Le Premier ministre du Conseil des Affaires d’État, Li Qiang, assistera à la cérémonie d’ouverture de la Conférence mondiale sur l’intelligence artificielle (IA) 2025 et de la Réunion de haut niveau sur la gouvernance mondiale de l’IA à Shanghai le 26 juillet et y prononcera un discours.
CCTV : Le Premier ministre Li Qiang se rendra à Shanghai pour assister à la Conférence mondiale sur l’IA 2025 et à la Réunion de haut niveau sur la gouvernance mondiale de l’IA. Pourriez-vous présenter le programme des réunions et les attentes de la Chine ?
Guo Jiakun : L’IA se développe rapidement et est devenue une force motrice importante pour le nouveau cycle de la révolution technologique et de la transformation industrielle. L’organisation de la Conférence mondiale sur l’IA 2025 et de la Réunion de haut niveau sur la gouvernance mondiale de l’IA par la Chine constitue une action importante pour mettre en œuvre l’Initiative mondiale pour la gouvernance de l’IA, proposée par le président Xi Jinping, dans le but de faire de la conférence un leader technologique, une vitrine d’application, un accélérateur industriel et un conseil de gouvernance dans le domaine de l’IA.
La conférence de cette année a pour thème « Solidarité mondiale dans l’ère de l’IA ». La Chine a invité des représentants de haut niveau de plus de 40 pays et organisations internationales à assister à la Conférence mondiale sur l’IA 2025 et à la Réunion de haut niveau sur la gouvernance mondiale de l’IA. Nous espérons que les parties participantes auront des discussions approfondies sur trois sujets majeurs, à savoir l’approfondissement de la coopération en matière d’innovation et la libération des dividendes de l’intelligence, la promotion du développement inclusif et la réduction de la fracture de l’intelligence, ainsi que le renforcement de la gouvernance collaborative et la garantie d’un bon usage de l’IA. Nous espérons que cette conférence permettra de renforcer la solidarité, de poursuivre ensemble le développement et de se concerter sur les actions à mener afin de promouvoir un développement sain et ordonné de l’IA et de veiller à ce qu’elle soit une force pour le bien, la sécurité et l’équité.
China Daily : La Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis consultatif concernant les obligations des États en matière de changement climatique le 23 juillet, confirmant que le système de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est le principal instrument juridique pour lutter contre le changement climatique, et clarifiant les droits et obligations des États en vertu du droit international de l’environnement. Certains pays ont estimé que cela marquait un moment décisif dans la promotion de la justice climatique mondiale. Comment la Chine perçoit-elle cet avis consultatif ?
Guo Jiakun : Nous avons noté que l’avis consultatif de la CIJ soulignait que le système de la CCNUCC est le principal instrument juridique pour lutter contre le changement climatique et confirmait que les principes de responsabilité commune mais différenciée, de développement durable et d’équité s’appliquent en tant que principes directeurs pour l’interprétation et l’application du droit international pertinent. Il a souligné que les pays développés devraient montrer l’exemple dans la lutte contre le changement climatique et que les pays ont l’obligation de renforcer la coopération internationale. L’avis consultatif reflète la position et la proposition de longue date des pays en développement, y compris la Chine. Il revêt une importance positive pour le maintien et la promotion de la coopération internationale en matière de climat.
La Chine a pris une part active à cet avis consultatif. En tant que plus grand pays en développement, la Chine a toujours été un acteur résolu et un contributeur important du développement vert mondial. La Chine travaille activement et prudemment à la réalisation du double objectif carbone (pic des émissions de carbone et neutralité carbone). Nous allons réaliser la plus forte réduction au monde de l’intensité des émissions de carbone et passer du pic des émissions de carbone à la neutralité carbone dans les délais les plus courts jamais enregistrés dans l’histoire du monde. Parallèlement, les technologies et les produits énergétiques propres, de haute qualité et à faible coût, développés par la Chine ont considérablement réduit les coûts de la transition mondiale vers une économie verte et bas carbone. La Chine a également fourni l’assistance qui est en son pouvoir aux autres pays en développement par le biais de la coopération Sud-Sud.
Quelle que soit l’évolution de la situation internationale, la Chine ne ralentira pas ses actions pour lutter activement contre le changement climatique, ne faiblira pas dans ses efforts pour promouvoir la coopération internationale et ne cessera pas de travailler à la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité. La Chine est disposée à travailler avec toutes les parties pour mettre pleinement en œuvre la CCNUCC, adhérer au principe des responsabilités communes mais différenciées et promouvoir la mise en place d’un système juste et équitable de gouvernance climatique mondiale pour une coopération gagnant-gagnant.
Reuters : Deux soldats thaïlandais ont été blessés lors d’affrontements survenus dans la zone frontalière contestée entre la Thaïlande et le Cambodge. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ?
Guo Jiakun : La Thaïlande et le Cambodge sont tous deux des voisins amicaux de la Chine et des membres importants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est. Le bon voisinage et le règlement approprié des différends sont conformes aux intérêts fondamentaux et à long terme des deux parties. Nous sommes profondément préoccupés par l’évolution actuelle de la situation et espérons que les deux parties régleront les problèmes de manière appropriée par le dialogue et la consultation. Compte tenu des intérêts et des préoccupations communs des pays de la région, la Chine adopte une position juste et impartiale. Nous avons encouragé et continuerons d’encourager les pourparlers de paix à notre manière et jouerons un rôle constructif pour favoriser l’apaisement de la situation.
AFP : Lors d’une réunion avec le dirigeant chinois aujourd’hui, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’Union européenne (UE) et la Chine devaient comprendre leurs préoccupations respectives et proposer des « solutions concrètes ». Quel type de « solutions concrètes » la Chine est-elle disposée à proposer à l’UE ?
Guo Jiakun : Ce matin, le président Xi Jinping a rencontré le président du Conseil européen Antonio Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La Chine a publié un communiqué de presse que vous pouvez consulter.
Cette année marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE et le 80e anniversaire de la création des Nations Unies. Les relations entre la Chine et l’UE se trouvent à nouveau à un tournant historique décisif. Au cours des 50 dernières années, les échanges et la coopération entre la Chine et l’UE ont donné des résultats fructueux. Les expériences et les inspirations importantes qui en ont été tirés sont le respect mutuel, la recherche d’un terrain d’entente par-delà les divergences, l’ouverture et la coopération, ainsi que les bénéfices mutuels. Ce sont également les principes et les orientations importants pour le développement futur des relations entre la Chine et l’UE. La Chine et l’UE préconisent toutes deux le multilatéralisme, l’ouverture et la coopération. Plus la situation internationale devient grave et complexe, plus il est nécessaire que la Chine et l’UE renforcent leur communication, consolident leur confiance mutuelle et approfondissent leur coopération.
Le président Xi Jinping a présenté trois propositions concernant le développement futur des relations entre la Chine et l’UE. Premièrement, maintenir le respect mutuel et consolider le partenariat. Deuxièmement, maintenir l’ouverture et la coopération, et gérer de manière appropriée les divergences et les frictions. Troisièmement, pratiquer le multilatéralisme et préserver l’ordre et les règles internationaux. Face à des changements inédits depuis un siècle qui s’accélèrent dans le monde et à la situation internationale marquée par des mutations et des bouleversements, la Chine et l’UE doivent maintenir le cap dans le développement de leurs relations bilatérales, œuvrer à ouvrir la voie pour les 50 prochaines années encore plus prometteuses pour les relations sino-européennes et apporter davantage de stabilité et de certitude au monde.
The New York Times : L’UE a exprimé son inquiétude quant au renforcement des relations commerciales et industrielles entre la Chine et la Russie dans le contexte du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Lors de la rencontre entre les dirigeants chinois et européens d’aujourd’hui, quels sont les derniers développements sur cette question ?
Guo Jiakun : Ce matin, le président Xi Jinping a rencontré le président du Conseil européen et la présidente de la Commission européenne. Nous avons publié le communiqué de presse que vous pouvez consulter. Je tiens à souligner que les échanges entre la Chine et la Russie ne visent pas une tierce partie et ne devraient pas être influencés par une tierce partie.
China Review News : Selon certaines informations, le gouvernement sud-africain aurait publié un communiqué indiquant qu’il ne reconnaissait plus le « Bureau commercial de Taipei » situé à Pretoria, et aurait exhorté les autorités taiwanaises à transférer cette institution à Johannesburg et à renommer le « Bureau de liaison de Taipei au Cap » en « Bureau commercial ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Guo Jiakun : Le principe d’une seule Chine est le fondement politique sur lequel repose l’établissement et le développement des relations diplomatiques de la Chine avec les autres pays. Il s’agit d’une norme fondamentale régissant les relations internationales et d’un consensus général de la communauté internationale. La Chine salue la décision prise par l’Afrique du Sud que vous avez mentionnée. Il s’agit d’une mesure positive conforme au principe d’une seule Chine et à la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cela reflète également le pilier du partenariat stratégique global entre la Chine et l’Afrique du Sud dans la nouvelle ère. Nous sommes disposés à continuer d’accorder un soutien mutuel ferme à l’Afrique du Sud sur les questions touchant à nos intérêts fondamentaux respectifs.
RIA Novosti : Les délégations russe et ukrainienne ont tenu le troisième cycle de pourparlers directs à Istanbul, en Turquie, le 23 juillet. Comment la Chine évalue-t-elle les résultats de ce cycle de pourparlers ?
Guo Jiakun : Nous avons noté que la Russie et l’Ukraine avaient récemment tenu un nouveau cycle de pourparlers directs et sont parvenues à un consensus sur l’échange de prisonniers et d’autres questions humanitaires. La Chine s’en félicite. La position de la Chine sur la crise ukrainienne est cohérente et claire. Nous soutenons tous les efforts propices à la paix et espérons que toutes les parties resteront attachées au règlement politique de la crise et œuvreront ensemble à l’apaisement de la situation.
AFP : Le président américain Donald Trump a dévoilé mercredi un plan d’action en matière d’IA. Ce plan vise à consolider la position dominante des États-Unis dans le domaine de l’IA et à garantir leur avance sur la Chine. M. Trump s’est également plaint du fait que de nombreux géants de la technologie profitent depuis longtemps des avantages de la liberté américaine tout en construisant leurs usines en Chine. Le ministère chinois des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?
Guo Jiakun : La Chine préconise depuis toujours que toutes les parties doivent promouvoir conjointement le développement ouvert, inclusif et universellement bénéfique de l’IA pour le bien de tous. Nous ne devons pas mettre l’accent sur la confrontation et la concurrence, mais plutôt sur le partage des dividendes de l’IA et la réalisation d’un développement commun.
The New York Times : L’UE a exprimé ses préoccupations concernant les restrictions imposées par la Chine sur les exportations de métaux rares et d’aimants en terres rares. Y a-t-il eu des développements concernant cette question lors des réunions d’aujourd’hui entre les dirigeants chinois et européens ?
Guo Jiakun : La politique chinoise en matière de terres rares est conforme aux pratiques internationales. Nous sommes disposés à collaborer avec les pays et régions concernés afin de continuer à renforcer le dialogue et la coopération en matière de contrôle des exportations et à maintenir conjointement la stabilité et la sécurité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales.