
Macau Monthly : Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et directeur du Bureau de la Commission centrale pour les Affaires étrangères, a effectué une visite en Russie. Pourriez-vous nous donner plus d’informations à ce sujet ? Comment la Chine évalue-t-elle cette visite ?
Lin Jian : Le 2 décembre, Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et directeur du Bureau de la Commission centrale pour les Affaires étrangères, a coprésidé le 20e cycle de consultations sino-russes sur la sécurité stratégique avec Sergueï Choïgou, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, et a rencontré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, à Moscou. Les deux parties ont mené des discussions approfondies et exhaustives sur les questions majeures concernant leurs intérêts de sécurité stratégique, sont parvenues à un nouveau consensus et ont renforcé leur confiance stratégique mutuelle. Les deux parties ont convenu de mettre pleinement en œuvre le consensus important atteint par les chefs d’État des deux pays et de faire progresser la coordination stratégique bilatérale vers une qualité supérieure. En ce qui concerne les détails sur la visite, je vous recommande de consulter le communiqué de presse publié par la Chine.
Beijing Youth Daily : Les États-Unis ont annoncé le 29 novembre que l’espace aérien au-dessus et autour du Venezuela devait être considéré comme entièrement fermé. Le gouvernement vénézuélien a publié une déclaration condamnant fermement les propos des États-Unis, tout en affirmant que de tels commentaires violaient la Charte des Nations Unies et le principe du droit international. Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont exprimé leur opposition aux propos des États-Unis. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Lin Jian : La Chine s’oppose à toute action qui viole les buts et principes de la Charte des Nations Unies ou porte atteinte à la souveraineté et à la sécurité des pays, et s’oppose à toute ingérence extérieure dans les affaires intérieures du Venezuela sous quelque prétexte que ce soit. La Chine appelle toutes les parties à préserver la position de l’Amérique latine et des Caraïbes en tant que zone de paix et à empêcher toute nouvelle escalade.

Reuters : Un responsable taiwanais a déclaré que Taiwan souhaitait rétablir les relations avec le Honduras et que la partie taiwanaise était en contact avec les deux candidats à la présidence avant les élections générales. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Lin Jian : Le principe d’une seule Chine est le fondement politique et la condition préalable fondamentale des relations entre la Chine et le Honduras. Depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Honduras il y a un peu plus de deux ans, celles-ci se sont rapidement développées, avec une coopération fructueuse dans divers domaines. Des écoles d’agronomie construites avec l’aide de la Chine ont été achevées. Des accords d’achat portant sur plus de 10 000 tonnes de crevettes blanches ont été signés par des entreprises chinoises et honduriennes. Le tabac du Honduras a fait son entrée sur le marché chinois. En 2024, les importations chinoises de café hondurien ont été multipliées par 14 en glissement annuel. La Chine a également offert au Honduras des serres pour la culture du café et des kits d’outils pour les plantations, et a fourni plusieurs lots d’aide humanitaire lorsque le Honduras a été frappé par un ouragan, des inondations et d’autres catastrophes. La coopération dans les domaines de la formation des ressources humaines, des bourses gouvernementales et du tourisme donne un coup de pouce important au renforcement des capacités dans le développement à long terme du Honduras. Ces réalisations démontrent pleinement que les relations entre les deux pays ont apporté des avantages tangibles au peuple hondurien et servent les intérêts fondamentaux et à long terme des deux pays et des deux peuples.
Les activités séparatistes recherchant l’« indépendance de Taiwan » vont à l’encontre du cours de l’histoire. Elles sont vouées à l'échec.
RIA Novosti : Selon certaines informations, la Commission européenne prévoit de présenter cette semaine une proposition législative visant à utiliser les avoirs russes gelés pour financer l’Ukraine en lui accordant un prêt d’environ 140 milliards d’euros. Comment la Chine évalue-t-elle l’impact de ces mesures sur le climat d’investissement et la confiance internationale dans le système financier et bancaire européen ?
Lin Jian : La Chine s’est toujours opposée aux sanctions unilatérales qui violent le droit international ou qui ne sont pas autorisées par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Les parties doivent créer un climat positif et des conditions favorables à la promotion des pourparlers de paix et au règlement politique de la crise ukrainienne, au lieu de faire le contraire.
AFP : Le gouvernement britannique a de nouveau reporté sa décision concernant l’autorisation accordée à la Chine de construire un nouveau complexe diplomatique à Londres. La date limite, qui avait déjà été repoussée au 10 décembre 2025, a désormais été reportée au 20 janvier 2026. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Lin Jian : La demande de la Chine pour ce projet est achevée depuis longtemps. Il n’y a aucune raison pour que le Royaume-Uni retarde à nouveau son approbation. L’argument avancé par la partie britannique est tout simplement indéfendable. La Chine exprime ses grandes préoccupations et son vif mécontentement sur cette situation. Nous allons évaluer sérieusement la situation et défendre nos intérêts légitimes.
Bloomberg : Donald Trump a promulgué une loi qui demande au département d’État américain d’examiner régulièrement les relations entre les États-Unis et Taiwan et de rechercher des moyens d’approfondir les relations entre les deux pays. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Lin Jian : La Chine s’oppose fermement à toute forme d’échanges officiels entre les États-Unis et la région chinoise de Taiwan. Cette position est cohérente et claire.
La question de Taiwan est au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine et constitue la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines. Le principe d’une seule Chine est le fondement politique des relations sino-américaines. Le gouvernement américain s’est clairement engagé dans le communiqué conjoint sino-américain sur l’établissement de relations diplomatiques à ce que « les États-Unis d’Amérique reconnaissent le gouvernement de la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légal de la Chine. Dans ce contexte, le peuple américain maintiendra des relations culturelles et commerciales ainsi que d’autres relations non officielles avec le peuple de Taiwan ». La Chine exhorte les États-Unis à respecter scrupuleusement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains, à traiter la question de Taiwan avec la plus grande prudence, à mettre fin aux échanges officiels entre les États-Unis et Taiwan et à cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan ».

