CGTN : En 2013, le président Xi Jinping a proposé pour la première fois l’initiative de construction de la Ceinture économique de la Route de la Soie lors de sa visite au Kazakhstan. L’Initiative « la Ceinture et la Route » est déjà devenue l’un des biens publics mondiaux les plus populaires. Le deuxième Sommet Chine-Asie centrale est sur le point de se tenir. Pourriez-vous nous informer sur la coopération entre la Chine et les pays d’Asie centrale dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et sur les attentes de la Chine à l’égard de la coopération future ?
Guo Jiakun : L’Asie centrale est non seulement le lieu où l’Initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) a été proposée pour la première fois, mais aussi un précurseur dans la coopération de haute qualité dans le cadre de l’ICR. Les cinq pays d’Asie centrale ont signé des documents de coopération avec la Chine dans le cadre de l’ICR. Ensemble, la Chine et les pays d’Asie centrale ont mis en œuvre une série de projets phares conçus pour stimuler le développement et améliorer les conditions de vie des populations. Les échanges commerciaux entre la Chine et les pays d’Asie centrale ont atteint un niveau record de 674,15 milliards de yuans en 2024, soit une augmentation de 116 % par rapport à 2013. Grâce au projet d’oléoduc Chine-Kazakhstan et au projet de gazoduc Chine-Asie centrale, toutes les parties ont trouvé un nouveau modèle de coopération mutuellement bénéfique. La route Chine-Tadjikistan, la route Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan et le chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan ont porté la connectivité régionale à de nouveaux niveaux, et la coopération pragmatique s’étend à l’économie numérique et à la transition verte. La Chine bénéficie d’une exemption mutuelle de visa avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Le projet des ateliers Luban s’accélère. Les échanges culturels et entre les peuples sont passés sur une voie rapide et ont promu la compréhension entre les peuples. La coopération de haute qualité dans le cadre de l’ICR devient de plus en plus un axe clé de la coopération entre la Chine et l’Asie centrale.
Lors du deuxième sommet Chine-Asie centrale qui se tiendra dans la semaine, les chefs d’État dessineront ensemble un nouveau plan directeur pour la coopération future, ouvriront un nouvel espace pour la coopération dans le cadre de l’ICR et construiront une communauté d’avenir partagé Chine-Asie centrale encore plus étroite.
Rudaw Media Network : Le ministre chinois des Affaires étrangères s’est entretenu respectivement par téléphone avec ses homologues iranien et israélien, déclarant que le fait de viser des sites nucléaires était une évolution dangereuse. La Chine estime-t-elle que le conflit risque de s’étendre ou de se transformer en une guerre plus vaste ? Quelles mesures la Chine prend-elle pour éviter que la guerre ne s’étende à d’autres pays du Moyen-Orient ?
Guo Jiakun : La Chine est profondément préoccupée par les attaques d’Israël contre l’Iran, qui ont provoqué une escalade des conflits militaires. Nous appelons toutes les parties à prendre immédiatement des mesures pour apaiser les tensions dès que possible, empêcher la région de sombrer dans une plus grande agitation et créer les conditions nécessaires pour revenir à la bonne voie qui consiste à résoudre des problèmes par le dialogue et la négociation.
Si le conflit entre Israël et l’Iran continue de s’aggraver, voire de s’étendre, les autres pays du Moyen-Orient seront les premiers à en souffrir. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu respectivement par téléphone avec le ministre iranien des Affaires étrangères Seyed Abbas Araghchi et le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, appelant les deux parties à résoudre leurs différends par le dialogue. Les parties concernées doivent prendre des mesures immédiates pour freiner l’escalade du conflit et apaiser les tensions.
Je tiens à souligner que la force ne peut apporter une paix durable, que tous les différends internationaux doivent être réglés par le dialogue et la consultation et que ce n’est qu’en défendant la vision d’une sécurité commune que les préoccupations légitimes de toutes les parties pourront être résolues complètement. La Chine continuera à maintenir la communication avec les parties concernées et à promouvoir les pourparlers de paix, afin d’éviter de nouveaux troubles dans la région.
CCTV : Dans une déclaration récente, le Brésil, pays assurant la présidence des BRICS, a déclaré que le Vietnam était devenu un pays partenaire des BRICS. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Guo Jiakun : La Chine salue l’adhésion du Vietnam en tant que pays partenaire des BRICS. La participation du Vietnam à la coopération des BRICS profitera non seulement à son propre développement, mais correspondra également aux intérêts communs des BRICS et du Sud global. Nous sommes convaincus que le Vietnam apportera des contributions positives au mécanisme des BRICS.
Un nouveau partenaire dans la famille des BRICS marque une nouvelle expansion de la représentativité de ce mécanisme et met davantage en lumière son attrait et son influence. La Chine est prête à travailler avec les autres membres et les pays partenaires des BRICS pour construire un partenariat plus global, plus étroit, plus pragmatique et plus inclusif, promouvoir le développement de haute qualité de la « coopération BRICS plus vaste », et apporter davantage de contributions au maintien du multilatéralisme, à la défense de l’équité et de la justice, et à la promotion d’un développement partagé.
AFP : Une question complémentaire sur le conflit israélo-iranien. Y a-t-il eu d’autres contacts entre les responsables chinois et iraniens et entre les responsables chinois et israéliens depuis les conversations téléphoniques respectives du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi avec ses homologues iranien et israélien ce week-end ? Comment la Chine envisage-t-elle la faisabilité d’un accord nucléaire ?
Guo Jiakun : Comme je viens de le dire, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a eu des conversations téléphoniques avec les ministres des Affaires étrangères d’Israël et d’Iran au cours du week-end, exhortant les deux parties à résoudre leurs différends par le dialogue. La Chine continuera à jouer son rôle dans la résolution du conflit israélo-iranien en cours. En ce qui concerne la perspective des négociations sur le nucléaire iranien, je tiens à souligner que la Chine préconise depuis toujours un règlement pacifique de la question nucléaire iranienne par des moyens politiques et diplomatiques. Nous sommes prêts à maintenir la communication et la coordination avec les parties concernées, à jouer un rôle constructif dans la désescalade de la situation et à créer un environnement favorable au règlement politique et diplomatique de la question nucléaire iranienne.
Global Times : Selon certaines informations, l’ambassade des États-Unis au Panama a déclaré que le gouvernement américain collaborerait avec le ministère panaméen de la Sécurité publique pour ajouter sept nouvelles tours de communication dotées de la technologie américaine sécurisée en deux ans, à la place des équipements de télécommunications Huawei installés. L’ambassade a déclaré que les États-Unis s’efforçaient de contrer l’influence néfaste de la Chine dans l’hémisphère occidental, afin de rendre le continent américain plus fort et plus sûr. Le président panaméen José Raul Mulino a répondu que l’ambassade des États-Unis devrait s’abstenir de faire des déclarations publiques unilatérales sur des décisions autonomes prises par le gouvernement panaméen, et que les États-Unis n’avaient pas le droit de commenter les décisions prises par le gouvernement panaméen. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Guo Jiakun : Les États-Unis se livrent depuis longtemps à une surveillance de masse et à des cyberattaques contre l’Amérique latine et les Caraïbes (ALC), ce qui crée une influence néfaste dans l’hémisphère occidental et insécurise les pays du continent américain.
La Chine soutient le Panama et les autres pays ALC dans leur volonté de préserver leur indépendance et de s’opposer à l’hégémonisme, à l’intimidation et à l’ingérence extérieure. La coopération amicale de la Chine avec les pays de l’ALC suit toujours les principes du respect mutuel, de l’égalité, du bénéfice mutuel, de l’ouverture, de l’inclusion et de la coopération gagnant-gagnant. Nous ne cherchons jamais à acquérir une sphère d’influence ni à nous engager dans une compétition géopolitique, et encore moins à contraindre d’autres pays à choisir leur camp.
La région ALC n’est pas l’arrière-cour d’un quelconque pays. Les États-Unis doivent abandonner leur posture hégémonique d’ordres donnés du bout des doigts. Ils doivent cesser de politiser les questions commerciales et technologiques, d’interférer dans les affaires intérieures des autres pays, de saper leur souveraineté et leur indépendance, de les contraindre à choisir un camp et de restreindre la coopération avec la Chine. Les États-Unis devraient consacrer leur énergie à rendre la région plus pacifique, plus stable et plus prospère.
NHK : Selon le SIPRI Yearbook 2025 publié par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) le 16 juin, la Chine possède aujourd’hui 600 ogives nucléaires, ce qui la place au troisième rang mondial. L’arsenal nucléaire de la Chine croît plus rapidement que celui de tout autre pays, à raison d’environ 100 nouvelles ogives par an. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Guo Jiakun : Nous n’avons aucun commentaire à faire sur ce rapport. Je tiens à souligner que la Chine poursuit une stratégie nucléaire d’autodéfense. La Chine maintient toujours ses capacités nucléaires au niveau minimum requis par la sécurité nationale et ne s’engage jamais dans une course aux armements. La Chine applique une politique de « non-recours en premier » aux armes nucléaires, à tout moment et en toutes circonstances, et s’est engagée inconditionnellement à ne pas utiliser ou menacer d’utiliser des armes nucléaires contre des États non dotés d’armes nucléaires et des zones exemptes d’armes nucléaires. La Chine est le seul État doté d’armes nucléaires à avoir adopté une telle politique. La Chine restera fermement attachée à la sauvegarde de ses propres intérêts légitimes en matière de sécurité et au maintien de la paix et de la stabilité dans le monde.
AFP : Le Guardian, citant des sources gouvernementales britanniques, rapporte que la Chine envisage de lever une nouvelle série de sanctions qu’elle a imposées en 2021 à plusieurs parlementaires britanniques en raison de leurs critiques portant sur les violations des droits de l’homme commises à l’encontre des musulmans ouïghours dans le Xinjiang. La question de la levée des sanctions a-t-elle été abordée lors des entretiens entre les responsables chinois et britanniques à Londres la semaine dernière ? Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?
Guo Jiakun : Je ne suis pas au courant de ce que vous avez mentionné. Je tiens à souligner que la sanction était une contre-mesure nécessaire en réponse aux sanctions sans fondement prises par le Royaume-Uni à l’encontre du personnel et des entités chinoises. La réalité des faits ainsi que les tenants et les aboutissants de la question sont très clairs. L’égalité, le bénéfice mutuel et la volonté de travailler ensemble constituent le fondement d’une relation bilatérale et les principes de résolution de tout différend.
Bloomberg : Le Washington Post enquête sur une cyberattaque visant les comptes de courrier électronique de certains journalistes. La cyberattaque a d’abord été rapportée par le Wall Street Journal, qui a cité des sources non identifiées affirmant que ce piratage informatique était probablement le fait d’un gouvernement étranger. Le reportage indique que les journalistes des équipes chargées de la sécurité nationale et de la politique économique, y compris ceux qui couvrent la Chine, ont été ciblés. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Guo Jiakun : Je ne suis pas au courant de ce que vous avez mentionné. La cyberattaque est un défi commun auquel tous les pays sont confrontés. La Chine s’oppose fermement à toutes les formes de cyberattaques et les combat dans le respect de la loi. Nous sommes prêts à travailler avec toutes les parties pour lutter conjointement contre les cybermenaces par le dialogue et la coopération.