Ministère des Affaires Étrangères
République Populaire de Chine

Conférence de presse du 19 décembre 2025 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Guo Jiakun

2025-12-19 23:55

Global Times : Hier, les États-Unis ont approuvé une vente d’armes à grande échelle à Taiwan. Certains médias étrangers ont rapporté que cette décision visait à « aider Taiwan à maintenir des capacités défensives suffisantes », les armes vendues étant proportionnées aux « menaces » auxquelles Taiwan est confrontée. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Guo Jiakun : Nous avons exprimé hier la position ferme de la Chine sur cette question. Les ventes massives d’armes par les États-Unis à la région chinoise de Taiwan constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine, portent gravement atteinte à la souveraineté, à la sécurité et à l’intégrité territoriale de la Chine, perturbent gravement la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan et envoient un message gravement erroné aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan » et au monde extérieur. La Chine déplore vivement et rejette fermement cette initiative, et a immédiatement formulé des représentations solennelles auprès de la partie américaine.

Nous tenons à souligner que les intérêts fondamentaux de la Chine ne doivent pas être compromis, que la question de Taiwan ne doit pas faire l’objet d’ingérences et que les lignes rouges de la Chine ne doivent pas être franchies. L’« indépendance de Taiwan » et la paix entre les deux rives du détroit sont aussi incompatibles que le feu et l’eau. Toute tentative d’armer Taiwan aura de graves conséquences. La véritable menace pour la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan réside dans les activités séparatistes des autorités de Lai Ching-te et dans les ingérences extérieures. La soi-disant « aide en réponse à la menace » à Taiwan ne fera qu’encourager les forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan », mettre la population taiwanaise dans une « poudrière », pousser le détroit de Taiwan vers le danger et augmenter inévitablement le risque de conflit et de confrontation entre la Chine et les États-Unis.

Personne ni aucune force ne devrait sous-estimer la volonté ainsi que la capacité du gouvernement et du peuple chinois à préserver la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale. Peu importe le nombre d’armes sophistiquées vendues à Taiwan, cela ne changera pas la tendance historique selon laquelle la Chine parviendra et doit parvenir à la réunification du pays. La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour préserver sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale. La Chine exhorte les États-Unis à respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains, à honorer les engagements sérieux pris par les dirigeants américains, à mettre fin à la dangereuse politique d’armement de Taiwan, à cesser de perturber la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan et à ne plus envoyer de messages erronés aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan ».

AFP : Selon certaines informations, TikTok a hier annoncé avoir signé un accord de coentreprise avec des investisseurs qui permettrait à la société de poursuivre ses activités aux États-Unis et d’éviter une interdiction en raison de son appartenance à une entreprise chinoise. Le gouvernement chinois approuve-t-il cet accord ? Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Guo Jiakun : Je vous recommande de consulter les services compétents chinois pour toute question spécifique. La position de la Chine concernant la question de TikTok est cohérente et claire.

Reuters : La Chine a dépêché l’envoyé spécial du ministère chinois des Affaires étrangères pour les affaires asiatiques au Cambodge et en Thaïlande afin d’effectuer des navettes diplomatiques. Auparavant, la Thaïlande avait découvert que le Cambodge avait déployé des armes de fabrication chinoise. Cela pourrait-il compliquer les efforts de navettes diplomatiques de la Chine et affaiblir sa position dans ses efforts pour encourager la réconciliation ?

Guo Jiakun : En ce qui concerne votre question spécifique, la Chine y a déjà répondu. La Thaïlande a également apporté des précisions à ce sujet.

En tant que voisin proche et ami du Cambodge et de la Thaïlande, la Chine suit de près la situation à la frontière entre les deux pays. Nous ne voulons pas voir ces combats et sommes profondément attristés par les pertes civiles causées par le conflit des deux parties. La Chine a activement fait les navettes diplomatiques entre les deux parties afin de promouvoir la paix à la lumière de leur volonté, de créer les conditions propices à leur dialogue et de leur fournir des plateformes pour celui-ci. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu hier par téléphone avec les ministres cambodgien et thaïlandais des Affaires étrangères, et l’envoyé spécial du ministère chinois des Affaires étrangères pour les affaires asiatiques s’est rendu à nouveau au Cambodge et en Thaïlande pour effectuer des navettes diplomatiques. À sa manière, la Chine s’est activement engagée à rapprocher les deux parties dans le but de parvenir à un cessez-le-feu et de rétablir la paix dans les meilleurs délais. La Chine appelle les deux parties à garder à l’esprit la paix et la stabilité le long de la frontière ainsi que les intérêts des deux peuples, et à mettre fin aux combats dans les meilleurs délais. La Chine continuera à faire tout ce qui est en son pouvoir pour promouvoir les pourparlers de paix, rapprocher les deux parties et jouer un rôle constructif à sa manière afin de rétablir la confiance mutuelle entre le Cambodge et la Thaïlande.

CCTV : Le 19 décembre, heure de Beijing, la « loi sur l’autorisation de défense nationale pour l’exercice 2026 » a été promulguée. Elle contient des dispositions négatives à l’égard de la Chine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Guo Jiakun : La « loi américaine sur l’autorisation de défense nationale pour l’exercice 2026 » met en avant le discours sur la « menace chinoise », s’ingère dans les affaires intérieures de la Chine et porte atteinte à la souveraineté, à la sécurité et aux intérêts de développement de la Chine. La Chine déplore vivement et rejette fermement cette loi et a formulé des représentations solennelles auprès de la partie américaine.

La Chine exhorte les États-Unis à considérer le développement de la Chine et les relations sino-américaines de manière objective et rationnelle, à travailler avec la Chine dans le même sens, à mettre en œuvre conjointement le consensus important atteint par les deux chefs d’État à Busan, à ne pas appliquer les articles négatifs concernant la Chine dans la loi et à annuler leur influence négative. Si les États-Unis continuent de refuser de changer de cap, la Chine sera fermement résolue à prendre des mesures énergiques pour défendre sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts en matière de développement.

Bloomberg : Selon les médias japonais, une source au sein du cabinet de la Première ministre aurait déclaré que le Japon devrait posséder des armes nucléaires. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Guo Jiakun : La Chine suit de près ces informations. Si cela s’avère vrai, il s’agirait d’un problème grave qui mettrait en lumière les tentatives dangereuses de certains au Japon de violer le droit international et de se doter d’armes nucléaires. La Chine et la communauté internationale doivent rester en état d’alerte maximale et exprimer leur profonde inquiétude.

Depuis quelque temps, nous assistons à des déclarations et à des initiatives erronées de la part du Japon sur les questions militaires et de sécurité. Ce pays a réformé ses politiques de sécurité et de défense, levé l’interdiction d’exercer le droit à la légitime défense collective et tenté d’acquérir à nouveau des armes nucléaires auprès de ses alliés en renforçant la coopération en matière de « dissuasion élargie », en recherchant le « partage nucléaire », en révisant les trois principes non nucléaires et par d’autres moyens. Les forces conservatrices de droite au Japon avancent l’idée de posséder des armes nucléaires, ce qui illustre une fois de plus leur ambition démesurée de faire revivre le militarisme, de se libérer de l’ordre international et d’accélérer la remilitarisation. 

Cherchant à se présenter comme le défenseur d’un monde exempt d’armes nucléaires, le Japon s’est proclamé « victime » des armes nucléaires pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, en fait, le Japon n’a jamais pleinement réfléchi aux guerres d’agression qu’il a menées et est devenu une source d’instabilité qui remet en cause le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et sape le régime international de non-prolifération nucléaire. La communauté internationale doit être lucide quant à la position hypocrite du Japon en matière de non-prolifération nucléaire et de désarmement.

Récemment, des partis politiques, des personnalités politiques, des groupes civils et des agences japonaises ont appelé le pays à s’engager à respecter les trois principes non nucléaires, afin d’éviter que la tragédie de la guerre ne se répète. Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la Guerre mondiale antifasciste. La partie japonaise doit réfléchir profondément à ses crimes historiques, respecter le droit international et la Constitution japonaise, cesser de trouver des excuses pour renforcer son arsenal militaire et cesser de tester les limites et les lignes rouges de la justice internationale sur la question de la possession d’armes nucléaires.

PTI : Les reportages publiés hier indiquaient que la Chine avait recommencé à délivrer des licences d’exportation de terres rares, qui avaient été suspendues auparavant. Les exportations de terres rares ont été au centre des récentes consultations entre les responsables des ministères des Affaires étrangères indien et chinois. La Chine est-elle en train de reprendre ou a-t-elle déjà repris ses exportations de terres rares vers l’Inde ?

Guo Jiakun : Je vous recommande de consulter les services compétents pour toute question spécifique. Nous tenons à souligner que, compte tenu du double usage civil et militaire, des terres rares moyennes et lourdes et des produits connexes, le contrôle des exportations de ces produits est conforme aux pratiques internationales et reflète la position constante de la Chine, qui consiste à défendre fermement la paix mondiale et la stabilité régionale et à participer activement aux efforts internationaux de non-prolifération. Le contrôle des exportations de produits liés aux terres rares exercé par la Chine conformément à ses lois et réglementations ne vise aucun pays en particulier. Tant que les exportations sont destinées à un usage civil et respectent la réglementation, le gouvernement chinois approuvera les demandes en temps opportun. La Chine est disposée à intensifier le dialogue et la coopération avec les pays et régions concernés afin de maintenir conjointement la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales.

Le Quotidien du Peuple : Le Comité du patrimoine mondial (WHC) de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a récemment publié le premier document de conservation sur les mines d’or de l’île de Sado soumis par le Japon, qui n’a pas fourni le contexte historique du travail forcé provenant de la péninsule coréenne. Le Japon a déclaré qu’il « entretenait un dialogue étroit avec la République de Corée ». La République de Corée a exhorté le Japon à « mettre fidèlement en œuvre la décision du WHC, ses propres engagements et le consensus conclu entre les gouvernements coréen et japonais », et a déclaré qu’elle « continuerait à dialoguer avec le gouvernement japonais ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Guo Jiakun : Le recrutement forcé et l’esclavage des travailleurs originaires de Chine, de la péninsule coréenne et d’autres pays asiatiques constituent un crime grave commis par le militarisme japonais lors de son agression étrangère et de sa domination coloniale. La partie japonaise doit assumer ses responsabilités et faire une introspection sur son passé. Les questions historiques doivent être traitées de manière appropriée, avec honnêteté et responsabilité, et ce n’est qu’en prenant des mesures concrètes que le Japon pourra gagner la confiance de ses voisins asiatiques et de la communauté internationale.

PTI : Selon certaines informations, plusieurs bureaux de médias auraient été attaqués ces derniers jours et la situation au Bangladesh se détériorerait de plus en plus à l’approche des élections générales qui se tiendront en février de l’année prochaine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Guo Jiakun : La Chine a pris note de l’annonce faite par le Bangladesh d’organiser des élections législatives le 12 février 2026. La Chine souhaite au Bangladesh des élections générales sûres, stables et sans heurts, et est convaincue que tous les milieux du Bangladesh feront avancer de manière appropriée les programmes politiques importants et maintiendront la solidarité et la stabilité nationales.

Nippon TV : Une partie des sénateurs américains ont présenté une résolution exprimant leur soutien au Japon et critiquant la pression économique et militaire exercée par la Chine sur le Japon. Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Guo Jiakun : Préserver les acquis de la victoire de la Seconde Guerre mondiale et défendre l’ordre international d’après-guerre est la responsabilité commune de la communauté internationale, y compris la Chine et les États-Unis. La justice est dans le cœur de chacun. Il convient de souligner qu’après les propos erronés tenus par la Première ministre Sanae Takaichi, le peuple chinois a manifesté son indignation, tandis que des stratèges japonais et américains ainsi que des commentateurs internationaux ont exprimé leur opposition et leurs critiques de manière objective et rationnelle. Ce que la partie japonaise devrait faire, c’est écouter ces appels et procéder à un profond examen de conscience plutôt que de persuader les autres pays de croire à ses explications sans fondement, de rejeter la responsabilité et de chercher à obtenir leur approbation. Nous exhortons une fois de plus la partie japonaise à procéder sincèrement à un profond examen de conscience et à corriger ses erreurs, à retirer comme il se doit les propos erronés de la Première ministre Sanae Takaichi, à exprimer pleinement et précisément ses engagements politiques pris sur la question de Taiwan dans les quatre documents politiques entre la Chine et le Japon, et à remplir ses obligations en tant que pays vaincu stipulées dans des documents pleinement applicables en vertu du droit international, notamment la Déclaration du Caire, la Déclaration de Potsdam et l’Acte de capitulation du Japon. 

Beijing Daily : Nous avons remarqué que récemment, des politiciens, des universitaires, des organisations non gouvernementales et des groupes civils japonais ont critiqué les propos erronés et les mesures prises par la Première ministre Sanae Takaichi concernant Taiwan, ainsi qu’une série de signaux dangereux envoyés par le gouvernement japonais concernant le renforcement de son arsenal militaire. Ils ont appelé le gouvernement à retirer les propos de la Première ministre Sanae Takaichi. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Guo Jiakun : Nous avons pris note de la situation concernée. Les propos erronés tenus par la Première ministre Sanae Takaichi sur Taiwan le 7 novembre de cette année et les récentes mesures prises par le Japon en vue de sa remilitarisation ont suscité la vigilance et l’opposition des pays voisins. De plus en plus de personnalités politiques et de citoyens japonais ont exprimé leur désaccord. Un membre éminent de la Diète a déclaré qu’au cours de l’histoire, il y a eu d’innombrables exemples de politiciens qui ont attisé des crises externes, provoquant l’indignation de la population et évoluant vers une situation réelle menaçant la survie du pays. En conséquence, la population a payé un prix énorme. Récemment, lors d’une interrogation de la Première ministre Sanae Takaichi à la Diète, un membre a souligné que les enfants ne devraient jamais être envoyés au combat ni impliqués dans des conflits armés. Takakage Fujita, secrétaire général de l’Association pour la transmission et la diffusion de la déclaration Murayama, a déclaré que les récentes déclarations de Sanae orientaient le Japon vers une voie dangereuse, celle du recours préventif à la force militaire, et que le Japon ne devait permettre à aucune faction politique de ramener le pays sur la voie de la guerre. Selon certains médias japonais, rien ne garantit que les actions de la Première ministre Sanae ne mettront pas le Japon sur la voie du fascisme, autrefois choisie par les militaristes.

Il y a quatre-vingts ans, le peuple japonais, à qui l’on avait fait la promesse illusoire de la victoire dans la guerre, a payé un lourd tribut pour cet échec total. L’histoire et la réalité montrent que le retour au militarisme ne peut que mener un pays à une impasse. Rompre définitivement avec le militarisme et embrasser la voie du développement pacifique est une condition préalable importante pour que le Japon obtienne la confiance et la compréhension de la communauté internationale, en particulier de ses voisins asiatiques, et c’est le choix juste qui répond aux intérêts fondamentaux du peuple japonais.

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