Ministère des Affaires Étrangères
République Populaire de Chine

Conférence de presse du 24 décembre 2025 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian

2025-12-24 19:18

CCTV : Selon certaines informations, les propos tenus par un haut responsable du cabinet de la Première ministre japonaise, selon lesquels « le Japon devrait se doter d’armes nucléaires », ont choqué de nombreuses personnes au Japon et à l’étranger. Ces propos ont suscité des critiques de la part d’anciens dignitaires politiques japonais, de membres des partis au pouvoir et de l’opposition, ainsi que de groupes civils, et ont rencontré une forte opposition de la part des pays voisins. Un ancien dignitaire politique japonais a déclaré que la possession d’armes nucléaires « ne serait jamais bénéfique pour le Japon ». Un membre de la Diète a déclaré qu’il n’était pas approprié de nommer une telle personne à un poste de haut fonctionnaire chargé de conseiller la Première ministre en matière de politique de sécurité et de défense. De nombreux médias ont estimé que ces propos étaient inacceptables. Hier, la Première ministre Sanae Takaichi a une nouvelle fois évoqué l’idée de faire avancer les discussions sur la révision des trois documents relatifs à la sécurité et à la défense afin de renforcer les capacités de combat. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : Nous avons pris note des reportages concernés, des protestations et des pétitions émanant de groupes civils à travers tout le Japon.

Il ne s’agit en aucun cas d’un incident isolé qu’un haut responsable du cabinet de la Première ministre japonaise ait tenu de tels propos. Ces dernières années, le Japon a levé l’interdiction d’exercer le droit à l'autodéfense collective, développé des armes offensives à plus longue portée, accru son déploiement militaire, restructuré ses systèmes de commandement et élargi la zone et le champ d’action de ses forces d’autodéfense. Cela constitue une grave violation des dispositions des instruments ayant force de loi en vertu du droit international, notamment la Déclaration du Caire et la Déclaration de Potsdam, ainsi que de la Constitution japonaise elle-même. Deux mois seulement après son entrée en fonction, la Première ministre Sanae Takaichi a accéléré le renforcement militaire, atteint l’objectif de 2 % du produit intérieur brut (PIB) pour les dépenses de défense avec deux ans d’avance, assoupli davantage les restrictions sur les exportations d’armes, fait avancer la révision des trois documents sur la sécurité et la défense, y compris la Stratégie de sécurité nationale, discuté de la révision des trois principes non nucléaires et laissé entendre l’introduction de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ces propos absurdes, tenus par un responsable supposé proche de la Première ministre, Sanae Takaichi, font suite aux déclarations erronées de cette dernière sur Taiwan. Il s’agit là d’une nouvelle tentative de la part du Japon de tester délibérément les limites de la communauté internationale. Ces propos révèlent la proposition et l’ambition injustifiées de longue date de la Première ministre Takaichi et des forces de droite japonaises de poursuivre la remilitarisation du Japon. Cela envoie un signal extrêmement dangereux. Ces initiatives remettent en cause l’ordre international d’après-guerre, menacent la paix et la stabilité régionales et ne servent pas les intérêts du peuple japonais. La Chine et tous les autres pays épris de paix réagiront ensemble à ces changements et empêcheront fermement la résurgence du militarisme japonais.

AFP : Une enquête menée par le représentant américain au commerce a révélé que la Chine avait recouru à des pratiques déloyales pour dominer l’industrie des semi-conducteurs. Les États-Unis envisagent d’imposer des droits de douane à partir de l’année 2027. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Lin Jian : La Chine s’oppose fermement à l’imposition arbitraire de droits de douane et à la répression des États-Unis à l’encontre des industries chinoises. Les pratiques américaines déstabilisent les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, entravent le développement de l’industrie des semi-conducteurs de tous les pays et ne servent les intérêts d’aucune partie. Nous exhortons les États-Unis à corriger immédiatement leurs erreurs, à agir conformément au consensus important atteint par les chefs d’État des deux pays, à respecter les principes d’égalité, de respect et de bénéfice mutuel, à résoudre leurs préoccupations respectives par le dialogue, à gérer correctement leurs différends et à maintenir le développement stable, sain et durable des relations sino-américaines. Si les États-Unis s’engagent obstinément sur cette mauvaise voie, la Chine prendra fermement des contre-mesures pour défendre ses droits et intérêts légitimes. 

China News Service : Des médias japonais ont rapporté que le 23 décembre, une fuite d’eau radioactive s’était produite au réacteur nucléaire Fugen, situé à Tsuruga dans la préfecture de Fukui, actuellement en cours de démantèlement. L’Autorité de réglementation nucléaire du Japon a indiqué que cette eau contenait un niveau « élevé » de substances radioactives et que plusieurs personnes pourraient avoir été exposées aux radiations.

Lin Jian : Le dernier incident a une fois de plus mis en évidence les graves lacunes dans l’exploitation, la maintenance et la supervision de la sécurité des installations nucléaires du Japon.

Ces derniers mois, plusieurs incidents de sécurité impliquant des installations nucléaires au Japon ont suscité de vives inquiétudes. Parmi ceux-ci figurent notamment la falsification des contrôles de qualité des dispositifs de détection des rayonnements à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, ainsi que le débordement d’eau de la piscine de stockage du combustible usé à l’usine de traitement des déchets nucléaires du village de Rokushima, dans la préfecture d’Aomori. Malgré les nombreux problèmes dans les installations nucléaires, tels que des dysfonctionnements, une gestion chaotique et une supervision inefficace, la partie japonaise a tout de même décidé de redémarrer la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, où a été signalé un débordement d’eau de la piscine de combustible usé. Cette décision se heurte à l’opposition et aux protestations de la population japonaise.

La Chine exhorte la partie japonaise à tirer pleinement les leçons de l’accident nucléaire de Fukushima, à assumer ses responsabilités en matière de sûreté nucléaire, à fournir des explications en temps opportun sur l’incident et à y remédier rapidement, à gérer de manière appropriée le démantèlement des centrales nucléaires et le traitement des déchets radioactifs, et à accepter volontairement la supervision internationale, afin d’apaiser les inquiétudes de la communauté internationale. Cet incident a une nouvelle fois mis en évidence la nécessité pour la communauté internationale de renforcer davantage la supervision et le contrôle complets de la gestion du rejet des eaux contaminées par le nucléaire de Fukushima, ainsi que du fonctionnement des équipements et des installations concernés afin de protéger l’environnement marin.

China Daily : Selon certaines informations, la Chine aurait récemment déposé auprès du secrétaire général des Nations Unies un instrument de ratification de l’Accord au titre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale. Pourriez-vous nous en dire plus sur le contexte et les considérations de la Chine ?

Lin Jian : L’Accord au titre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale constitue un traité international majeur dans le cadre des Nations Unies. Cet accord a été adopté à l’unanimité par plus de 190 pays après 19 ans de négociations et représente une étape importante dans le droit international maritime. Cet accord vise à promouvoir le développement durable des océans en préservant l’écologie marine, en encourageant la transition écologique dans les activités des pays en haute mer et dans les océans, et en contribuant à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. Il revêt une grande importance pour faire progresser la gouvernance marine mondiale et maintenir l’ordre international en mer.

La Chine met en pratique la pensée de Xi Jinping sur la civilisation écologique et s’efforce de mettre en œuvre les quatre grandes initiatives mondiales. En tant que pays majeur en matière d’activités en eaux profondes et océaniques, la Chine attache une grande importance à la protection de l’environnement marin, s’est fortement engagée dans les négociations de cet accord et a apporté une contribution importante à sa conclusion. La Chine a signé l’accord dès le premier jour où il a été ouvert à la signature, et elle a été l’un des premiers pays à le faire. La Chine a déposé l’instrument de ratification auprès du secrétaire général des Nations Unies avant son entrée en vigueur, devenant ainsi l’un des premiers États parties à l’accord. Cela démontre pleinement le sens des responsabilités de la Chine en tant que grand pays et son soutien au multilatéralisme. Cette initiative contribuera à encourager une large participation à l’accord et à préserver le bien-être commun de l’humanité. La Chine est disposée à travailler avec toutes les parties pour soutenir la mise en œuvre complète, précise et efficace de l’accord, protéger et développer la maison bleue de l’humanité, et contribuer à la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.

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