
China Review News : Répondant au Parlement le 7 novembre, la Première ministre Sanae Takaichi a déclaré qu’une situation d’urgence à Taiwan impliquant l’utilisation de navires militaires et de la force militaire de la partie continentale de la Chine pourrait constituer une « menace pour la survie » du Japon. Selon sa législation, les Forces d’autodéfense japonaises pourraient exercer le droit de légitime défense collective si une telle situation était reconnue comme « menaçant la survie ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Lin Jian : Il y a quelques jours, la dirigeante japonaise a ouvertement tenu des propos erronés sur Taiwan au Parlement, laissant entendre la possibilité d’une intervention militaire dans le détroit de Taiwan. Cela constitue une ingérence brutale dans les affaires intérieures de la Chine et viole ainsi gravement le principe d’une seule Chine, l’esprit des quatre documents politiques entre la Chine et le Japon et les normes fondamentales régissant les relations internationales. Ces remarques sont gravement incompatibles avec les engagements politiques pris par le gouvernement japonais et ont une nature et une influence extrêmement pernicieuses. La Chine exprime son vif mécontentement et sa ferme opposition à cet égard. Nous avons formulé des représentations et des protestations solennelles auprès du Japon.
Taiwan fait partie intégrante de la Chine. La manière de résoudre la question de Taiwan et de parvenir à la réunification nationale relève purement des affaires intérieures de la Chine, qui ne tolèrent aucune ingérence étrangère. Quel signal la dirigeante japonaise tente-t-elle d’envoyer aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan » ? Le Japon est-il prêt à remettre en cause les intérêts fondamentaux de la Chine et à empêcher sa réunification ? Quelle orientation le Japon souhaite-t-il donner à ses relations avec la Chine ?
Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la Guerre mondiale antifasciste, ainsi que le 80e anniversaire de la récupération de Taiwan. Le Japon a commis d’innombrables crimes pendant sa domination coloniale sur Taiwan. Les tentatives des autorités japonaises d’interférer dans les affaires taiwanaises non seulement bafouent la justice internationale et constituent une provocation à l’ordre international d’après-guerre, mais nuisent également gravement aux relations sino-japonaises. La Chine finira par parvenir à la réunification, et celle-ci est inévitable. Le peuple chinois a la volonté ferme, la pleine confiance et la capacité suffisante pour contrecarrer résolument toutes les tentatives visant à s’ingérer dans la réunification et à l’entraver. La Chine exhorte le Japon à cesser immédiatement de s’ingérer dans ses affaires intérieures, à mettre fin à ses provocations et à ses abus, et à s’abstenir de s’engager davantage sur la mauvaise voie.
CCTV : La Chine a annoncé que Liu Guozhong, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et vice-Premier ministre du Conseil des Affaires d’État, se rendra en visite en Guinée et en Sierra Leone et assistera à l’inauguration du projet de mine de fer de Simandou en tant que représentant spécial du président Xi Jinping. Quelles sont les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?
Lin Jian : Le Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) de 2024 a été un plein succès. Sous son orientation, les relations sino-africaines sont entrées dans une nouvelle phase de construction conjointe d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle. Cette année étant la première année de mise en œuvre des mesures de suivi du sommet, la Chine et l’Afrique ont travaillé activement et ont mis en œuvre un grand nombre de résultats en Afrique. La Guinée et la Sierra Leone sont toutes deux des amis traditionnels et des partenaires stratégiques globaux de la Chine. La visite du vice-Premier ministre Liu Guozhong permettra de consolider et de faire progresser les relations de la Chine avec ces deux pays, de perpétuer l’amitié traditionnelle entre la Chine et l’Afrique, d’approfondir la coopération pragmatique dans divers domaines et de donner un élan puissant à la mise en œuvre des résultats du Sommet de Beijing du FOCAC.
Le projet de mine de fer de Simandou, qui va bientôt entrer en service, est le fruit important de la solidarité et de la coordination entre la Chine, la Guinée et les parties concernées. La Chine adresse ses chaleureuses félicitations pour son inauguration. La Chine est disposée à travailler avec les parties concernées pour aider le peuple guinéen à transformer ses richesses naturelles en atouts de développement plus solides pour une coopération mutuellement bénéfique.

Bloomberg : Vendredi dernier, lors d’un discours exceptionnel prononcé devant un groupe du Parlement européen à Bruxelles, la responsable taiwanaise Hsiao Bi-khim a appelé à un soutien accru en faveur de Taiwan. En plus, Tsai Ing-wen devrait prononcer un discours à Berlin aujourd’hui. Que pense le ministère chinois des Affaires étrangères de ce renforcement des relations entre Taiwan et l’Europe ? Quels conseils ou points de vue donneriez-vous aux législateurs et aux décideurs politiques européens sur la question de Taiwan ?
Lin Jian : La Chine a formulé des représentations solennelles auprès du Parlement européen contre les activités de politiciens recherchant l’« indépendance de Taiwan » dans le bâtiment du Parlement européen. La partie européenne a souligné que l’engagement du Parlement européen envers la politique d’une seule Chine n’avait pas changé et ne changerait pas, que la réunion en question n’avait pas été organisée à l’invitation du Parlement européen, que les personnes concernées n’avaient pas été invitées par le Parlement et que la direction du Parlement n’avait eu aucun contact avec elles. Les actions personnelles de certains membres du Parlement européen ne représentent pas la position officielle du Parlement européen.
L’Alliance interparlementaire (IPAC) est financée par plusieurs institutions anti-chinoises et a l’habitude de diffuser de fausses informations sur la Chine. Les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) utilisent l’IPAC, un groupe dénué de toute crédibilité, pour solliciter le soutien étranger à leur programme séparatiste. Les manœuvres politiques orchestrées par les politiciens recherchant l’« indépendance de Taiwan » et l’IPAC visent uniquement à attirer l’attention. De telles tentatives sont vouées à l’échec.
Je tiens à réaffirmer que, quelles que soient les manœuvres auxquelles recourent les autorités du PDP et les forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan », et quels que soient les « contacts » qu’elles tentent d’établir, cela ne fera que rendre leur programme séparatiste scandaleux plus évident et ne pourra jamais empêcher la tendance selon laquelle la Chine parviendra et doit parvenir à la réunification du pays. Nous espérons que le Parlement européen ne se méprendra pas sur la véritable nature des autorités du PDP, qu’il respectera le principe d’une seule Chine, qu’il s’abstiendra d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan » et qu’il évitera d’être instrumentalisé.
Quant à la figure de proue de l’ « indépendance de Taiwan » que vous avez mentionnée, je tiens à souligner que la position de la Chine est cohérente et claire. La Chine s’oppose fermement à toute visite de séparatistes recherchant l’« indépendance de Taiwan » dans les pays ayant des relations diplomatiques avec elle, sous quelque prétexte que ce soit. Nous exhortons l’Allemagne à respecter le principe d’une seule Chine, à s’opposer sans équivoque à toute initiative en faveur de l’« indépendance de Taiwan », à s’abstenir d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan » et à préserver sincèrement les relations bilatérales globales avec la Chine. Cette figure de proue de l’« indépendance de Taiwan », qui a déjà quitté ses fonctions, continue de tenter en vain d’obtenir le soutien étranger pour son programme d’indépendance. Ces tentatives malveillantes n’aboutiront jamais.
Beijing Youth Daily : Le sommet de Wuzhen de la Conférence mondiale sur l’Internet (CMI) 2025 s’est achevé hier avec succès. Le sommet de cette année, qui avait pour thème « Forger un avenir ouvert, coopératif, sûr et inclusif de l’intelligence numérique — Construire une communauté d’avenir partagé dans le cyberespace », a réuni plus de 1 600 invités provenant de plus de 130 pays et régions. Les participants ont axé leurs discussions sur la gouvernance mondiale de l’Internet et ont affirmé le principe dit de « concertation, synergie et partage », afin de garantir que chaque pays et chaque individu jouissent du droit à un développement égal dans le cyberespace. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Lin Jian : J’ai également pris note des informations concernées et observé la présentation de nombreuses nouvelles réalisations technologiques lors du sommet de cette année. Le sommet de Wuzhen de la Conférence mondiale sur l’Internet (CMI) s’est tenu avec succès pendant plus de 10 années consécutives et est devenu une scène majeure pour l’échange et la convergence des technologies Internet de pointe, ainsi qu’une plateforme importante pour faire progresser la gouvernance de la coopération numérique mondiale.
Alors que la nouvelle vague de révolution scientifique et technologique et de transformation industrielle progresse à un rythme accéléré, le monde devient de plus en plus une communauté d’avenir partagé étroitement liée. Cette année marque le 10e anniversaire de la proposition du président Xi Jinping de construire une communauté d’avenir partagé dans le cyberespace. Le document conceptuel sur l’Initiative pour la gouvernance mondiale publié récemment par la Chine a une nouvelle fois appelé à une plus grande coopération en matière de gouvernance et à des efforts conjoints pour relever les défis dans les domaines où la gouvernance est urgente et insuffisante, tels que le cyberespace et l’intelligence artificielle (IA). En tant que grand pays responsable, la Chine a proposé l’Initiative pour la gouvernance globale de l’IA et la Stratégie de la coopération internationale dans le cyberespace, et a promu la création de l’Organisation mondiale de coopération en matière d’IA, apportant ainsi sa contribution à la gouvernance mondiale de l’Internet.
Nous sommes disposés à collaborer avec la communauté internationale afin de continuer à renforcer les échanges et la coopération dans le cyberespace, à garantir la sécurité et la sûreté du cyberespace, à promouvoir le développement universellement bénéfique et inclusif de l’Internet, à réduire la fracture numérique dans le cyberespace et à mettre en place un système mondial de gouvernance de l’Internet plus juste et plus équitable.

