Shenzhen TV : Selon les rapports, dans une déclaration publiée le 28 février, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a indiqué que les propositions législatives du gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong (RASHK) relatives à l’article 23 de la loi fondamentale ne respectent pas les obligations de la déclaration conjointe sino-britannique, ce qui aura un impact négatif sur l’exercice des droits et des libertés des habitants de Hong Kong et il y aura un risque que les organisations internationales à Hong Kong soient étiquetées comme la soi-disant « ingérence étrangère ». Le Royaume-Uni a vivement encouragé le gouvernement de la RASHK à reconsidérer les propositions et continuera à suivre de près l’évolution de cette législation. Quel est le commentaire du ministère chinois des Affaires étrangères à ce sujet ?
Mao Ning : La déclaration du Royaume-Uni constitue une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine et dans les affaires de Hong Kong, qui met à nouveau à nu son état d’esprit colonial profondément ancré et sa mentalité de « donneur de leçons ». La Chine s’y oppose fermement.
Les soi-disant « préoccupations » du Royaume-Uni ne sont pas fondées. Tout d’abord, la déclaration conjointe sino-britannique ne lui a donné aucune qualification ni aucun droit d’interférer dans les affaires de Hong Kong. Deuxièmement, l’un des principes qui guident la législation relative à l’article 23 de la loi fondamentale est de respecter et de protéger les droits de l’homme et de protéger, conformément à la loi, les droits et les libertés dont jouissent les résidents de Hong Kong en vertu de la loi fondamentale et des dispositions des pactes internationaux applicables à Hong Kong. Troisièmement, une ligne de démarcation claire est établie entre les actes qui constituent une infraction mettant en danger la sécurité nationale et les échanges commerciaux normaux ainsi que les activités dans les domaines de l’économie, de la culture, de la science et de la technologie. Les activités normales des institutions et du personnel étrangers dans la RASHK continueront d’être protégées conformément à la loi. Il convient de souligner que la loi britannique sur la sécurité nationale, entrée en vigueur l’année dernière, contient de nombreuses dispositions aux définitions vagues et accorde aux autorités chargées de l’application de la loi des pouvoirs étendus, ce qui les rend très susceptibles d’être utilisées de manière abusive.
Nous demandons instamment au Royaume-Uni de trouver le bon état d’esprit, de regarder en face le fait que Hong Kong est déjà retourné à la Chine, de cesser de s’ingérer dans les affaires de Hong Kong, de réfléchir à son action et de mettre fin à la politique de deux poids deux mesures.
Hubei Media Group : Les dernières données montrent que les trains de fret Chine-Europe ont effectué plus de 85 000 voyages en termes cumulés, stimulant efficacement le développement des pays situés le long des itinéraires. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Mao Ning : Les trains de fret Chine-Europe sont un projet phare et une marque distincte de la construction conjointe de « la Ceinture et la Route ». Après une décennie d’efforts novateurs et innovants, les trains de fret Chine-Europe n’ont cessé d’ajouter de nouvelles lignes et d’accroître sa capacité, offrant au continent eurasien de nouveaux corridors de transport terrestre et de nouvelles passerelles pour la coopération économique et commerciale. Au cours des dix dernières années, le long des itinéraires des trains de fret Chine-Europe, le dédouanement et l’inspection sont devenus de plus en plus pratiques, l’environnement commercial des ports d’entrée a été continuellement amélioré et les règles et réglementations relatives au transport transfrontalier sont devenues plus normalisées. Grâce aux trains de fret Chine-Europe, la Chine bénéficie d’une coopération plus étroite et de liens commerciaux plus solides avec l’Asie centrale et l’Europe. Un grand nombre d’entreprises spécialisées dans le commerce international, la fabrication intelligente et les services de la chaîne d’approvisionnement ont établi leur présence le long des itinéraires. Les industries telles que la fabrication, le commerce, la finance et l’information ont été constamment améliorées. De plus en plus de produits européens sont entrés dans la vie des Chinois, tandis que le « Made in China » gagne en popularité en Europe.
Le président Xi Jinping a annoncé lors du troisième Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale que la Chine accélérerait le développement de haute qualité des trains de fret Chine-Europe, qui a été activement soutenu par les pays situés le long des itinéraires. En 2024, nous sommes convaincus que les trains de fret Chine-Europe continueront à fonctionner à plein régime, insufflant un nouvel élan au développement du continent eurasiatique.
Antara : Les médiateurs qataris proposent à Israël d’interrompre ses attaques contre le Hamas à Gaza pendant le prochain mois de jeûne musulman du Ramadan. La Chine se joindra-t-elle également à la proposition du Qatar et déploiera-t-elle davantage d’efforts pour mettre fin à la guerre pendant le Ramadan ?
Mao Ning : Alors que le conflit s’éternise, la situation humanitaire désastreuse continue de s’aggraver à Gaza. La communauté internationale doit agir de toute urgence et concentrer tous ses efforts sur l’instauration d’un cessez-le-feu et la protection des civils. La Chine soutient tous les efforts diplomatiques visant à la désescalade et à l’apaisement de la crise humanitaire. Nous appelons toutes les parties concernées à cesser immédiatement les combats, à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter de faire des victimes parmi les civils innocents et à prévenir une catastrophe humanitaire encore plus grave.
Bloomberg : Selon certaines informations, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi se rendra en Australie. Pouvez-vous confirmer cette information ou fournir des détails ?
Mao Ning : Grâce aux efforts concertés de la Chine et de l’Australie au cours des dernières années, les relations bilatérales ont retrouvé le chemin d’un développement sain et stable. La Chine attache une grande importance au développement de ses relations avec l’Australie et est disposée à travailler avec l’Australie pour concrétiser le consensus important atteint par les dirigeants des deux pays, renforcer les échanges dans tous les domaines et à différents niveaux, cimenter la confiance mutuelle, promouvoir la coopération, gérer correctement les divergences et faire progresser le partenariat stratégique global entre la Chine et l’Australie. En ce qui concerne votre question spécifique, je n’ai pas d’informations à communiquer pour le moment.
TASS : À partir du 2 mars, le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes, Li Hui, se rendra en Russie, au siège de l’Union européenne (UE), en Pologne, en Ukraine, en Allemagne et en France. Quels sont les principaux plans et dispositions prévus pour cette visite en Russie ?
Mao Ning : La prolongation de la crise ukrainienne ne sert pas l’intérêt commun de la communauté internationale. Le principal objectif de cette série de navettes diplomatiques est de dégager un consensus en faveur d’un cessez-le-feu et d’ouvrir la voie à des pourparlers de paix. La Chine est disposée à continuer à jouer son rôle unique et à apporter sa sagesse à la recherche d’un règlement politique de la crise ukrainienne.
Bloomberg : Le président Xi Jinping a déclaré au président de la Sierra Leone en visite en Chine, que les deux pays devraient renforcer leur coordination au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies et défendre conjointement les intérêts de l’Afrique et des pays en développement. Il semble qu’il s’agisse là du dernier effort de la Chine pour être perçue comme un leader du Sud global. Le ministère chinois des Affaires étrangères pourrait-il fournir des détails sur la manière dont la Chine entend sauvegarder les intérêts de l’Afrique et des pays en développement dans ce rôle de leader ?
Mao Ning : En tant que pays en développement, la Chine, membre naturel du Sud global, a toujours été solidaire des autres pays en développement, contre vents et marées, et a fermement défendu les intérêts communs des pays en développement. Le président Xi Jinping a présenté des orientations stratégiques et des politiques importantes pour consolider et approfondir nos relations avec les autres pays en développement. Nous suivons les principes de sincérité, de résultats réels, d’affinité et de bonne foi, ainsi que le principe de recherche du plus grand bien et des intérêts partagés, et nous défendons fermement la souveraineté, l’indépendance, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, ainsi que les droits légitimes et les opportunités de développement des pays en développement. Nous appelons à un monde multipolaire égal et ordonné afin de rendre l’ordre international plus juste et équitable et d’améliorer la représentation et la voix des pays en développement. Nous appelons à une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive afin de partager les opportunités avec d’autres pays en développement pour un développement commun. La Chine restera toujours aux côtés des pays en développement, œuvrera à la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, promouvra la mise en œuvre de l’Initiative pour le développement mondial, de l’Initiative pour la sécurité mondiale et de l’Initiative pour la civilisation mondiale, poursuivra une construction conjointe de haute qualité de « la Ceinture et la Route », appliquera les valeurs communes de l’humanité et poussera le monde vers un avenir radieux de paix, de sécurité, de prospérité et de progrès.
Dragon TV : Selon certaines informations, le gouvernement japonais a protesté contre la décision d’un tribunal de la République de Corée qui ordonne à une entreprise japonaise d’indemniser les victimes du travail forcé pendant la Seconde Guerre mondiale. Le ministre japonais des Affaires étrangères a exprimé ses vifs regrets au ministre sud-coréen des Affaires étrangères en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20. Selon certains médias, malgré l’amélioration des relations entre la République de Corée et le Japon au cours des deux dernières années, la partie japonaise maintient son attitude erronée à l’égard des questions historiques et devient même plus arrogante. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Mao Ning : Le recrutement forcé et l’asservissement des travailleurs constitue un crime grave contre le droit humanitaire commis par le militarisme japonais au cours de son agression et de sa domination coloniale contre les peuples des nations asiatiques, y compris ceux de la Chine et de la République de Corée. Ces faits sont étayés par des preuves irréfutables et ne peuvent être niés ou modifiés. La Chine demande depuis longtemps au gouvernement japonais de traiter correctement les questions héritées de l’histoire en adoptant une attitude honnête et responsable. Le Japon devrait faire face à l’histoire et y réfléchir en profondeur, montrer ses remords pour ses crimes historiques et son respect pour les victimes par des actions concrètes. Le Japon devrait également façonner une vision correcte de l’histoire au sein de la jeune génération. Ce n’est qu’ainsi que le Japon pourra véritablement gagner la confiance de ses voisins asiatiques et de l’ensemble de la communauté internationale.
PTI : Le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a rencontré hier les fonctionnaires des Nations Unies chargés des réformes du Conseil de sécurité. Le ministère chinois des Affaires étrangères a publié un communiqué de presse concerné. Certains pays émergents, dont l’Inde, ont critiqué la Chine pour son obstruction à la réforme du Conseil de sécurité. Quelles sont les propositions spécifiques de la Chine en matière de réforme du Conseil de sécurité ?
Mao Ning : La réforme du Conseil de sécurité fait partie intégrante de la réforme des Nations Unies dans son ensemble. La Chine soutient la réforme nécessaire du Conseil de sécurité afin qu’il puisse mieux remplir ses responsabilités importantes de maintien de la paix et de la sécurité internationales et mieux répondre aux grands défis mondiaux dans le monde d’aujourd’hui. Nous pensons que la réforme du Conseil de sécurité devrait effectivement accroître la représentation et la voix des pays en développement et donner à davantage de petits et moyens pays la possibilité de participer à la prise de décision au sein de l’organisation. Le maintien de la solidarité et de la coopération de la communauté internationale doit être une priorité et les États membres doivent rechercher le consensus le plus large possible pour parvenir à une solution globale par le biais de consultations sérieuses et approfondies. La réforme devrait bénéficier à tous les États membres, plutôt que de servir les intérêts égoïstes de quelques pays.
Bloomberg : Le président Joe Biden a signé un décret visant à empêcher les entités étrangères d’accéder à des trésors de données personnelles américaines. Cette mesure est motivée par la crainte que les données ne soient utilisées à des fins commerciales et militaires, notamment par la Chine et la Russie. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?
Mao Ning : Les États-Unis outrepassent le concept de sécurité nationale, accusent à tort la Chine d’acheter des données personnelles et sensibles d’Américains à des fins malveillantes et empêchent le transfert de données vers les pays dits « préoccupants », y compris la Chine. Il s’agit de pratiques discriminatoires visant clairement certains pays et la Chine s’y oppose fermement. Le gouvernement chinois a toujours attaché une grande importance à la protection de la confidentialité et de la sécurité des données. Nous n’avons jamais demandé et ne demanderons jamais à une entreprise ou à un individu de collecter ou de fournir des données, des informations ou des renseignements situés à l’étranger pour le gouvernement chinois en violation des lois locales. Nous avons proposé l’Initiative mondiale sur la sécurité des données, si les États-Unis se soucient vraiment de la sécurité des données, ils peuvent soutenir publiquement cette initiative ou prendre un engagement similaire. Nous demandons instamment aux États-Unis de cesser de salir et de discréditer la Chine, de préserver efficacement un environnement commercial équitable, ouvert et non discriminatoire, et de collaborer avec d’autres parties pour formuler des règles universelles de sécurité des données afin de permettre une circulation ordonnée et libre des données dans le monde entier.
Bloomberg : L’Australie et les Philippines ont signé un accord visant à renforcer leur collaboration en matière de sécurité maritime, notamment en promouvant le respect du droit international. Il s’agit du dernier signe du renforcement de la coopération en matière de défense entre l’Australie et les Philippines. Quelle est la réaction de la Chine à ce sujet ?
Mao Ning : À l’heure actuelle, la situation en mer de Chine méridionale est généralement stable. La coopération des pays concernés en matière de sécurité maritime ne doit pas porter atteinte aux intérêts des autres pays ni perturber la paix et la stabilité régionales.
PTI : Vous avez dit que la réforme du Conseil de sécurité ne devait pas servir les intérêts égoïstes de quelques pays. C’est précisément ce que l’on reproche aux cinq membres permanents. L’ensemble du système du Conseil de sécurité est conçu pour servir les intérêts de ces cinq membres permanents, tandis que les autres États membres ne peuvent que défendre eux-mêmes leurs propres intérêts.
Mao Ning : Les Nations Unies sont l’organe le plus largement représentatif au monde et est donc en mesure de représenter tous les pays du monde. Je ne pense pas que le Conseil de sécurité ne représente que les intérêts des membres permanents, mais il est nécessaire de procéder à une réforme du Conseil de sécurité, afin que les pays en développement et les pays de taille moyenne et petite puissent avoir davantage d’opportunités de participer à la prise de décision au sein du Conseil de sécurité. Quant à la manière dont la réforme devrait être menée spécifiquement, elle nécessitera une consultation sérieuse et complète entre les membres des Nations Unies et la prise en compte des préoccupations de tous les pays, de sorte que tous les États membres puissent bénéficier de la réforme.