CCTV : La visite en cours du ministre des Affaires étrangères Wang Yi en Europe suscite l’attention de l’opinion internationale, selon laquelle cette visite intervient à un moment où les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’Union européenne (UE) connaissent certaines tensions. Des personnalités de l’UE ont récemment exprimé leurs préoccupations concernant plusieurs questions dans les relations bilatérales. Pourriez-vous nous donner des détails sur cette visite ? Comment la Chine perçoit-elle ses relations actuelles avec l’UE ?
Mao Ning : À Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré le président du Conseil européen Antonio Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et a tenu le 13e cycle du dialogue stratégique de haut niveau Chine-UE avec la Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Kaja Kallas. Il a également rencontré le Premier ministre belge Bart De Wever et s’est entretenu avec le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement Maxime Prévot.
Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a souligné que cette année marquait le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE, ce qui est d’une grande importance pour valoriser les acquis et bâtir l’avenir. Les deux parties doivent faire le bilan de l’expérience utile et des inspirations importantes des 50 dernières années de relations Chine-UE, et tracer les perspectives de dialogue et de coopération pour les 50 prochaines années, envoyant ainsi un signal clair, positif et constructif au monde. La Chine est disposée à travailler avec l’UE pour maintenir le positionnement en tant que partenaires, approfondir la coopération économique et commerciale, élargir l’ouverture dans les deux sens, gérer correctement les différences par la consultation et parvenir à des résultats gagnant-gagnant. Dans le paysage international instable et turbulent, en tant que deux forces importantes, deux marchés immenses et deux civilisations majeures dans le monde, la Chine et l’UE doivent défendre le multilatéralisme et le libre-échange, préserver les règles et l’ordre internationaux, promouvoir le règlement pacifique des différends internationaux, relever conjointement les défis mondiaux tels que le changement climatique, et servir d’« ancre de stabilité » pour le monde. La Chine est disposée à renforcer la communication et la coordination avec l’UE, à bien préparer le prochain sommet Chine-UE, à donner de nouvelles dimensions au partenariat stratégique global Chine-UE et à lui ouvrir de nouvelles perspectives.
L’UE a exprimé sa volonté de développer des relations stables et constructives ainsi qu’une coopération économique et commerciale mutuellement bénéfique avec la Chine. Malgré les différences entre les deux parties, l’UE est disposée à travailler avec la Chine pour se respecter mutuellement, transcender les divergences, améliorer la compréhension et relever conjointement les défis mondiaux. L’UE se réjouit de conjuguer les efforts des deux parties pour faire du prochain sommet UE-Chine un plein succès.
Nous avons également constaté que certaines personnalités dans l’UE s’obstinent dans la mentalité de la guerre froide, se laissent influencer par la désinformation, exagèrent délibérément les divergences et n’ont pas une perception correcte de la Chine et des relations entre la Chine et l’UE. Cela affecte non seulement la coopération entre la Chine et l’UE, mais porte également atteinte aux intérêts de l’UE elle-même. Nous espérons que l’UE adoptera une perception objective et rationnelle de la Chine, qu’elle poursuivra une politique plus positive et plus pragmatique à l’égard de la Chine et qu’elle assurera un développement sain et régulier des relations entre la Chine et l’UE.
AFP : Le Service de renseignement de la Confédération suisse a averti mercredi que la menace de l’espionnage était élevée dans le pays et que les plus grandes menaces provenaient de la Chine et de la Russie. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Mao Ning : Je tiens à souligner qu’en matière d’affaires internationales, la Chine est un acteur résolu en faveur de la paix, du développement, de la coopération et du bénéfice mutuel. Nous croyons fermement que la coopération gagnant-gagnant répond à l’aspiration des peuples. Les prétendues « menaces d’espionnage chinois » sont totalement infondées. La Chine est elle-même victime d’activités d’espionnage et s’y est toujours opposée avec fermeté. Nous exhortons les parties concernées à cesser de faire du battage autour de la division et de la confrontation, et à arrêter de fabriquer des mensonges et de salir délibérément la Chine.
Global Times : Selon certaines informations, la Chambre des représentants des États-Unis a récemment adopté à l’unanimité la loi dite « Taiwan Non-Discrimination Act », qui exige que le gouvernement américain soutienne la région chinoise de Taiwan dans son adhésion au Fonds monétaire international (FMI) afin qu’elle puisse participer à la surveillance économique, recevoir une assistance technique et bénéficier d’opportunités d’emploi au sein du FMI. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Mao Ning : Il n’existe qu’une seule Chine dans le monde. Taiwan est une partie inaliénable du territoire chinois, et le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime représentant l’ensemble de la Chine. Taiwan n’a ni fondement, ni raison, ni droit de rejoindre les Nations Unies ou toute autre organisation internationale dont l’adhésion est réservée aux États souverains. La Chine exhorte les États-Unis à respecter le principe d’une seule Chine ainsi que les trois communiqués conjoints sino-américains, à observer le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales, à cesser de promouvoir ce projet de loi, à ne plus utiliser la question de Taiwan pour s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine, et à ne plus envoyer de signaux erronés aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan ».
Reuters : Les médias officiels malaisiens ont rapporté hier, citant le ministre des Affaires étrangères du pays, que la Chine et la Russie auraient accepté de signer le Traité sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est, tandis que les États-Unis sont en train d’examiner le Traité avant de le signer. La Chine a-t-elle accepté de signer ce Traité avec la Russie ? Et si oui, pourquoi a-t-elle pris cette décision maintenant ?
Mao Ning : En tant que partenaire stratégique global de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et voisin amical et proche, la Chine soutient fermement la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est. Nous avons exprimé à plusieurs reprises notre volonté de prendre l’initiative de signer le protocole au Traité. Nous continuerons de maintenir la communication avec les pays de l’ASEAN à ce sujet.
Bloomberg : Les États-Unis et le Vietnam ont conclu un accord commercial, dont une disposition prévoit l’imposition de droits de douane de 20 % sur les exportations vietnamiennes vers les États-Unis, ainsi que de droits de douane de 40 % sur les marchandises réacheminées via le Vietnam. Cela pourrait ainsi avoir un impact sur certaines marchandises chinoises transitant par ce pays. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Mao Ning : La Chine soutient toujours que les différends économiques et commerciaux doivent être résolus par le dialogue et la concertation sur un pied d’égalité. Parallèlement, les négociations et accords concernés ne doivent pas viser une tierce partie ou nuire aux intérêts d’une tierce partie.