
CCTV : La Chine vient d’annoncer que le président français Emmanuel Macron effectuera une visite d’État en Chine. Pourriez-vous nous présenter le programme de cette visite ? Comment la Chine perçoit-elle ses relations actuelles avec la France ? Quelles sont les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?
Lin Jian : Il s’agira de la quatrième visite d’État du président Emmanuel Macron en Chine. Cette visite fait suite à la visite d’État historique du président Xi Jinping en France l’année dernière à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques sino-françaises. Au cours de cette visite, le président Xi Jinping s’entretiendra avec le président Emmanuel Macron afin d’orienter conjointement le développement des relations sino-françaises dans les nouvelles circonstances et d’échanger des points de vue approfondis sur les grandes questions d’actualité internationales et régionales. Le Premier ministre Li Qiang et le président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale, Zhao Leji, rencontreront séparément le président Emmanuel Macron.
La France est le premier grand pays occidental à avoir établi des relations diplomatiques au niveau d’ambassadeurs avec la République populaire de Chine. Les relations sino-françaises ont une histoire qui mérite d'être chérie, sont dotées de valeurs uniques et portent des missions importantes. Ces dernières années, sous la direction stratégique des chefs d’État des deux pays, la Chine et la France ont entretenu des échanges étroits à différents niveaux, une coopération pragmatique fructueuse et une coordination efficace dans les affaires multilatérales. À l’heure actuelle, la situation internationale est marquée par des transformations et des turbulences. La Chine est disposée à travailler avec la France, en saisissant l’occasion de cette visite, pour défendre l’esprit qui a guidé l’établissement des relations diplomatiques sino-françaises, renforcer la communication stratégique, approfondir la coopération pragmatique et œuvrer pour une coordination plus étroite dans les affaires multilatérales. Ce faisant, les deux pays promouvront le développement sain et stable des relations sino-européennes, et contribueront davantage à défendre le multilatéralisme et à préserver la paix, la stabilité ainsi que la prospérité dans le monde.
Global Times : La Première ministre japonaise Sanae Takaichi a déclaré précédemment que le Japon avait renoncé à tous ses droits en vertu du « Traité de San Francisco » et qu’il ne pouvait reconnaître le statut juridique de Taiwan. Le 28 novembre, interrogé sur la question de savoir si cela signifiait que le Japon ne reconnaissait pas la souveraineté de la Chine sur Taiwan, le ministre japonais des Affaires étrangères, Toshimitsu Motegi, a réitéré l’argument du « Traité de San Francisco ». Il a ajouté que la position fondamentale du gouvernement japonais sur Taiwan est celle énoncée dans la Déclaration conjointe sino-japonaise de 1972, ni plus ni moins. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Lin Jian : La partie japonaise continue de dissimuler et d’esquiver sa position sur la question de Taiwan. Chaque fois qu’on lui pose la question, la partie japonaise ne mentionne tout simplement pas la Déclaration du Caire, la Déclaration de Potsdam et l’Acte de capitulation du Japon, qui stipulaient clairement la restitution de Taiwan à la Chine, ni les quatre documents politiques servant de fondement politique des relations sino-japonaises, ni l’engagement politique pris par le gouvernement japonais concernant le principe d’une seule Chine. Tout ce que la partie japonaise a fait, c’est d’esquiver la question en affirmant que sa position « reste inchangée ». La partie japonaise n’a jamais clairement exprimé quelle était exactement cette position.
Peut-être que ce que la partie japonaise ne souhaite pas clarifier n’est pas seulement sa position sur la question de Taiwan. Aujourd’hui, 1er décembre, marque le 82e anniversaire de la Déclaration du Caire. Ce document, ainsi qu’une série d’autres instruments juridiques internationaux, stipule la souveraineté de la Chine sur Taiwan. Il s’agit là de résultats essentiels de la Guerre mondiale antifasciste et d’une partie intégrante de l’ordre international d’après-guerre. Le Japon a l’obligation, en vertu du droit international, de respecter ces documents, ce qui est la condition préalable à sa réadmission dans la communauté internationale après la guerre. Mais la partie japonaise ne mentionne même pas ces instruments pleinement applicables en vertu du droit international et continue de citer un document qui exclut la Chine et certains autres pays asiatiques qui ont le plus souffert de l’agression et du colonialisme japonais. Il s’agit là d’un signe évident d’oubli du souvenir horrible de l’agression militariste du Japon, d’un mépris grave de l’histoire de la Guerre mondiale antifasciste et d’un défi flagrant à l'autorité des Nations Unies et à l’ordre international d’après-guerre. Ces dernières années, le Japon a réformé ses politiques de sécurité et de défense, augmenté son budget de défense année après année et cherché à réviser ses trois principes non nucléaires. Certaines forces au Japon s’efforcent de se libérer de la Constitution pacifiste et des obligations légales du Japon en tant que pays vaincu lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils n’ont jamais vraiment tiré les leçons de l’histoire, n’ont jamais vraiment fait leur introspection sur les atrocités commises par le Japon pendant la guerre ni les ont regardées en face, et n’ont jamais vraiment cherché à empêcher la résurgence du militarisme au Japon. Ils espèrent qu’en blanchissant et en passant sous silence la véritable histoire, ils pourraient d’une manière ou d’une autre la faire oublier au monde entier et libérer le Japon de ses obligations, mais le monde ne se laissera pas tromper.
Le cours de l’histoire ne doit pas être inversé, et la ligne rouge de la paix ne doit pas être franchie. Le Japon a tergiversé pour minimiser la situation tout en continuant à suivre la mauvaise voie. La Chine ne l’acceptera en aucun cas. Sur les questions de principe, une attitude évasive ne mènera la partie japonaise nulle part. Nous exhortons la partie japonaise à tirer les leçons de l’histoire, à procéder à un profond examen de conscience, à prendre au sérieux les demandes de la Chine, à retirer honnêtement ses propos erronés et à démontrer ses engagements politiques envers la Chine par des actions concrètes.

China News Service : Le gouvernement japonais a récemment ajouté trois séries de « documents » au Musée national du territoire et de la souveraineté à Tokyo, comme soi-disant « preuves » pour étayer les revendications illégales du Japon sur Diaoyu Dao. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Lin Jian : Diaoyu Dao et ses îles affiliées font partie du territoire chinois depuis l’Antiquité. La souveraineté de la Chine sur Diaoyu Dao est étayée par une histoire claire et une base juridique solide. De nombreuses preuves peuvent être trouvées, notamment dans les archives diplomatiques japonaises, les cartes et les écrits d’historiens. Les soi-disant « documents historiques », qui sont soit cités hors contexte, soit largement discrédités, ne font que rendre d’autant plus indéfendable la revendication illégale du Japon sur Diaoyu Dao.
Reuters : Des Hongkongais vivant à l’étranger ont lancé une pétition pour demander des comptes au gouvernement au sujet de l’incendie de Tai Po. Beaucoup d’entre eux ont également critiqué l’arrestation de personnes locales impliquées dans cette initiative. Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Lin Jian : Il ne s'agit pas d'une question relevant des affaires étrangères. Je vous recommande de consulter le gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong.
ABC : Le ministre australien de la Défense a déclaré que l’Australie surveillait une flotte de la marine chinoise dans la mer des Philippines. Il a ajouté que celle-ci pourrait être en route pour faire le tour des eaux australiennes. Pourriez-vous fournir des informations concernant les activités spécifiques et la destination de cette flotte ? Quelle est votre réponse à la position australienne ?
Lin Jian : En ce qui concerne les activités de la marine chinoise, je vous recommande de consulter les services compétents chinois. Je tiens à souligner que les navires chinois ont toujours respecté le droit international, s’y conforment, et mènent leurs activités maritimes conformément au droit international.
Bloomberg : Selon les médias locaux, le vendredi dernier à Shanghai, une chanteuse japonaise a dû interrompre son concert vendredi soir et une autre chanteuse japonaise a dû annuler son concert samedi dernier. Le ministère des Affaires étrangères peut-il confirmer ces informations ? Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Lin Jian : Je vous recommande de consulter les organisateurs pour connaître le déroulement de ces activités sociales et commerciales et les raisons concernées.
Beijing Youth Daily : Quel est le commentaire de la Chine sur les élections législatives anticipées qui se sont tenues au Kirghizistan le 30 novembre ?
Lin Jian : La Chine félicite le Kirghizistan pour le bon déroulement des élections législatives anticipées. À l’invitation du Kirghizistan, la Chine a envoyé une délégation pour observer les élections et estime que celles-ci ont été démocratiques, ouvertes et transparentes. La Chine apprécie hautement cette initiative et, en tant que voisin ami et partenaire stratégique global, soutient le choix fait par le peuple kirghize.
Nous sommes convaincus que, sous la direction du président Sadyr Japarov, le Kirghizistan assurera une stabilité à long terme et accomplira de nouvelles réalisations plus considérables en matière de développement et de renouveau national. La Chine est disposée à collaborer avec le Kirghizistan pour mettre en œuvre avec sérieux le consensus important atteint par le président Xi Jinping et le président Sadyr Japarov, renforcer davantage le soutien mutuel, approfondir la coopération mutuellement bénéfique sur tous les fronts et œuvrer à la réalisation de progrès approfondis et solides dans la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-Kirghizistan.

