine aurait averti les entreprises sud-coréennes de ne pas exporter de produits contenant des minéraux de terres rares chinoises vers l’armée et les entreprises de défense américaines. Les lettres que le gouvernement chinois a envoyées aux entreprises des secteurs de l’équipement électrique, des batteries, des écrans, des véhicules électriques, de l’aérospatiale et du matériel médical, indiquent qu’elles s’exposeront à des sanctions si elles violent les restrictions. Le ministère des Affaires étrangères peut-il confirmer l’existence de cette lettre et fournir plus d’informations à ce sujet ?
Guo Jiakun : Je ne connais pas les détails que vous avez mentionnés. Je vous recommande de consulter les services compétents chinois.
Hubei Media Group : Un article de presse publié au Panama a récemment critiqué l’ingérence et l’hégémonisme des États-Unis à l’égard des pays d’Amérique centrale, en particulier du Panama. Les États-Unis ont été accusés de prendre le contrôle du canal en colportant la soi-disant « menace chinoise » qui n’existe pas. Il a également été révélé que les États-Unis prévoyaient d’établir une présence militaire à long terme au Panama. Certains ont également mis en garde contre le fait que ce plan pourrait conduire à davantage d’ingérence militaire et d’exploitation économique, ce qui nuirait encore plus aux intérêts du Panama. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Guo Jiakun : Le commentaire que vous avez mentionné met clairement le doigt sur la nature des États-Unis en tant que superpuissance hégémonique. Les États-Unis prétendent à tort que la Chine contrôle le canal de Panama et attaquent méchamment la Chine, afin de créer un prétexte pour en prendre eux-mêmes le contrôle, dans une logique d’expansion et de promotion de leur hégémonie sous la doctrine Monroe. La communauté internationale et le peuple panaméen le voient clairement à cet égard. Le président du Panama, José Raul Mulino, a déjà clairement indiqué qu’il n’accepterait pas l’allégation d’ingérence et d’intervention de la Chine au Panama, car ce n’est tout simplement pas la vérité.
Aucun mensonge ne peut cacher le fait que les États-Unis convoitent le canal de Panama. Nous appelons une fois de plus les États-Unis à cesser de manipuler les questions liées à la Chine, à cesser d’attaquer et de salir la Chine, à cesser d’entraver les échanges et la coopération normaux de la Chine avec le Panama et d’autres pays d’Amérique latine, et à contribuer véritablement davantage au développement et à la prospérité de la région et au-delà.
NHK : La réunion des ministres des Finances du G20 se tiendra le 24 avril, heure de Beijing. Qui la Chine enverra-t-elle à cette réunion ? La Chine va-t-elle s’engager avec les États-Unis en marge de la réunion ?
Guo Jiakun : Je vous recommande de consulter les services compétents chinois pour toute question spécifique.
TV Asahi : Les médias japonais ont rapporté que dans une lettre adressée au Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre Li Qiang avait préconisé une réponse conjointe aux droits de douane américains. Est-ce vrai ?
Guo Jiakun : La Chine maintient la communication avec les autres parties sur les droits de douane. Je tiens à insister sur le fait que les guerres tarifaires et commerciales ne font pas de gagnant. L’imposition arbitraire de droits de douane américains viole de manière flagrante les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et porte atteinte aux droits et aux intérêts légitimes des autres pays. Cet acte typique d’unilatéralisme, de protectionnisme et d’intimidation économique n’obtiendra aucun soutien et ne pourra pas durer, car de plus en plus de pays y résistent et s’y opposent.
PTI : Plusieurs personnes ont été tuées dans un attentat très brutal au Jammu-et-Cachemire, en Inde, mardi. Plusieurs dirigeants mondiaux, dont le président Donald Trump, le président Vladimir Poutine, l’ont condamné et ont offert leur soutien à l’Inde pour lutter contre le terrorisme. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ?
Guo Jiakun : La Chine a pris note des reportages concernés. Nous condamnons fermement l’attaque. La Chine s’oppose fermement à toute forme de terrorisme. Nous présentons nos condoléances pour les victimes et exprimons nos sincères condoléances aux familles endeuillées et aux blessés.
AFP : Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a convoqué mardi l’ambassadeur de Chine. Il l’a convoqué pour lui faire part de ses vives inquiétudes concernant les allégations selon lesquelles des citoyens chinois feraient partie de l’armée russe et des entreprises chinoises aideraient la Russie à fabriquer du matériel militaire. Qu’a dit l’ambassadeur chinois en Ukraine lors de sa rencontre avec le ministère ukrainien des Affaires étrangères ?
Guo Jiakun : Nous avons partagé la position de la Chine sur les questions concernées. La Chine s’oppose fermement aux accusations sans fondement et à la manipulation politique.
TV Asahi : Aujourd’hui, la Chine a pris l’initiative de convoquer une réunion au Conseil de sécurité des Nations Unies pour discuter de la question de la hausse des droits de douane par les États-Unis. D’une manière générale, il est très rare qu’une telle question soit mise sur la table au Conseil de sécurité. Quel est le point de vue de la Chine sur les perspectives de cette réunion ?
Guo Jiakun : La guerre tarifaire lancée par les États-Unis viole les règles de l’OMC, nuit aux intérêts communs de tous les pays et met en péril le système international centré sur les Nations Unies, ainsi que l’ordre international fondé sur la Charte des Nations Unies. Les agences des Nations Unies ont le droit et la responsabilité de s’exprimer sur l’imposition arbitraire de droits de douane des États-Unis.