I. Rôle de l'ONU
Actuellement, des évolutions complexes et profondes se poursuivent dans la situation internationale. La multipolarisation du monde et la globalisation économique gagnent en profondeur. De nouvelles révolutions scientifiques et technologiques sont en gestation. L'informatisation de la société s'accentue de jour en jour. Les liens et l'interdépendance entre les différents pays deviennent chaque jour plus étroits. Les pays émergents et les pays en développement gagnent sans cesse en puissance. La paix et le développement demeurent les thèmes majeurs de notre époque. Les échanges, dialogue et coopération entre les pays vont s'approfondissant, la recherche de la paix, du développement et de la coopération est devenue l'aspiration commune et la quête inlassable de tous les peuples du monde. Dans le même temps, les crises régionales se succèdent l'une à l'autre, les turbulences se prolongent en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord, le terrorisme fait rage et la lutte contre la prolifération demeure une tâche difficile. À cela s'ajoutent les défis planétaires croissants, comme le changement climatique, la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique. La crise de la dette européenne n'est pas encore résolue, des risques pèsent sur la reprise de l'économie mondiale, et la situation n'inspire pas l'optimisme quant à la réalisation intégrale à la date prévue des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) des Nations Unies. Il nous reste donc un long chemin à parcourir pour préserver la paix dans le monde et réaliser le développement partagé.
L'ONU, l'organisation intergouvernementale ayant la plus grande universalité, la plus grande représentativité et la plus grande autorité dans le monde d'aujourd'hui, est un mécanisme important et une plate-forme majeure pour la promotion de la coopération multilatérale et joue un grand rôle irremplaçable dans les affaires internationales. Dans le nouveau contexte, la communauté internationale appelle de manière générale à un rôle accru des Nations Unies pour le maintien de la paix mondiale, la promotion du développement commun et le renforcement de la coopération internationale.
Depuis toujours, la Chine préconise, soutient et pratique activement le multilatéralisme et plaide énergiquement en faveur d'un rôle central des Nations Unies dans les affaires internationales. Elle continuera à participer activement aux activités organisées dans le cadre de l'ONU dans tous les domaines, à préserver l'autorité de l'Organisation, à défendre fermement les buts et principes de la Charte des Nations Unies et à travailler avec énergie pour amener l'ONU à jouer un plus grand rôle dans les domaines concernés, y compris celui du développement et à prêter une plus grande attention à la préservation des intérêts des nombreux pays en développement, en vue d'une contribution plus importante à l'avènement d'un monde de paix durable et de prospérité commune.
II. Réforme de l'ONU
La Chine est favorable à ce que l'ONU procède à une réforme nécessaire et rationnelle pour accroître son autorité et son efficacité, renforcer sa capacité de faire face aux nouvelles menaces et aux nouveaux défis et mieux assurer les missions que lui a confiées la Charte des Nations Unies. Cette réforme doit permettre d'accroître le droit à la parole des pays en développement dans les affaires internationales, et d'aider l'ONU à jouer un rôle accru dans la coordination des efforts des différents pays pour relever les défis planétaires. Il convient de la faire avancer de manière équilibrée dans les domaines de la sécurité, du développement et des droits de l'homme, et surtout de la faire aboutir à des résultats positifs dans le domaine du développement en accordant au développement des garanties nécessaires sur le plan institutionnel et en termes de moyens, afin de contribuer effectivement à la réalisation des OMD au service des intérêts communs des nombreux pays en développement.
La Chine est favorable à ce que le Conseil de Sécurité procède à une réforme nécessaire et rationnelle pour accroître son autorité et son efficacité et mieux remplir les missions de préserver la paix et la sécurité internationales qui lui sont assignées par la Charte des Nations Unies. Cette réforme doit privilégier l'augmentation de la représentation des pays en développement, notamment des pays africains au Conseil et permettre aux petits et moyens pays d'avoir plus de chances de siéger à tour de rôle au Conseil de Sécurité et de participer à sa prise de décisions pour y jouer un rôle plus important, ce qui correspond aux intérêts fondamentaux des petits et moyens pays qui représentent la majorité des États membres de l'ONU. Puisque la réforme du Conseil de Sécurité touche à des aspects aussi divers que complexes, il faut continuer à mener avec patience des consultations démocratiques en tenant compte des intérêts et des préoccupations des uns et des autres, en vue de trouver une solution globale et de dégager le plus large consensus. Une démarche par étapes ou une solution fragmentée ne marchera pas et ne fera que compromettre l'ambiance de consultations démocratiques pour la réforme. Il est de la responsabilité commune de tous les États membres de faire avancer cette réforme dans un sens favorable à la préservation de l'intérêt général de l'ONU et de l'unité des États membres. La Chine est prête à cet effet à continuer à œuvrer de concert avec les autres pays du monde.
III. Politique et sécurité
1. Opérations de maintien de la paix de l'ONU
Outil important et efficace de l'ONU pour la préservation de la paix et de la sécurité internationales, les opérations de maintien de la paix gagnent maintenant sans cesse en ampleur avec des mandats toujours plus larges, mais elles sont également confrontées à des défis plus nombreux. La Chine appuie fermement les opérations de maintien de la paix de l'ONU et y prend une part active. Elle est toujours d'avis que ces opérations doivent observer et appliquer scrupuleusement les mandats donnés par les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, s'en tenir toujours aux trois principes définis par Dag Hammarskjöld que sont « le consentement de l'État-hôte, l'impartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense », respecter la volonté et le choix de l'État-hôte, renforcer la planification des missions, identifier les objectifs prioritaires, coordonner les actions et créer une synergie d'ensemble. Il convient d'améliorer l'articulation et la planification d'ensemble des actions de maintien, d'instauration et de consolidation de la paix, de veiller à renforcer la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales, et de prêter une plus grande attention aux besoins des pays africains.
La Chine accorde une grande importance et prend une part active aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. Elle a envoyé jusqu'ici plus de 20 000 militaires, policiers et agents civils à ces opérations. Avec environ 2 000 personnes actuellement en mission, la Chine est, en termes d'effectif, le 1er contributeur de Casques bleus parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité et le 16e contributeur parmi les États membres de l'ONU.
2. Consolidation de la paix
La consolidation de la paix aide à éliminer les sources des conflits et revêt une grande importance pour la réalisation de la stabilité et de la sécurité durables des pays et régions concernés. La Commission de la Consolidation de la Paix (CCP), premier organe chargé de coordonner les efforts de reconstruction post-conflit dans le système onusien, joue un rôle important dans la reconstruction post-conflit des pays concernés. La Chine a toujours soutenu le rôle leader des Nations Unies dans la reconstruction post-conflit et appuyé le travail de la CCP et du Fonds de Consolidation de la Paix (FCP). La CCP doit respecter pleinement la souveraineté de l'État-hôte, l'aider à mobiliser les ressources, et mieux faire valoir le rôle du FCP. La CCP devra également améliorer ses méthodes de travail et son efficacité, et continuer à perfectionner son mécanisme interne, tout en s'efforçant de renforcer sa coordination et sa coopération avec l'Assemblée générale, le Conseil de Sécurité et les autres organes principaux, ainsi que les institutions financières internationales et les organisations régionales. La Chine continuera à soutenir la CCP.
3. Protection des civils dans les conflits armés
Profondément préoccupée par les menaces et les pertes que les conflits armés font peser sur la vie des populations civiles et la sécurité de leurs biens, la Chine exhorte toutes les parties aux conflits à respecter scrupuleusement le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité pour assurer une protection pleine et entière des civils.
Selon la Charte des Nations Unies et le droit humanitaire international, il incombe d'abord au gouvernement du pays concerné de protéger ses populations civiles. La communauté internationale doit accorder ses aides conformément aux principes de l'impartialité, de l'objectivité et de la neutralité, avec le consentement du pays concerné et dans le plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de ce dernier, en évitant toute implication dans les querelles politiques locales et tout impact négatif sur le processus de la paix.
Les différentes parties doivent traiter la question de la protection des civils dans le cadre du processus politique visant au règlement pacifique du conflit. Cette question mérite également une grande attention durant la période de reconstruction post-conflit. Les différentes institutions concernées de l'ONU doivent renforcer leur coordination afin de créer une synergie dans ce sens.
4. Lutte contre le terrorisme
Le terrorisme est un ennemi public pour toute la planète. La communauté internationale ne cesse d'accroître son engagement, d'élargir ses consensus et d'approfondir sa coopération en matière de lutte contre le terrorisme. D'importants progrès ont été obtenus à cet égard. Dans le même temps, le terreau du terrorisme n'a pas été éliminé et les menaces terroristes sont loin de disparaître. La lutte internationale contre le terrorisme reste une tâche très dure.
La Chine est d'avis que la communauté internationale doit engager la coopération internationale anti-terroriste conformément à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux autres principes régissant les relations internationales universellement reconnus. L'ONU et son Conseil de Sécurité doivent jouer leur rôle de direction et de coordination dans la lutte internationale contre le terrorisme. Il convient d'adopter une approche globale intégrant les moyens politique, économique et diplomatique pour s'attaquer à la fois aux symptômes et aux racines du mal et éliminer le terreau du terrorisme. La Chine s'oppose à la pratique du double critère dans la lutte anti-terroriste et estime qu'il ne faut pas lier le terrorisme à un pays, une nation ou une religion déterminés.
La Chine est aussi victime du terrorisme. Les forces terroristes du « Turkestan oriental », notamment le « Mouvement islamique du Turkestan oriental », n'ont cessé, depuis longtemps, de planifier et d'orchestrer des attentats terroristes contre le gouvernement et le peuple chinois. La lutte contre les forces terroristes du « Turkestan oriental » constitue un volet important du combat international contre le terrorisme. La Chine continuera à participer activement à la coopération internationale anti-terroriste et combattra ensemble avec les autres pays les terroristes dans le monde, dont ceux du « Turkestan oriental ».
5. Situation dans la Péninsule coréenne
Préserver la paix et la stabilité dans la Péninsule coréenne et réaliser la dénucléarisation de la Péninsule correspondent aux intérêts communs de toutes les parties concernées et répond à l'appel unanime de la communauté internationale. La Chine estime toujours que le dialogue et les concertations représentent la seule voie possible pour résoudre les questions de la Péninsule et que les pourparlers à six constituent une plate-forme efficace pour régler de manière équilibrée les préoccupations des différentes parties et réaliser la dénucléarisation de la Péninsule. La Chine souhaite voir les parties concernées maintenir leurs contacts et dialogue et poursuivre leurs efforts pour un règlement négocié de leurs divergences et une reprise rapide des pourparlers à six, et entend continuer à jouer, avec les autres parties, un rôle constructif dans ce sens.
6. Myanmar
Le maintien de la stabilité et du développement au Myanmar correspond aux intérêts du pays et profite à la paix et à la stabilité de la région. Le gouvernement du Myanmar a obtenu des résultats positifs dans la promotion des réformes internes et travaillé sans cesse à l'amélioration de ses relations avec l'extérieur, ce qui mérite d'être reconnu et salué. La Chine encourage depuis toujours le Myanmar à faire avancer le processus de réconciliation politique et nationale et appelle les pays concernés à lever au plus tôt toutes les sanctions contre ce pays. La communauté internationale doit respecter le libre choix du peuple du Myanmar quant à sa voie de développement et jouer un rôle constructif pour la réalisation de la stabilité et du développement dans ce pays.
7. Afghanistan
La situation en Afghanistan représente un enjeu tant pour la paix et la stabilité internationales et régionales que pour le bon déroulement de la lutte antiterroriste internationale. L'Afghanistan a obtenu des progrès encourageants dans la reconstruction de la paix, mais il fait toujours face à de nombreux difficultés et défis. La réalisation de la paix, de la stabilité, de l'indépendance et du développement en Afghanistan nécessite toujours des efforts conjugués du pays et de la communauté internationale.
Depuis toujours, la Chine soutient la reconstruction de la paix en Afghanistan et y participe activement. Elle appuie le Programme de Réconciliation et de Réintégration conduit par le gouvernement afghan et la coopération étroite de l'Afghanistan avec les autres pays de la région pour renforcer sans cesse sa capacité et améliorer son environnement sécuritaire. Les parties concernées doivent créer des conditions favorables à la reprise en main par le gouvernement afghan des responsabilités sécuritaires, honorer effectivement leurs engagements d'aide au développement socio-économique de ce pays et lui transférer, de manière progressive et sûre, le pouvoir sécuritaire sur la base de la garantie de la paix et de la stabilité. La communauté internationale doit renforcer la coordination et la coopération et œuvrer ensemble pour réaliser au plus tôt la « gestion de l'Afghanistan par les Afghans ».
8. Question nucléaire iranienne
Très attachée au maintien du système international de non-prolifération nucléaire, la Chine préconise constamment un règlement adéquat de la question nucléaire iranienne par le dialogue et la négociation en vue de préserver la paix et la stabilité au Moyen-Orient. L'Iran, en tant que partie au Traité sur la Non-Prolifération des Armes nucléaires, a le droit d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques et le devoir de remplir ses obligations internationales en matière de non-prolifération.
La Chine est toujours d'avis que le dialogue et la négociation sont la bonne voie qui permet un règlement adéquat de la question nucléaire iranienne et qui répond aux intérêts fondamentaux de toutes les parties. Dans la situation actuelle, les parties concernées doivent multiplier leurs efforts diplomatiques et rechercher des terrains d'entente par-delà les divergences en faisant preuve de souplesse et de pragmatisme en vue de faire aboutir au plus tôt le dialogue et les négociations.
Sur le dossier nucléaire iranien, la Chine pousse activement depuis toujours les différentes parties au dialogue. Soucieuse du maintien du système international de non-prolifération nucléaire et de la préservation de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient, elle entend travailler ensemble avec toutes les parties concernées pour jouer un rôle constructif en vue d'un règlement global, durable et adéquat de la question nucléaire iranienne.
9. Situation en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord
Depuis plus d'un an, la situation dans certains pays d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord a connu des changements importants. La réalisation de la paix, de la stabilité, du développement et de la prospérité dans la région sont dans l'intérêt des pays de la région et de la communauté internationale. La Chine respecte l'aspiration des peuples de la région à la réforme et au développement, soutient les efforts des pays et des peuples de la région pour rechercher indépendamment une voie de développement adaptée à leurs réalités nationales et espère que les différentes parties concernées pourront régler leurs divergences par un dialogue politique inclusif et pacifique. Elle préconise que la communauté internationale s'en tient aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux normes fondamentales régissant les relations internationales, respecte la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale des pays de la région pour jouer un rôle actif et constructif pour l'apaisement de la tension dans la région. La Chine s'oppose aux interventions militaires extérieures et au changement de régime forcé, et souhaite voir la communauté internationale accorder une haute importance au processus de la paix au Moyen-Orient et accroître ses aides économiques et sa coopération vis-à-vis de la région afin d'y créer des conditions favorables à la réalisation de la stabilité et du développement. En tant que membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et pays responsable, la Chine est prête à travailler ensemble avec la communauté internationale pour promouvoir la paix, la stabilité et le développement en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord.
10. Palestine
Rappelant son soutien constant au processus de paix au Moyen-Orient, la Chine estime que les différentes parties concernées doivent trouver une solution appropriée à leurs différends par voie politique et diplomatique et sur la base des résolutions pertinentes des Nations Unies, du principe dit « la terre contre la paix », de l'« Initiative de paix arabe » et de la « Feuille de route » pour la paix au Moyen-Orient, dans le but final de la création d'un État palestinien indépendant et de la normalisation des relations entre Israël et tous les pays arabes.
Profondément préoccupée par l'impasse du dialogue palestino-israélien, la Chine appelle les différentes parties concernées à prendre des mesures effectives, en tenant compte du bien-être des peuples palestinien et israélien et dans l'intérêt général de la paix et de la stabilité de la région, pour surmonter les obstacles et rétablir la confiance afin de relancer au plus tôt le dialogue et réaliser des progrès substantiels. Elle soutient la création par le peuple palestinien d'un État palestinien indépendant et pleinement souverain sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est comme capitale ainsi que l'adhésion de la Palestine aux organisations internationales dont les Nations Unies. Elle encourage les différents mouvements palestiniens à poursuivre leur réconciliation et à renforcer leur unité et leur coopération pour jouer un rôle positif dans le processus de paix au Moyen-Orient. Il faut également accorder une haute attention aux négociations Syrie-Israël et Liban-Israël, composantes importantes de ce processus, et les faire progresser. La Chine est prête à œuvrer en commun avec la communauté internationale pour trouver au plus tôt une solution équitable, globale et durable au problème du Moyen-Orient.
11. Syrie
Très attentive à l'évolution de la situation en Syrie, la Chine est profondément préoccupée par l'aggravation continue de cette situation. Elle combat et condamne toute forme de terrorisme et tout acte de violence contre les civils innocents. Nous estimons que pour régler de façon définitive la question syrienne, il est essentiel de tenir le cap d'un règlement politique. L'urgence est d'exhorter les différentes parties syriennes à cesser immédiatement et complètement le feu et les violences et à appliquer la proposition en six points de M. Kofi Annan, les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité et le communiqué de la réunion des Ministres des Affaires étrangères du groupe d'action pour la Syrie afin de lancer dans les meilleurs délais le processus de transition politique inclusive conduit par le peuple syrien. Les actions de la communauté internationale sur la question syrienne doivent se faire conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux normes fondamentales régissant les relations internationales et contribuer à l'apaisement de la tension dans le pays, au règlement des divergences par voie de dialogue politique et à la préservation de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.
La Chine adopte toujours une position juste et objective et une attitude responsable sur la question syrienne. Elle respecte le choix du peuple syrien et travaille pour préserver les intérêts fondamentaux du peuple syrien. Elle œuvre toujours activement pour pousser les différentes parties au dialogue et soutient fermement les efforts de médiation visant à un règlement politique de la question syrienne. Nous saluons la nomination de M. Lakhdar Brahimi comme représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie et soutenons ses efforts de médiation impartiaux. Très préoccupée par la situation humanitaire en Syrie, la Chine continuera à accorder, dans la mesure de ses possibilités, des aides humanitaires au peuple syrien, tout en s'opposant à toute ingérence dans les affaires intérieures et à toute intervention militaire sous le couvert de l'« humanitaire ». Elle est prête à travailler ensemble avec les différents acteurs de la communauté internationale pour promouvoir un règlement rapide, équitable, pacifique et adéquat de la question syrienne.
12. Libye
Actuellement, la Libye vit une période cruciale du processus de transition politique. Le déroulement sans à-coups de l'élection de l'Assemblée nationale et la passation de pouvoir pacifique du « Conseil national de transition » à cette dernière constitue un pas important franchi par le pays dans ce processus qui aura une influence majeure sur l'écosystème politique libyen dans l'avenir. Cependant, la Libye est toujours confrontée à de multiples défis en matière de promotion de la réconciliation nationale, de préservation de l'unité du pays et de reconstruction post-conflit.
La Chine respecte depuis toujours la volonté et le choix du peuple libyen qui a, elle en est convaincue, la sagesse et la capacité pour trouver un système politique et une voie de développement adaptés aux réalités nationales du pays. Elle souhaite voir la Libye continuer à faire avancer activement le processus politique inclusif, rétablir au plus tôt la stabilité et réaliser dans les meilleurs délais la réconciliation nationale pour que le peuple libyen puisse mener une vie heureuse et tranquille. La communauté internationale doit respecter pleinement la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de la Libye et lui offrir, dans le cadre de l'ONU, des aides effectives pour la reconstruction post-conflit du pays.
La Chine soutient les efforts des différentes parties concernées pour rétablir la stabilité et promouvoir une transition politique en douceur en Libye. Elle continuera à travailler ensemble avec la communauté internationale pour contribuer à la réalisation au plus tôt de la réconciliation et de la reconstruction dans ce pays.
13. Yémen
Grâce aux efforts conjoints de la communauté internationale, le Yémen fait actuellement des progrès encourageants dans le processus de transition politique et de reconstruction économique. La Chine soutient depuis toujours la réalisation de la stabilité, des progrès et du développement au Yémen, préconise la préservation de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale du pays, s'en tient au principe de non-ingérence et respecte le libre choix du peuple yéménite quant à la voie et au mode de développement de ce pays. Elle estime que le processus de transition politique au Yémen doit être conduit par le pays lui-même et soutient les efforts déployés par la communauté internationale, y compris l'ONU et le Conseil de Coopération du Golfe (CCG), pour accompagner le pays dans ce processus. Nous espérons que les différentes parties du Yémen pourront continuer à travailler pour mettre en œuvre effectivement l'Initiative du CCG et les mesures prévues dans son mécanisme d'application, régler pacifiquement les divergences par le dialogue et les négociations et réaliser la stabilité et le développement dans le pays.
La Chine, liée par une amitié traditionnelle au Yémen, l'a aidé de tout son possible depuis de nombreuses années en matière de développement socio-économique et de bien-être social. Ces deux dernières années, elle a offert à maintes reprises des matériels humanitaires et des aides économiques au gouvernement yéménite pour l'aider à faire face à la crise humanitaire et à promouvoir le développement socio-économique du pays. La Chine entend travailler ensemble avec la communauté internationale pour réaliser un déroulement pacifique et ordonné du processus de transition politique au Yémen, et continuer à jouer un rôle constructif pour la réalisation au plus tôt du développement et de la stabilité dans le pays.
14. Soudan et Soudan du Sud
Ces derniers temps, la situation au Soudan et au Soudan du Sud a connu un apaisement. La Chine salue le fait que les deux parties ont, conformément à la « Feuille de route » de l'Union africaine (UA) et aux résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, mené plusieurs tours de négociations et obtenu des progrès encourageants. Elle apprécie les efforts déployés par la communauté internationale et l'UA en particulier ainsi que l'attitude pragmatique, souple et responsable des deux pays dans les négociations. Nous espérons qu'ils pourront, dans l'intérêt fondamental des deux peuples et dans l'intérêt général de la stabilité de la région, faire preuve d'un plus grand courage politique, coopérer activement avec les efforts de médiation de la communauté internationale et maintenir la bonne dynamique des négociations pour régler adéquatement leurs divergences des les meilleurs délais. La communauté internationale doit poursuivre son soutien au dialogue entre les deux parties en vue d'assurer la paix et la stabilité au Soudan, au Soudan du Sud et dans la région.
La Chine est favorable à un règlement politique de la question du Darfour. Elle est d'avis qu'il faut faire jouer pleinement le rôle essentiel du « mécanisme tripartite ONU-UA-gouvernement soudanais » et poursuivre la stratégie de la « double voie » qui consiste à faire avancer de façon équilibrée le déploiement des forces de maintien de la paix et le processus de négociations politiques. La Chine salue la conclusion de l'accord de paix entre le gouvernement soudanais et le « Mouvement pour la libération et la justice » et espère voir les autres mouvements du Darfour se joindre rapidement au processus de négociations politiques. La communauté internationale doit aider le Soudan à améliorer la situation humanitaire et sécuritaire au Darfour pour réaliser au plus tôt la paix, la stabilité et le développement dans cette région.
La Chine a travaillé sans relâche et par tous ses moyens auprès des deux Soudan. En plus des aides sans contrepartie, elle a organisé pour eux des formations et les a soutenus dans leur construction nationale. Elle a fourni, dans la mesure de ses possibilités, des aides humanitaires et des aides au développement à la région du Darfour et des dons financiers respectivement à l'UA et au Fonds fiduciaire des Nations Unies. La Chine a par ailleurs pris une part active à la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), à l'Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et à la Mission d'assistance des Nations Unies en République du Soudan du Sud (MANURSS). Elle entend travailler ensemble avec la communauté internationale pour continuer à jouer un rôle actif et constructif dans la promotion de la paix, de la stabilité et du développement au Soudan et au Soudan du Sud.
15. Somalie
Saluant les progrès importants enregistrés par la Somalie dans les domaines politique et sécuritaire, la Chine appelle le gouvernement et le peuple somaliens à saisir l'opportunité actuelle pour réaliser au plus tôt une paix durable et la reconstruction du pays.
La Chine apprécie le rôle actif joué par les Nations Unies dans la promotion du processus de paix en Somalie. La communauté internationale doit renforcer effectivement son soutien à la Somalie, honorer consciencieusement son engagement d'aide à cette dernière et accroître son assistance à la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM).
La Chine soutient depuis toujours le processus de paix en Somalie. Elle a fourni des aides dans la mesure du possible au gouvernement fédéral de transition et à l'opération de maintien de la paix de l'UA en Somalie. La Chine continuera à appuyer comme par le passé les efforts des Nations Unies, de l'UA et des pays africains pour régler le problème somalien et à travailler ensemble avec la communauté internationale pour jouer un rôle constructif pour la promotion du processus de paix et le lancement de la reconstruction du pays en Somalie.
16. République démocratique du Congo
Récemment, la situation sécuritaire et humanitaire s'est dégradée dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). La Chine en exprime ses vives préoccupations et condamne les agissements des rebelles qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de cette région. Elle exhorte les groupes armés illégaux dans l'Est de la RDC à cesser immédiatement toute forme de violence et appelle les pays concernés de la région à continuer à intensifier les dialogues et consultations pour régler adéquatement les divergences et à travailler ensemble à la préservation de la paix, de la stabilité et du développement de la région. La Chine entend jouer un rôle constructif ensemble avec la communauté internationale pour la solution du problème de l'Est de la RDC.
17. Mali
Des progrès ont été enregistrés dans la restauration de l'ordre constitutionnel au Mali grâce à la médiation notamment de l'UA et de la CEDEAO. La Chine appelle toutes les parties maliennes à se rassembler davantage pour réaliser sans à-coups la transition politique, trouver une solution appropriée à la crise du Nord-Mali et sauvegarder l'intégrité du pays et l'unité nationale. La Chine, quant à elle, continuera à travailler ensemble avec la communauté internationale pour jouer un rôle positif à cette fin.
18. Guinée-Bissau
Prenant note de la mise en place en Guinée-Bissau d'un gouvernement de transition suite au coup d'État, la Chine espère que les différentes parties de ce pays prendront pleinement en compte les intérêts à long terme du pays et du peuple et continueront à régler adéquatement les divergences politiques à travers un dialogue inclusif pour maintenir la stabilité dans le pays. Nous soutenons les efforts actifs des organisations régionales et des pays concernés pour rétablir l'ordre constitutionnel et préserver la paix en Guinée-Bissau, tout en espérant voir un renforcement de la coordination de la communauté internationale à cet égard. La Chine entend continuer à jouer un rôle constructif pour la réalisation d'une paix durable en Guinée-Bissau.
19. Haïti
La Chine soutient les efforts de la communauté internationale pour rétablir la stabilité sociale et réaliser un développement durable en Haïti. En tant que membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Chine a toujours soutenu les opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Haïti, y a participé activement, et elle a plaidé pour un rôle constructif du Conseil de Sécurité sur la question haïtienne. Vivement préoccupée par le séisme qui a frappé Haïti en 2010, la Chine a fourni, malgré l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays, des aides financières, matérielles et médicales dans un esprit humanitaire et internationaliste. La Chine continuera à soutenir le rôle leader des Nations Unies dans la préservation de la sécurité et de la stabilité et la coordination de la reconstruction en Haïti. Et elle entend travailler ensemble avec la communauté internationale pour aider le peuple haïtien à surmonter au plus vite les difficultés et à reconstruire son foyer.
IV. DÉveloppement
1. Objectifs du Millénaire pour le Développement
Les OMD sont un programme important de la coopération internationale pour le développement. Depuis de nombreuses années, la communauté internationale a fait de grands efforts et obtenu des progrès dans leur réalisation. Mais, l'application des OMD est très inégale à l'échelle mondiale. Il est fort difficile pour les pays en développement de réaliser les OMD selon le calendrier prévu.
La communauté internationale ne doit pas relâcher ses efforts pour promouvoir la réalisation des OMD. Les pays développés doivent honorer activement leurs engagements en matière d'aide financière, de transfert de technologies et de renforcement des capacités, concentrer leurs efforts pour aider les pays en développement, surtout les PMA, à réaliser le développement et à sortir de la pauvreté ; les pays en développement doivent, quant à eux, entreprendre en fonction de leurs réalités nationales des actions concrètes pour se développer ; les Nations Unies doivent continuer à jouer un rôle central dans la coopération internationale pour le développement afin de fournir une garantie institutionnelle à la réalisation des OMD.
2. Environnement et développement durable
Le développement durable est étroitement lié aux intérêts immédiats et de long terme de tous les pays. Les Nations Unies ont organisé respectivement en 1992 et en 2002 la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement et le Sommet mondial sur le développement durable, définissant ainsi des programmes et des plans d'action pour la réalisation par les différents pays et la communauté internationale d'un développement durable.
En juin 2012, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable s'est tenue à Rio de Janeiro, au Brésil. Dans le contexte actuel où l'économie mondiale et la coopération internationale au développement sont confrontées à des difficultés, cette Conférence a envoyé des signaux positifs, clairs et forts pour redynamiser la coopération internationale en matière de développement durable et insufflé une nouvelle vitalité au processus mondial du développement durable.
Grâce aux efforts conjoints des différents pays, la Conférence a adopté un document final intitulé L'avenir que nous voulons qui illustre l'esprit de coopération permettant à la communauté internationale de dépasser les divergences pour l'intérêt commun de toute l'humanité et le bonheur des générations futures. Ce document complet, équilibré et au ton positif, consacre une série de consensus importants sur l'avenir du développement durable, y compris la réaffirmation du principe des « responsabilités communes mais différenciées », le lancement du processus de l'élaboration des objectifs de développement durable, l'encouragement de l'application par les différents pays d'une politique d'économie verte en fonction de leurs réalités nationales et de leur niveau de développement, la création d'une instance politique de haut niveau pour le développement durable et l'appel lancé aux pays développés pour honorer leurs engagements en matière d'aide publique au développement. Ces résultats majeurs ont une signification très importante pour définir les orientations du développement durable à l'avenir.
La Chine estime que la décision de la Conférence de mettre en place un mécanisme intergouvernemental sur les objectifs de développement durable a envoyé un signal important et positif pour le renforcement de la coopération internationale dans le domaine du développement durable, et constitue une source d'inspiration importante pour l'élaboration de l'agenda de développement international après 2015. La Chine soutient ce mécanisme et y participera activement. Elle entend contribuer par sa force et sa sagesse à la promotion du processus d'élaboration des objectifs de développement durable et espère que ce dernier aidera effectivement les pays en développement à réaliser les OMD et à s'engager sur une voie de développement durable.
La Chine soutient la décision de renforcer le rôle du Programme des Nations Unies pour l'Environnement et participera activement à l'instance politique de haut niveau pour le développement durable. La Chine estime qu'il convient pour l'instance politique de haut niveau d'avoir une vue d'ensemble sur le développement économique, le progrès social et la protection de l'environnement, d'accroître le droit à la parole et le droit à la décision des pays en développement et d'accorder la priorité au règlement des difficultés réelles des pays en développement en matière de financement, de technologies et de renforcement des capacités.
3. Changement climatique
Défi majeur pour tous les peuples, le changement climatique met en jeu l'existence de l'humanité et les intérêts des différents pays. Il est aussi une question de justice et d'équité dans le monde. La communauté internationale doit renforcer la coopération pour y faire face ensemble. La Chine salue les résultats de la Conférence de Durban qui a eu lieu fin 2011 et attend que les pays développés fassent preuve de sincérité et de volonté politique pour faire davantage d'efforts en matière de réduction des émissions, achever à la Conférence de Doha de cette année les négociations sur la deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto et honorer effectivement leurs engagements en matière de financement et de transfert de technologies.
Attachant depuis toujours une grande importance à la question du changement climatique, le gouvernement chinois a pris, dans un esprit responsable vis-à-vis de son peuple et du développement à long terme de l'humanité, une série de mesures fortes pour lutter contre le changement climatique, et ses efforts ont donné des résultats remarquables. Le 12e Plan quinquennal adopté par l'Assemblée populaire nationale a défini des objectifs contraignants en matière de lutte contre le changement climatique et avancé le concept du développement vert et à bas carbone. Il s'agit du choix du gouvernement chinois relatif au mode de développement futur du pays et également d'une contribution importante de la Chine au combat mondial contre le changement climatique. Nous sommes prêts à continuer à participer, de façon active et constructive, aux négociations internationales et à travailler ensemble avec les différentes parties, sur la base des principes de l'équité et des « responsabilités communes mais différenciées » et en tenant pleinement compte de la responsabilité historique des pays développés et des besoins des pays en développement en matière de développement durable, pour faire aboutir les négociations internationales sur le changement climatique et contribuer à l'établissement d'un système juste et équitable de coopération internationale pour la lutte contre le changement climatique.
4. Sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire constitue depuis toujours la question primordiale pour la subsistance et le développement de l'humanité. « La sécurité alimentaire pour tous » est un droit humain fondamental. La sécurité alimentaire dans le monde est confrontée à un nombre croissant de défis non traditionnels et à une situation chaque jour plus complexe, et les pays en développement sont les plus vulnérables. Les conséquences de l'utilisation de céréales pour la production de biocarburant sont non négligeables, de même que le changement climatique constitue un défi de long terme pour la sécurité alimentaire.
Accordant une haute importance à l'agriculture et à l'alimentation, la Chine poursuit une politique d'autosuffisance alimentaire et s'emploie à accroître régulièrement la production céréalière et les capacités globales de production agricole en augmentant les investissements financiers, en renforçant les infrastructures agro-hydrauliques et en accélérant les progrès technologiques dans l'agriculture. Avec moins de 9% des terres arables de la planète, la Chine a réussi à nourrir près de 21% de la population mondiale et réalisé à l'avance l'objectif du millénaire sur la réduction de la pauvreté.
Tout en s'efforçant d'assurer la sécurité alimentaire en Chine, le gouvernement chinois a fourni dans la mesure du possible des aides agricoles à d'autres pays en développement dans le cadre de la coopération Sud-Sud, y compris la construction de centres pilotes de technologies agricoles, la fourniture d'assistance en matière de technologies agricoles et l'octroi d'aides alimentaires humanitaires, apportant ainsi sa part de contribution à la sécurité alimentaire de ces pays.
5. Sécurité énergétique
La sécurité énergétique est étroitement liée à la stabilité et au développement de l'économie mondiale et au bien-être de tous les peuples du monde. Dans le contexte actuel de la crise financière internationale, préserver la sécurité énergétique dans le monde revêt une importance particulière pour répondre efficacement aux impacts de la crise et assurer la reprise globale et le développement à long terme de l'économie mondiale.
La communauté internationale doit adopter un nouveau concept de sécurité énergétique basé sur la coopération mutuellement avantageuse, le développement diversifié et la garantie coordonnée pour stabiliser ensemble les cours de l'énergie et des autres matières premières, prévenir la spéculation excessive, répondre aux besoins énergétiques des différents pays, notamment des pays en développement, et préserver l'ordre normal du marché énergétique. En même temps, les différents pays doivent améliorer leur mix énergétique, renforcer le développement et la généralisation des technologies énergétiques avancées, promouvoir vigoureusement les énergies propres et renouvelables et participer activement à la coopération internationale dans les domaines concernés.
Accordant une grande importance aux questions de l'énergie et de la sécurité énergétique et désireux d'apporter une réponse à celles qu'il rencontre à l'intérieur du pays, le gouvernement chinois poursuit depuis toujours les principes dits « donner la priorité à l'économie d'énergie, s'appuyer sur l'approvisionnement interne, réaliser un développement diversifié et protéger l'environnement » et œuvre pour renforcer la coopération internationale mutuellement bénéfique, améliorer et optimiser son mix énergétique, construire un système d'approvisionnement énergétique stable, économique, propre et sûr, et accélérer la construction d'une société économe en énergie et respectueuse de l'environnement. La Chine a annoncé, à la veille de la Conférence de Copenhague sur le changement climatique, ses objectifs de porter à 15% en 2020 la part des énergies non fossiles dans sa consommation des énergies primaires et de réduire, à l'horizon de 2020, d'entre 40 et 45% l'émission de CO2 par unité du PIB sur la base de 2005. Elle est prête à travailler ensemble avec les différents pays du monde pour mettre en place un mécanisme de coopération énergétique à long terme afin d'apporter sa part de contribution à la préservation de la sécurité énergétique et à la lutte contre le changement climatique dans le monde.
6. Coopération Sud-Sud
La coopération Sud-Sud constitue un moyen important permettant aux pays en développement de s'inspirer les uns des autres pour réaliser le développement partagé et de s'entraider pour relever ensemble les divers défis. Ces dernières années, la coopération Sud-Sud a enregistré des progrès encourageants, marqués surtout par des échanges commerciaux et investissements intenses entre les pays en développement. Elle a aussi affiché une nouvelle vitalité grâce à l'établissement de nouveaux mécanismes et initiatives dans le monde en développement. Actuellement, cette coopération est caractérisée notamment par une dynamique affirmée avec plus de mécanismes de coordination, une forte impulsion venant des grands pays en développement et une interaction accrue avec le dialogue Nord-Sud.
Selon la Chine, la coopération Sud-Sud n'est pas une aide, mais une forme de coopération mutuellement bénéfique entre les pays en développement, une coopération spontanée, basée sur la réciprocité et sans conditionnalité. Différente de la coopération Nord-Sud, elle ne peut que la compléter et non la remplacer. Les pays en développement doivent mener activement des consultations et concertations sur les grandes questions internationales et agir de concert pour défendre ensemble leurs droits et intérêts légitimes ; ils doivent, en fonction de l'évolution de la situation et de leurs propres besoins et sur la base de l'égalité et des avantages réciproques, travailler sans cesse à élargir leur coopération, à l'enrichir et à en innover les modalités ; ils doivent aussi renforcer leur coordination, mieux profiter des mécanismes multilatéraux et œuvrer ensemble pour l'instauration d'un nouvel ordre politique et économique international juste et rationnel. Face à un environnement de développement qui ne prête guère à l'optimisme à cause de la crise financière internationale, les nombreux pays en développement ont davantage intérêt à renforcer la coopération Sud-Sud pour faire face de concert à la crise, promouvoir une croissance économique saine et soutenue et renforcer leur capacité d'auto-développement.
7. Financement du développement
Depuis toujours un défi majeur pour le développement au niveau mondial, l'insuffisance du financement prend une acuité particulière dans le contexte où la crise financière internationale cause de grosses difficultés aux pays à faibles revenus.
À l'heure actuelle, il y a urgence à construire et à améliorer un partenariat global pour le développement basé sur l'égalité, le bénéfice mutuel et le gagnant-gagnant et à mettre en œuvre effectivement le Consensus de Monterrey pour assurer la réalisation des OMD conformément au calendrier prévu. Selon la Chine, il convient de déployer des efforts prioritairement dans les cinq domaines suivants : Premièrement, accroître les ressources et renforcer les institutions du développement ; Deuxièmement, faire de sorte que les pays développés remplissent leur engagement de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l'aide publique au développement et poursuivent leurs efforts d'annulation de dettes et d'ouverture de marché à l'égard des pays en développement ; Troisièmement, réduire les incidences de la crise financière sur les pays en développement, notamment les PMA, et les aider effectivement à préserver la stabilité financière et la croissance économique ; Quatrièmement, endiguer le protectionnisme commercial et faire avancer les négociations du Cycle de Doha pour réaliser l'Agenda de Doha pour le développement ; Cinquièmement, créer un environnement extérieur favorable au développement des pays en développement et s'opposer au recours arbitraire à l'embargo économique, commercial et financier contre ces pays.
8. Négociations du Cycle de Doha
Il est dans l'intérêt de toutes les parties de continuer à promouvoir les négociations du Cycle de Doha et de les faire aboutir avec succès, car cela contribuera à consolider et à perfectionner le système commercial multilatéral, à contenir le protectionnisme commercial et à assurer la reprise et la croissance durable de l'économie mondiale.
La Chine œuvre toujours à l'établissement d'un système commercial multilatéral juste, rationnel et non discriminatoire et participe de manière active et constructive aux négociations du Cycle de Doha. Nous appelons les différentes parties à faire preuve de suffisamment de volonté politique pour faire avancer effectivement les négociations et préserver la crédibilité du système commercial multilatéral. Ouverts à toute initiative permettant de faire progresser les négociations, mais contre les façons d'agir qui s'écartent du système commercial multilatéral et qui y portent atteinte, nous estimons nécessaire de préserver le mandat et les acquis des négociations du Cycle de Doha, de s'en tenir aux objectifs du développement, de tenir pleinement compte des intérêts et des préoccupations des membres en développement, notamment des PMA, et de parvenir à un accord global final qui doit être l'objectif de tout effort visant à réaliser une récolte précoce.
9. Réforme du système financier international
Après la crise financière internationale, les différentes parties sont toutes d'avis qu'une réforme du système financier international actuel est nécessaire. Pour la Chine, cette réforme doit viser à établir un nouvel ordre financier international qui soit équitable, juste, inclusif et ordonné et se conformer aux principes dits « général, équilibré, progressif et efficace ».
Selon la Chine, quatre points sont importants : Premièrement, il faut perfectionner le système de la gouvernance économique et financière internationale et accroître effectivement la représentation et le droit à la parole des pays émergents et des pays en développement ; Deuxièmement, il faut améliorer le système de régulation financière internationale, renforcer la surveillance sur les économies développées dotées de places financières importantes et leurs politiques macroéconomiques, accroître la supervision sur les mouvements de capitaux transnationaux et les marchés dérivés de matières premières et réformer le mécanisme de notation souveraine ; Troisièmement, il faut perfectionner le système monétaire international, améliorer le mécanisme de régulation de l'émission des monnaies de réserve et maintenir une stabilité relative des taux de change des principales monnaies de réserve ; Et quatrièmement, il faut renforcer le rôle des institutions financières internationales en matière de développement et de réduction de la pauvreté pour réduire l'écart entre le Nord et le Sud.
10. Développement de l'Afrique
Le développement de l'Afrique est étroitement lié aux intérêts fondamentaux des peuples africains et concerne aussi la paix, la stabilité et le développement dans le monde. La préservation de la stabilité et du développement en Afrique est non seulement une tâche urgente pour les pays africains, mais aussi une responsabilité commune du monde entier. La communauté internationale, les pays développés en particulier, devront continuer à accroître leurs aides et soutien à l'Afrique et à honorer effectivement leurs engagements pour aider les pays africains à renforcer leur capacité d'auto-développement, et veiller à respecter le choix indépendant des pays africains quant à la voie de développement adaptée à leurs réalités nationales, à soutenir leurs efforts de gérer les affaires africaines par eux-mêmes, à aider l'Afrique à préserver et à consolider la paix et la stabilité et à donner des garanties au développement de ce continent. Ils devront aussi respecter et soutenir les préoccupations particulières des pays africains sur le développement durable, prendre des mesures énergiques pour les aider à répondre aux difficultés et défis, œuvrer à l'établissement d'un nouvel ordre politique et économique international plus juste et plus rationnel, accroître effectivement le droit à la parole et la représentation de l'Afrique dans le système financier international, élargir sa participation efficace à la gouvernance mondiale et renforcer sa capacité de relever les défis planétaires dont la crise financière internationale et le changement climatique.
Depuis de nombreuses années, la Chine a fourni une aide sincère aux pays africains et renforcé sans cesse sa coopération mutuellement avantageuse avec eux, apportant ainsi une contribution active au développement socio-économique en Afrique. Elle a adopté et mis en œuvre, dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), une série de mesures de coopération visant à soutenir le développement sur le Continent. Elle a annoncé, lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les OMD de septembre 2010, six nouvelles mesures d'aide à l'étranger pour les cinq ans à venir dont les pays africains sont les principaux bénéficiaires, et avancé, lors de la 5e Conférence ministérielle du FCSA de juillet 2012, un train de nouvelles mesures pour soutenir la cause de la paix et du développement en Afrique. La Chine travaillera consciencieusement pour mettre en œuvre toutes ces mesures de sorte à continuer à apporter sa part de contribution à l'élimination de la pauvreté en Afrique, à l'amélioration des conditions de vie des Africains, au renforcement de la capacité d'auto-développement des pays africains et à la réalisation du développement durable sur le Continent.
V. CONTRÔLE DES ARMEMENTS, DÉSARMEMENT ET NON-PROLIFÉRATION
1. La Chine accorde depuis toujours une haute attention et un appui aux efforts internationaux en matière de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération, et préconise l'interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires, chimiques et biologiques ainsi que d'autres armes de destruction massive (ADM).
La Chine s'oppose fermement à la prolifération des ADM et de leurs vecteurs et honore scrupuleusement et strictement ses obligations internationales et ses engagements concernés. Pour atteindre les objectifs en la matière, les pays du monde doivent œuvrer à créer un environnement sécuritaire international et régional où priment la coopération et la confiance mutuelle et qui permet d'éliminer les motivations de la prolifération des ADM, veiller à régler les problèmes de la prolifération par voies politique et diplomatique, sauvegarder et renforcer effectivement le système international de non-prolifération, traiter de manière équilibrée les rapports entre la non-prolifération et l'utilisation pacifique des sciences et technologies et rejeter la pratique deux poids, deux mesures à cet égard. La Chine est prête à renforcer ses échanges et sa coopération avec les différentes parties concernées pour promouvoir ensemble le processus international de non-prolifération.
La Chine plaide depuis toujours pour l'interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires. Elle poursuit fermement une stratégie nucléaire d'autodéfense, observe fidèlement son engagement de ne jamais utiliser en premier les armes nucléaires à aucun moment et en aucune circonstance ainsi que son engagement inconditionnel de ne pas employer ni menacer d'employer les armes nucléaires contre les pays et régions sans armes nucléaires. La Chine a toujours fait preuve d'une très grande retenue concernant l'envergure et le développement de ses armes nucléaires. Elle n'a jamais déployé d'armes nucléaires hors de ses frontières ni participé à la course aux armements nucléaires sous quelque forme que ce soit, et elle continuera à maintenir ses forces nucléaires au minimum nécessaire à sa sécurité nationale.
La Chine soutient la Conférence du Désarmement de Genève dans ses efforts pour parvenir au plus tôt à un plan de travail global et équilibré et démarrer sans tarder un travail de fond. Ferme défenseur de l'autorité et de l'efficacité du mécanisme multilatéral du désarmement, elle soutient le lancement rapide de négociations sur un « traité d'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires » par la Conférence du Désarmement qu'elle juge depuis toujours comme la seule enceinte convenable pour entamer de telles négociations, et travaille activement pour pousser les différentes parties à dégager des consensus et à réduire leurs divergences. Elle soutient fermement le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et œuvre activement à son entrée en vigueur dans les meilleurs délais.
La Chine estime toujours que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) constitue la pierre angulaire du régime international de non-prolifération. Elle salue les résultats positifs obtenus par la Conférence d'examen du TNP de 2010 et appelle les parties à œuvrer ensemble pour mettre en œuvre effectivement le document final de la conférence. Dans le contexte actuel, les différentes parties doivent continuer à préserver et à renforcer l'universalité, l'autorité et l'efficacité du TNP pour lui faire jouer un rôle croissant dans la prévention de la prolifération nucléaire, la promotion du désarmement et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.
Très attachée à la question de la sécurité nucléaire, la Chine s'oppose au terrorisme nucléaire, soutient le renforcement de la coopération internationale concernée et salue les progrès enregistrés par le Sommet de Washington de 2010 et le Sommet de Séoul de 2012. Elle est prête à travailler ensemble avec les différentes parties pour mettre activement en œuvre les résultats obtenus à l'issue de ces sommets.
La Chine estime que l'utilisation de l'énergie nucléaire doit avoir comme préalable la sécurité. Elle soutient les efforts de la communauté internationale pour adopter des mesures effectives en vue du renforcement de la sécurité de l'énergie nucléaire et mener activement une coopération en son sein afin de promouvoir un développement sain et durable de l'énergie nucléaire.
2. La Chine soutient les buts et objectifs de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) et de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques (CIAB), s'acquitte de façon complète et stricte des obligations découlant de ces deux conventions et se prononce pour le renforcement continu de leur universalité. Elle regrette que les pays détenteurs des armes chimiques et ceux qui en ont abandonné sur le territoire d'un autre État dans le passé n'aient pas achevé la destruction de leurs armes chimiques dans les délais prévus par la CIAC et exhorte les pays concernés à redoubler d'efforts conformément aux résolutions pertinentes de la Conférence des États parties et du Conseil exécutif pour achever la destruction selon le calendrier fixé par les résolutions et les plans de destruction pertinents. Le processus de destruction doit être surveillé de manière efficace par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. La Chine participera à la 3e Conférence d'examen de la CIAC avec une attitude active et constructive et entend continuer à apporter sa part de contribution à la mise en œuvre complète et équilibrée de cette Convention. Ensemble avec les États parties de la CIAB, la Chine a déployé des efforts actifs pour que la 7e Conférence d'examen de cette Convention aboutisse à un consensus, et elle continuera à travailler de sorte que la CIAB joue un rôle constructif dans l'élimination des menaces des armes biologiques, la prévention de la prolifération des armes biologiques et la promotion de l'utilisation des technologies biologiques à des fins pacifiques.
3. La Chine préconise depuis toujours l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique et s'oppose à la militarisation de l'espace et à la course aux armements dans l'espace. Elle estime que la communauté internationale doit négocier et élaborer au plus tôt un nouveau traité international pour éliminer à la racine les menaces de sécurité extra-atmosphériques. La Chine attache une grande importance au rôle positif des « Mesures de transparence et de confiance » (TCBM) dans la préservation de la sécurité extra-atmosphérique et préconise le principe d' « inclusivité » et de « complémentarité » pour faire avancer le processus de prévention de la course aux armements dans l'espace et le processus des TCBM. Elle participera d'une manière constructive aux travaux du groupe d'experts gouvernementaux des Nations Unies sur les TCBM.
4. La Chine estime que la sécurité de l'information est un défi commun pour la communauté internationale. L'urgence, pour les différents pays, est d'établir une coopération internationale pragmatique et efficace pour bâtir ensemble un cyberespace marqué par la paix, la sécurité, la coopération et l'ouverture. Élaborer des normes internationales de cyber-sécurité est un moyen efficace pour atteindre cet objectif et l'ONU doit jouer un rôle central dans les processus concernés. En 2011, la Chine, la Russie, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan ont soumis à l'Assemblée générale des Nations Unies un projet du « Code de conduite international pour la sécurité de l'information ». La Chine espère que les différentes parties pourront procéder à des discussions approfondies sur ce projet, notamment dans le cadre du groupe d'experts gouvernementaux des Nations Unies sur la sécurité de l'information et parvenir à des consensus le plus tôt possible.
5. La Chine, qui accorde une grande importance à la transparence militaire, travaille au renforcement de sa confiance mutuelle avec les autres pays du monde sur le plan militaire. En 2007, la Chine a adhéré au système des Nations Unies pour l'établissement des rapports normalisés sur les dépenses militaires et réintégré le Registre des armes classiques des Nations Unies. Avec une attitude constructive, elle a également pris une part active au travail du groupe d'experts gouvernementaux des Nations Unies sur la transparence des dépenses militaires.
6. La Chine, très attachée à la question humanitaire dans le domaine du contrôle des armements, œuvre activement au renforcement de l'universalité et de l'efficacité de la Convention sur certaines armes classiques et ses protocoles. Elle a participé avec une attitude constructive aux négociations du groupe d'experts gouvernementaux de la Convention sur les armes à sous-munitions et pris une part active à l'assistance internationale en matière de déminage pour aider les pays concernés à éliminer les dangers des mines. La Chine qui a pris une part active au processus du Traité sur le commerce des armes soutient l'adoption par la communauté internationale des mesures nécessaires pour régulariser adéquatement le commerce des armes et pour prévenir et combattre le transfert, le trafic et le transport illégaux des armes conventionnelles. Elle soutient aussi les efforts internationaux visant à combattre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre et applique consciencieusement le Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects et l'Instrument international d'identification et de traçage rapides et fiables des armes légères et de petit calibre illicites.
VI. QUESTION DES DROITS DE L'HOMME
Les gouvernements des différents pays du monde ont tous l'obligation de promouvoir et de protéger les droits de l'homme conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et aux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et en tenant compte de leurs réalités nationales. La communauté internationale doit respecter l'indivisibilité des différents droits de l'homme et accorder la même importance à la réalisation des deux catégories de droits de l'homme, à savoir les droits économiques, sociaux et culturels d'une part, et les droits civils et politiques d'autre part, et à celle du droit au développement. Étant donné la diversité de leurs réalités nationales, les pays adoptent de différentes approches sur la promotion et la protection des droits de l'homme, et il n'existe pas de mode universel en la matière.
La Chine, plaidant activement pour la coopération internationale en matière de droits de l'homme, préconise le développement du dialogue et des échanges constructifs en matière de droits de l'homme sur la base de l'égalité et du respect mutuel pour approfondir la connaissance et l'inspiration mutuelles. Elle s'oppose à la politisation de la question des droits de l'homme et à la pratique « deux poids deux mesures ».
La Chine a toujours participé d'une manière active et constructive aux travaux du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU et de la Troisième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU. Elle entend œuvrer ensemble avec les différentes parties pour que le Conseil des Droits de l'Homme et la Troisième Commission s'en tiennent aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et traitent les dossiers des droits de l'homme de façon plus juste, plus objective et non sélective.
VII. QUESTIONS SOCIALES
1. Criminalité transnationale
Avec le développement de la mondialisation économique, la criminalité transnationale organisée (production et trafic de drogue, traite des êtres humains, blanchiment d'argent, corruption, cyber-espionnage, cyber-attaque…) se répand sans cesse. Elle porte une grave atteinte au développement économique et à l'ordre social des différents pays et pose un défi pour la paix et la stabilité régionales.
Renforcer la coopération internationale pour prévenir et combattre la criminalité transnationale sous toutes ses formes, tel est un besoin commun et un consensus général de la communauté internationale, et aussi une responsabilité irrécusable pour les différents pays du monde. La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et la Convention des Nations Unies contre la corruption sont des fruits importants obtenus par la communauté internationale dans sa lutte contre la criminalité transnationale. Les membres de la communauté internationale doivent, conformément aux buts et à l'esprit de ces Conventions, renforcer leur coopération en la matière sur la base du respect mutuel.
Le gouvernement chinois a ratifié la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et la Convention des Nations Unies contre la corruption. Accordant une grande importance à l'exécution effective de ses obligations internationales concernées, il a pris une série de mesures dans les domaines législatif, administratif et judiciaire. Il a participé activement à la coopération internationale en la matière en entretenant une bonne coopération avec les institutions onusiennes et les organisations internationales et régionales concernées et en menant activement une coopération policière et judiciaire bilatérale avec les pays concernés. Il a promulgué et mis en œuvre le Plan d'action de Chine contre le trafic des femmes et des enfants (2008-2012) et établi un mécanisme de réunion interministérielle au Conseil des Affaires d'État. La Chine a déjà signé avec une soixantaine de pays plus de 110 accords d'assistance judiciaire, dont la plupart concerne l'entraide judiciaire en matière pénale. Par ailleurs, le gouvernement chinois a lancé une série d'opérations spéciales pour renforcer sa lutte contre la criminalité organisée. Nous entendons continuer à renforcer notre coopération avec la communauté internationale pour lutter ensemble contre la criminalité transnationale organisée sous toutes ses formes.
2. Lutte contre le VIH/Sida
Grave menace pour la santé humaine, le sida affecte le développement socio-économique des différents pays. La lutte contre le VIH/sida constitue non seulement une tâche pressante pour la communauté internationale, mais aussi un volet important de la réalisation des OMD.
La communauté internationale, notamment les pays développés, doivent accorder aux pays en développement des assistances encore plus importantes pour le renforcement de leurs capacités en matière de lutte contre le VIH/sida. Il convient que l'ONUSIDA, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que d'autres institutions internationales renforcent leur coordination afin d'aider davantage les pays en développement à lutter contre le VIH/sida.
Le gouvernement chinois a pris une série de mesures en matière de lutte contre le VIH/sida. Il s'est efforcé d'augmenter le niveau de protection des droits des malades du sida, de sensibiliser la société à la solidarité vis-à-vis des séropositifs et des malades du sida, d'encourager les organisations sociales à participer à la lutte contre cette maladie et de leur prêter soutien. Il a promulgué en 2012 le Plan d'action pour endiguer et combattre le VIH/sida en Chine pendant la période du 12e Plan quinquennal, dans lequel il s'est fixé l'objectif de réduire, fin 2015, de 25% le nombre de nouveaux séropositifs et de 30% la mortalité du sida par rapport à 2000. Nous entendons participer activement aux initiatives et opérations internationales de lutte contre ce fléau, partager nos expériences en la matière avec d'autres pays et apporter notre soutien et notre aide dans la mesure du possible.
3. Sécurité de la santé publique
La question de la santé publique touche à la santé et à la sécurité de la vie des différents peuples. Il est de la responsabilité de l'ensemble de la communauté internationale d'assurer la sécurité de la santé publique à l'échelle mondiale. Les gouvernements des différents pays devront renforcer sans cesse leurs capacités dans ce domaine afin de bien assurer la santé de leurs peuples et de promouvoir un développement socio-économique équilibré et durable.
Fidèle au principe de la primauté de l'homme et très attaché au développement de la santé publique, le gouvernement chinois est en train de réformer en profondeur le système de santé du pays. Nous entendons renforcer les échanges d'informations, d'expériences et de technologies, approfondir la coopération avec les différents pays et les organisations internationales concernées et œuvrer ensemble avec eux pour mieux répondre aux défis planétaires de santé publique et promouvoir la santé physique et mentale des peuples.
4. Lutte anti-corruption
La corruption est devenue un phénomène transnational qui pèse sur la politique, l'économie et la société de tous les pays du monde, et seule une coopération internationale pleine et entière permet de la contrôler et de la punir efficacement. La Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC), instrument juridique international contre ce fléau, reflète la volonté et la détermination communes de la communauté internationale de combattre la corruption et revêt une signification importante et positive pour la promotion des actions nationales contre ce mal et le renforcement de la coopération internationale en la matière. Il faut tenir pleinement compte du rôle principal de la Convention dans la lutte internationale contre la corruption et le faire valoir à plein, et nul autre mécanisme ou cadre anti-corruption établi à l'échelle internationale ne peut remplacer, affaiblir ou changer les principes et mécanismes fixés par la Convention.
La Chine attache une grande importance à la coopération contre la corruption. En tant qu'État contractant de la CNUCC, elle s'acquittera entièrement et sérieusement des obligations prévues par celle-ci, contribuera à ce que les mécanismes concernés jouent un rôle efficace et renforcera sa coopération effective avec les différents pays et organisations internationales sur la base du respect mutuel de la souveraineté, de l'égalité et des bénéfices réciproques.
VIII. FINANCES DE L'ONU
Un financement durable et stable est une garantie importante pour préserver le fonctionnement normal des Nations Unies. Tous les États membres de l'ONU doivent, dans l'esprit de la Charte des Nations Unies et conformément au principe de la capacité de paiement défini par les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale, remplir scrupuleusement leurs obligations financières en s'acquittant ponctuellement, totalement et inconditionnellement de leurs contributions et de leurs parts de contribution aux frais des opérations de maintien de la paix pour assurer une base financière solide et stable à l'Organisation.
L'utilisation des ressources de l'ONU doit se faire selon le principe dit « lier les ressources aux programmes ». Il faut améliorer encore plus le rendement de l'utilisation des ressources en tenant pleinement compte des préoccupations et des demandes légitimes des pays en développement. Les États membres sont appelés à renforcer davantage la coordination et la communication entre eux pour augmenter l'efficacité du travail et mieux accompagner le Secrétariat dans la coordination des programmes et la gestion des budgets financiers.
Le barème des contributions de l'ONU doit être établi en stricte conformité avec le principe de la capacité de paiement pour assurer que tous les États membres peuvent, grâce à des réductions rationnelles, s'acquitter de leurs contributions selon leurs capacités de paiement réelles. Il convient de maintenir une stabilité relative de ce barème et du mode de calcul relatif à sa fixation et d'éviter des ajustements trop importants afin de garantir une base financière stable et solide aux Nations Unies et d'assurer un fonctionnement normal aux institutions onusiennes.
La Chine s'est toujours acquittée de ses contributions à l'ONU de manière responsable. Bien qu'elle reste un pays en développement, elle est prête à contribuer davantage aux finances de l'ONU au fur et à mesure du développement de son économie nationale et selon le principe de la capacité de paiement.
IX. LÉGALITÉ
1. Légalité nationale et internationale
La réalisation de l'État de droit à l'échelle nationale et internationale représente une aspiration de tous les pays du monde. S'agissant du développement de la légalité nationale, chaque pays a le droit de choisir librement le système légal adapté à ses réalités nationales, et les différents pays peuvent s'inspirer et se compléter mutuellement dans ce domaine en tenant compte de leurs situations réelles. En ce qui concerne le renforcement de la légalité internationale, il faut préserver l'autorité de la Charte des Nations Unies, observer strictement les principes et les règles du droit international universellement reconnus comme l'égalité souveraine, la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autrui et le règlement pacifique des conflits internationaux, en assurer fermement une application homogène, rejeter la pratique « deux poids deux mesures » et perfectionner sans cesse la législation internationale, afin de promouvoir la démocratisation des relations internationales.
2. Cour internationale de Justice
La Chine soutient le renforcement du rôle de la Cour internationale de Justice dans le règlement pacifique des conflits internationaux. Elle espère que la Cour apportera une plus grande contribution à la préservation d'un ordre international stable et à la promotion de la légalité internationale. Elle soutient depuis toujours le règlement pacifique des litiges internationaux et respecte le droit des différents pays de choisir librement des moyens pour régler pacifiquement leurs litiges.
3. Cour pénale internationale
Attachée depuis toujours au développement de la justice pénale internationale, la Chine appuie la création d'un organe judiciaire pénal international indépendant, impartial, efficace et universel permettant de compléter les systèmes juridiques nationaux, de juger les crimes internationaux les plus graves et de promouvoir la paix et la justice dans le monde. La Chine prête depuis toujours une grande attention au travail de la Cour pénale internationale et espère que la Cour s'acquittera de ses fonctions de manière objective et impartiale afin de gagner largement la confiance et le respect de la communauté internationale et de contribuer à la préservation de la paix et de la sécurité dans le monde et à la promotion du développement de la justice pénale.