CCTV : Nous avons noté que lors de la visite du ministre des Affaires étrangères Wang Yi en Europe, le changement climatique est une priorité majeure dans la proposition de l’Union européenne (UE) pour la coopération avec la Chine. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ? Quel est son point de vue sur la coopération avec l’UE pour faire progresser la transition énergétique et le développement vert et bas carbone ?
Mao Ning : Le changement climatique a une incidence sur la survie et le développement de chaque pays et de chaque individu, ainsi que sur l’avenir de l’humanité. Tous les pays doivent déployer des efforts pour faire face à ce problème. Tout en adaptant son propre bouquet énergétique et en promouvant le développement vert, la Chine travaille en étroite collaboration avec d’autres pays et participe activement à la gouvernance climatique mondiale.
Le vert est le trait marquant de la coopération entre la Chine et l’UE. Les deux parties soutiennent activement la transition bas carbone et le développement vert, défendent fermement le système de gouvernance climatique mondiale fondé sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et partagent des intérêts communs étendus ainsi qu’un énorme espace de coopération dans la lutte contre le changement climatique. Les projets dans ce domaine, tels que la centrale nucléaire de Daya Bay, le parc éolien de Thrace en Grèce et le parc solaire de Döllen en Allemagne, sont des réalisations marquantes de la coopération verte entre la Chine et l’UE.
La Chine est un acteur résolu et un contributeur important au développement vert. Nous sommes disposés à travailler avec l’UE pour adhérer au multilatéralisme et aux objectifs fixés dans l’Accord de Paris, et renforcer la coopération en matière d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ce dernier ainsi que de transition verte et bas carbone, de manière à apporter des contributions positives à la gouvernance climatique mondiale.
CGTN : Nous avons noté que le ministre des Affaires étrangères Wang Yi avait récemment terminé sa visite en Allemagne et en France. Pourriez-vous nous donner plus de détails ?
Mao Ning : Au cours de sa visite en Allemagne, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré le chancelier allemand Friedrich Merz, a coprésidé le huitième cycle du Dialogue stratégique Chine-Allemagne sur la diplomatie et la sécurité avec le ministre allemand des Affaires étrangères Johann David Wadephul, et a rencontré le conseiller aux affaires étrangères et à la politique de sécurité du chancelier allemand, Gunter Sautter. Au cours de sa visite en France, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré le président français Emmanuel Macron, s’est entretenu avec le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, et a coprésidé avec Jean-Noël Barrot la 7e session du dialogue de haut niveau sur les échanges humains entre la Chine et la France.
Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a souligné que dans la situation internationale complexe et instable, la Chine, l’Allemagne et la France, en tant que puissances majeures dans le monde, devraient renforcer la communication et la coordination stratégiques, pratiquer conjointement le multilatéralisme, s’opposer à l’unilatéralisme et à l’intimidation, rejeter la confrontation des blocs, et injecter plus de certitude et de prévisibilité au monde. Les deux parties doivent mettre en œuvre le consensus atteint par les chefs d’État, améliorer la compréhension et la confiance mutuelles, maintenir l’ouverture et la coopération, renforcer les échanges humains, gérer correctement les différences et les divergences, et promouvoir un développement durable et stable des relations entre la Chine et l’Allemagne ainsi qu’entre la Chine et la France. Alors que cette année marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE, il est tout à fait opportun de renforcer la coopération stratégique entre les deux parties dans les circonstances actuelles. La Chine se réjouit de voir l’Allemagne et la France, en tant que puissances majeures de l’UE, encourager cette dernière à réaliser son autonomie stratégique, à établir des perceptions objectives, rationnelles et correctes de la Chine, à gérer correctement les différences économiques et commerciales entre la Chine et l’UE, et à faire progresser conjointement les relations Chine-UE.
Les dirigeants de l’Allemagne et de la France ont déclaré qu’ils attachaient une grande importance à leurs relations avec la Chine et ont souligné que dans un monde plein de risques et de défis, il était important que leurs pays maintiennent une communication stratégique avec la Chine. Il faut intensifier des échanges à haut niveau, renforcer la coordination des politiques et la coopération mutuellement bénéfique. Il est également important de gérer correctement les divergences et les différences dans l’esprit de respect mutuel et avec une attitude constructive. Les deux parties doivent relever ensemble les défis mondiaux, insuffler plus de vitalité au multilatéralisme et empêcher le monde de sombrer dans des conflits hégémoniques et des confrontations des blocs. À l’occasion du 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE, les deux parties doivent faire des choix stratégiques pour devenir l’une pour l’autre des amis et des partenaires prévisibles et dignes de confiance. Les dirigeants des deux pays ont réaffirmé leur adhésion à la politique d’une seule Chine.
AFP : Le sommet des BRICS va se clôturer aujourd’hui. Le président américain Donald Trump a critiqué hier les « politiques anti-américaines des BRICS » et a menacé d’imposer des droits de douane supplémentaires de 10 % aux pays qui s’alignent sur les « politiques anti-américaines des BRICS ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Mao Ning : Le mécanisme des BRICS est une plateforme importante pour la coopération entre les marchés émergents et les pays en développement. Il préconise l’ouverture, l’inclusion et la coopération gagnant-gagnant. Il ne s’engage pas dans la confrontation des blocs. Il ne vise pas non plus un pays en particulier.
En ce qui concerne la hausse des droits de douane américains, la Chine a fait connaître sa position à plusieurs reprises. Les guerres commerciales et tarifaires ne font pas de gagnant, et le protectionnisme ne mène nulle part.
PTI : Vendredi dernier, le chef d’état-major adjoint de l’armée indienne Rahul R Singh a déclaré que la Chine utilisait le conflit entre l'Inde et le Pakistan de quatre jours pour tester ses systèmes d’armement et qu’elle apportait tout le soutien possible au Pakistan. Selon lui, au cours de ce conflit, l’Inde avait en fait affaire à trois adversaires : Le Pakistan, la Chine et la Turquie. Lors de la conversation téléphonique entre les commandants en chef des opérations militaires indiens et pakistanais, la Chine a surveillé le déploiement militaire indien à l’aide de satellites afin de soutenir l’armée pakistanaise, plutôt que de discuter d’un cessez-le-feu. Rahul R Singh a déclaré que la Chine avait mis en œuvre le stratagème dit « Tuer avec un couteau emprunté » des « 36 stratagèmes ». J’ai demandé au ministère chinois de la Défense de s’exprimer sur la question, mais je souhaite également écouter le point de vue du ministère des Affaires étrangères. Dans le cadre du processus de normalisation des relations sino-indiennes, la Chine a continué à travailler en étroite collaboration avec le Pakistan et lui a fourni un soutien matériel et militaire. Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Mao Ning : Je ne connais pas les détails que vous avez mentionnés. Je tiens à vous dire que la Chine et le Pakistan sont des voisins proches qui jouissent d’une amitié traditionnelle. La coopération en matière de défense et de sécurité s’inscrit dans le cadre de la coopération normale entre les deux pays et ne vise aucune tierce partie.
L’Inde et le Pakistan sont des voisins qui ne peuvent s’éloigner l’un de l’autre. Ils sont également d’importants voisins de la Chine. Depuis un temps, la Chine a suivi de près l’évolution de la situation entre l’Inde et le Pakistan, a activement encouragé les pourparlers de paix et a œuvré au maintien de la paix et de la stabilité dans la région. La Chine salue et soutient l’Inde et le Pakistan dans leur volonté de régler correctement leurs différends par le dialogue et la consultation et de rechercher des solutions fondamentales. La Chine est disposée à continuer à jouer un rôle constructif à cette fin.
Les relations entre la Chine et l’Inde se trouvent à un stade crucial d’amélioration et de développement. Nous sommes disposés à travailler avec l’Inde pour faire progresser les relations bilatérales sur une voie saine et stable.
PTI : Vous avez dit que l’amitié entre la Chine et le Pakistan ne visait aucune tierce partie, mais c’est précisément ce qui est allégué ici, à savoir que même pendant le conflit entre l’Inde et le Pakistan, la Chine aidait le Pakistan, au détriment des intérêts de l’Inde.
Mao Ning : Je ne connais pas les sources ni les détails de vos informations. Différentes personnes peuvent avoir des points de vue différents. Ce que je peux dire, c’est que les relations entre la Chine et le Pakistan ne visent aucune tierce partie. C’est la politique du gouvernement chinois. En ce qui concerne les relations entre l’Inde et le Pakistan, nous soutenons les deux parties dans la gestion appropriée de leurs différends par le dialogue et la consultation ainsi que dans le maintien conjoint de la paix et de la stabilité régionales.
Reuters : Il s’agit d’une question complémentaire sur la déclaration du président Donald Trump au sujet des BRICS. Il a mentionné l’imposition de droits de douane supplémentaires de 10 % sur les pays qui s’alignent sur les « politiques anti-américaines » des BRICS. La Chine est-elle engagée dans des communications et des dialogues à cet égard afin de clarifier la signification spécifique de cette déclaration des États-Unis et son impact sur la Chine ? Quelles mesures la Chine prendrait-t-elle si les États-Unis imposaient ces droits de douane supplémentaires ?
Mao Ning : Le mécanisme des BRICS est une force positive dans les affaires internationales. La coopération des BRICS est ouverte et inclusive, et elle ne vise aucun pays en particulier. Nous nous sommes toujours opposés aux guerres tarifaires et commerciales. Nous nous opposons à l’utilisation des droits de douane comme outil de coercition et de pression. Les hausses tarifaires arbitraires ne servent les intérêts d’aucune partie.
AFP : Selon l’Associated Press, les services de renseignement français ont déclaré qu’après le conflit entre l’Inde et le Pakistan en mai de cette année, la Chine a remis en question les performances des avions de combat Rafale fabriqués en France par l’intermédiaire de ses ambassades à l’étranger, dans l’intention d’influencer les ventes d’avions de combat français. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?
Mao Ning : Je ne suis pas au courant de ce que vous avez mentionné.
Global Times : Selon certaines informations, le 6 juillet, le Premier ministre indien Narendra Modi a envoyé ses vœux au Dalaï Lama à l’occasion de son 90e anniversaire. Des fonctionnaires indiens, dont le ministre des Affaires parlementaires, ont assisté à la célébration au nom du gouvernement indien. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Mao Ning : La position du gouvernement chinois sur les questions liées au Xizang est cohérente et claire. Comme chacun le sait, le 14e Dalaï Lama est un exilé politique qui mène depuis longtemps des activités séparatistes anti-chinoises et cherche à séparer le Xizang de la Chine sous couvert de religion.
L’Inde doit être pleinement consciente du caractère sensible des questions liées au Xizang, voir clairement la nature anti-chinoise et séparatiste du 14e Dalaï Lama, honorer ses engagements envers la Chine sur les questions liées au Xizang, agir avec prudence et cesser d’utiliser ces questions pour interférer dans les affaires intérieures de la Chine. La Chine a formulé des représentations à cet égard auprès de l’Inde.
AFP : Vendredi dernier, la Chine a annoncé que 34 producteurs du cognac avaient accepté de fixer un prix plancher afin d’éviter des droits de douane supplémentaires, tandis que d’autres entreprises pourraient toujours être soumises à des droits de douane. Le président Emmanuel Macron a déclaré qu’il s’agissait d’un pas positif vers le règlement des différends. La Chine considère-t-elle que cette mesure constitue un pas positif vers des négociations plus approfondies ? Quelles sont les prochaines mesures envisagées par la Chine ?
Mao Ning : Je vous recommande de consulter les services compétents chinois sur cette question. En principe, nous espérons et croyons que la Chine et l’UE pourront résoudre les questions économiques et commerciales spécifiques par le dialogue et la consultation.
Bloomberg : Le président Donald Trump a déclaré que les États-Unis s’entretiendraient avec la Chine au sujet de TikTok cette semaine pour négocier la transaction. Il a déclaré qu’un accord avait été essentiellement conclu et que celui-ci devrait probablement être approuvé par la Chine, mais pas nécessairement. Le ministère des Affaires étrangères peut-il nous informer de l’état d’avancement des négociations ?
Mao Ning : La Chine a clairement exprimé à plusieurs reprises sa position de principe sur les questions liées à TikTok.
Reuters : Selon le Financial Times, l’UE ne signera pas ce mois-ci une déclaration commune sur le changement climatique avec la Chine, à moins que la Chine ne s’engage à faire davantage d’efforts pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La Chine souhaiterait-elle que cette déclaration commune soit signée avant le sommet Chine-UE de ce mois-ci ? La Chine a-t-elle également envisagé d’autres engagements en matière de climat ?
Mao Ning : Je vous recommande de consulter les services compétents chinois pour toute question spécifique. Je tiens à vous dire que la Chine s’est toujours engagée en faveur d’un développement vert et bas carbone. Au cours de la dernière décennie, la part des combustibles non fossiles dans la consommation totale d’énergie de la Chine a atteint 17,9 % et l’intensité de ses émissions de carbone a diminué de plus de 34 %. La Chine continuera à travailler avec le reste du monde pour renforcer la coopération internationale en matière de lutte contre le changement climatique, et contribuer à la transition verte mondiale et au développement durable au service de l’humanité.