
Comme convenu entre la Chine et l’Allemagne, le quatrième dialogue financier de haut niveau sino-allemand se tiendra à Beijing le 17 novembre. He Lifeng, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), vice-Premier ministre du Conseil des Affaires d’État et responsable chinois du dialogue, coprésidera le dialogue avec Lars Klingbeil, vice-chancelier, ministre fédéral des Finances et responsable allemand du dialogue.
CCTV : Selon certaines informations, la Première ministre Sanae Takaichi aurait évité cette semaine au Parlement de se prononcer sur l’adhésion de son gouvernement aux trois principes non nucléaires. D’autres informations indiquent que, interrogé sur la possibilité d’acquérir des sous-marins nucléaires, le secrétaire général du Cabinet Minoru Kihara aurait répondu que le Japon n’excluait aucune option. Le ministre japonais de la Défense Shinjiro Koizumi a déclaré qu’il fallait envisager d’ajouter des sous-marins à propulsion nucléaire à sa flotte. Il semblerait également que le Parti libéral-démocrate et le Parti de l’innovation du Japon aient entamé le 13 novembre des discussions sur la modification de l’article 9 de la Constitution et sur l’introduction d’une clause d’urgence. Quel est le commentaire de la Chine sur les récents développements militaires et sécuritaires au Japon ?
Lin Jian : La Chine est profondément préoccupée par les récentes évolutions militaires et sécuritaires du Japon. Alors que le Japon se présente comme un pays épris de paix et prône un monde sans armes nucléaires, le gouvernement de Sanae Takaichi a fait des déclarations ambiguës au sujet des trois principes non nucléaires, laissant entendre qu’il pourrait y renoncer. De hauts responsables japonais ont même déclaré que le Japon n’excluait pas la possibilité de se doter de sous-marins nucléaires. Cela révèle pleinement le changement de politique significatif et négatif du Japon, et envoie un signal dangereux à la communauté internationale.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le militarisme japonais a lancé des guerres d’agression, commis de graves crimes contre l’humanité et causé de profondes souffrances à la région et au monde entier. Ces dernières années, le Japon a considérablement modifié sa politique de sécurité, augmentant chaque année son budget de défense, assouplissant les restrictions sur les exportations d'armes, cherchant à développer des armes offensives et s'égarant davantage sur la voie erronée de l'expansion militaire. Récemment, Sanae Takaichi a tenu des propos provocateurs et effrontés sur Taiwan, laissant entendre la possibilité d’une intervention armée dans le détroit de Taiwan. Les actions du Japon ont inévitablement soulevé de sérieux doutes et préoccupations chez ses voisins asiatiques et au sein de la communauté internationale. Le Japon a-t-il rompu définitivement avec le militarisme ? Le gouvernement japonais adhère-t-il sincèrement à sa politique exclusivement axée sur la défense et aux trois Principes non nucléaires ? Le Japon continuera-t-il à honorer ses engagements en faveur d’un développement pacifique ?
Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la Guerre mondiale antifasciste, ainsi que le 80e anniversaire de la récupération de Taiwan. Nous exhortons le Japon à procéder à un profond examen de conscience sur son histoire d’agression, à s’engager sur la voie du développement pacifique, à cesser de trouver des excuses pour son renforcement militaire et à prendre des mesures concrètes pour gagner la confiance de ses voisins asiatiques et de la communauté internationale.

Reuters : La chaîne japonaise NTV a rapporté aujourd’hui que l'ambassade de Chine au Japon avait demandé à son personnel d’éviter de sortir. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?
Lin Jian : Comme je l’ai déjà dit, il est irresponsable de la part de certains politiciens et médias japonais de faire du tapage autour de la question dans le but de tromper le public et de détourner l’attention. Des provocateurs et des internautes japonais d’extrême droite ont tenu des propos extrêmes et menaçants à l’encontre de diplomates chinois. La Chine est très préoccupée par cette situation et demande à la partie japonaise de traiter cette affaire avec sérieux, de mener des enquêtes et de mettre un terme à ces propos. Nous exhortons une nouvelle fois le Japon à s’attaquer à la cause profonde du problème, à corriger et à retirer immédiatement ces propos injustifiés, et à cesser de confondre le bien et le mal, de détourner l’attention et de blâmer la Chine.
Global Times : Selon certaines informations, le Pentagone a déclaré que le département d’État américain aurait approuvé la vente d’armes à Taiwan, y compris des composants non standard et un service d’assistance à la réparation pour des avions F-16, C-130 et Indigenous Defense Fighter, pour un coût total estimé à 330 millions de dollars. Il s’agit de la première transaction de ce type durant le second mandat du président Donald Trump. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Lin Jian : La vente d’armes par les États-Unis à la région chinoise de Taiwan viole gravement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains, en particulier le communiqué du 17 août 1982, portent atteinte à la souveraineté et aux intérêts sécuritaires de la Chine, violent gravement le droit international et envoient un signal gravement erroné aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan ». La Chine exprime son vif mécontentement et sa ferme opposition.
La question de Taiwan est au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine et constitue la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines. La Chine exhorte les États-Unis à respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints sino-américains, à honorer les engagements pris par les dirigeants américains sur les questions liées à Taiwan, à cesser d’encourager et d’aider les forces sécessionnistes dans leur tentative de rechercher l’« indépendance de Taiwan » par le renforcement militaire, et à préserver les relations sino-américaines ainsi que la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan par des actions concrètes. La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre résolument sa souveraineté nationale, sa sécurité et son intégrité territoriale.
AFP : Les États membres de l’Union européenne (UE) ont convenu jeudi de supprimer l’exonération des droits de douane sur les petits colis de faible valeur. Cette mesure aura un impact sur les géants de la vente au détail tels que Temu et Shein dans le but d’endiguer l’afflux de produits chinois à bas prix sur le marché de l’UE. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Lin Jian : Pour toute question spécifique, je vous recommande de consulter les services compétents chinois. Je tiens à souligner que nous espérons que l’UE respectera les principes de l’économie de marché et offrira un environnement commercial équitable, transparent et non discriminatoire aux entreprises chinoises et étrangères.
Shenzhen TV : Selon certaines informations, la Chambre de commerce chinoise auprès de l’UE a publié le 12 novembre le rapport sur le développement des entreprises chinoises dans l’UE 2025/2026, qui indique que la note globale attribuée à l’environnement commercial de l’UE par les entreprises chinoises a baissé pour la sixième année consécutive. Parmi les entreprises interrogées, 81 % ont cité une plus grande incertitude dans l’environnement commercial, 90 % ont déclaré que la « réduction des risques » et le programme plus large de sécurité économique de l’UE avaient eu un impact négatif sur leurs activités et leur confiance dans le marché, et plus de 40 % des entreprises chinoises ont déclaré avoir été victimes d’un traitement différencié. L’« incertitude » est devenue le principal obstacle aux activités des entreprises chinoises dans l’UE. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Lin Jian : Nous avons pris note du rapport et constatons également les préoccupations des entreprises chinoises face à la pression persistante qui s’exerce sur leurs opérations en Europe.
Ces dernières années, l’UE a prôné la concurrence économique avec la Chine et encouragé la « réduction des risques » liés à la Chine, mettant en place plusieurs mesures protectionnistes sous prétexte de défendre la « sécurité économique » et la « concurrence loyale ». L’UE a imposé des restrictions sur les semi-conducteurs, la 5G et les véhicules électriques, secteurs dans lesquels la Chine et l’UE auraient pu nouer une coopération mutuellement bénéfique. L’UE a pris des mesures discriminatoires et restrictives à l’encontre des entreprises chinoises, perturbant ainsi le fonctionnement sain et stable des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales. Ces initiatives n’ont pas contribué à améliorer la compétitivité industrielle de l’UE, ont envoyé un message négatif de régression en matière d’ouverture des marchés et ont entamé la confiance des entreprises chinoises concernant leurs investissements dans l’UE, ce qui, à terme, portera atteinte aux intérêts mêmes de l’UE.
Depuis des années, les entreprises chinoises continuent d'explorer le marché de l’UE et assument activement leurs responsabilités sociales, apportant une contribution positive à la croissance économique, à la transition écologique, à l’emploi et au bien-être des citoyens de l’UE. Les recommandations pour l’élaboration du 15e Plan quinquennal adoptées lors du quatrième plénum du XXe Comité central du Parti communiste chinois ont tracé les grandes lignes du développement économique de la Chine pour les cinq prochaines années. La poursuite de la modernisation chinoise et l’élargissement d’une ouverture de haut niveau offriront davantage d’opportunités de coopération entre la Chine et l’UE. Dans un contexte international complexe et instable, marqué par une croissance économique mondiale atone et une montée du protectionnisme commercial, il est d’autant plus important que la Chine et l’UE mènent un dialogue et une coopération, défendent le libre-échange et la concurrence équitable, et résolvent leurs différends et leurs frictions de manière appropriée par le dialogue et la consultation. Nous espérons que l’UE honorera son engagement en matière d’ouverture des marchés et défendra le principe de la concurrence loyale, qu’elle écoutera et prendra au sérieux les suggestions raisonnables et les appels légitimes des entreprises chinoises, et qu’elle offrira un environnement équitable et prévisible aux entreprises chinoises qui investissent et opèrent dans l’UE. Nous invitons également l’UE à saisir les opportunités majeures offertes par la mise en œuvre du 15e Plan quinquennal chinois afin d’accroître les échanges commerciaux et les investissements et de parvenir à un développement commun.

Nippon TV : L’ambassadeur japonais en Chine a été convoqué hier soir par le ministère des Affaires étrangères, ce qui est assez rare ces dernières années. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi, cette fois-ci, la Chine a insisté pour entreprendre une démarche solennelle auprès de l’ambassadeur japonais en Chine ?
Lin Jian : Hier soir, le vice-ministre des Affaires étrangères Sun Weidong a convoqué l’ambassadeur du Japon en Chine. La Chine a publié un communiqué de presse à ce sujet. La cause profonde réside dans les propos extrêmement erronés, dangereux et provocateurs tenus par la Première ministre japonaise Sanae Takaichi au sujet de Taiwan et dans son refus de changer de cap et de revenir sur ses remarques. Il s’agit d’une ingérence grave dans les affaires intérieures de la Chine, et d’une violation du droit international et des normes fondamentales régissant les relations internationales. Cela porte atteinte à l’ordre international établi après la Seconde Guerre mondiale. Cela va à l’encontre du principe d’une seule Chine ainsi que des principes directeurs inscrits dans les quatre documents politiques entre la Chine et le Japon, perturbe les fondements politiques des relations sino-japonaises, et blesse les sentiments du peuple chinois. Nous avons également noté que de nombreux hommes politiques et personnalités clairvoyantes au Japon ont émis des mises en garde et des critiques.
La Chine chérit la paix et valorise la bonne foi. Cela dit, lorsqu’il s’agit de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de toute autre question touchant aux intérêts fondamentaux de la Chine, la Chine ne fera jamais de compromis ou de concessions. Personne ne doit nourrir l’illusion que la Chine avalera le fruit amer qui porterait atteinte à ses intérêts. Personne ne doit chercher à défier la ligne de fond du peuple chinois, car quiconque tentera de le faire se prendra un coup de plein fouet et entrera en collision avec une grande muraille d’acier forgée par plus de 1,4 milliard de Chinois. Toute force qui oserait entraver la réunification de la Chine est vouée à l’échec.
Bloomberg : Morgan Stanley fait actuellement l’objet d’une demande d’explications de la commission spéciale sur la Chine de la Chambre des représentants des États-Unis concernant la souscription d’une introduction en bourse pour la société minière chinoise Zijin Gold, qui a eu lieu en septembre. La question est de savoir si cette transaction a pu aider la société mère, Zijin Mining, qui a été inscrite sur une liste noire par les autorités américaines, accusée, selon elles, d’avoir eu recours au travail forcé dans la région du Xinjiang. Le ministère chinois des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à ce sujet ?
Lin Jian : Je ne suis pas au courant des activités commerciales que vous avez mentionnées. Les allégations de « travail forcé » au Xinjiang ne sont rien d’autre qu’un mensonge propagé par les forces anti-chinoises. Je tiens à dire que l’agence américaine qui continue de dénigrer la Chine avec des accusations sans fondement a répété à maintes reprises un discours qui a été démenti par les faits et a réprimé sans raison les entreprises chinoises. Cela ne fera que mettre davantage en évidence le manque total de crédibilité de cette agence et son intention de manipulation politique, et finira par nuire aux intérêts et à la réputation des États-Unis eux-mêmes.
Bloomberg : La société Anthropic, spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA), a déjoué une campagne d’espionnage très sophistiquée menée à son encontre à l’aide de l’IA. C'est ce qu’affirme la société. Elle indique que le coupable était un groupe soutenu par le gouvernement chinois. Elle affirme cela avec un haut degré de certitude. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Lin Jian : Je ne connais pas les détails que vous avez mentionnés. Concernant ce type d’accusations sans fondement et sans preuve, nous avons clairement exprimé notre position à plusieurs reprises. La Chine s’est toujours opposée aux activités de piratage informatique et les combat conformément à la loi. Cela dit, nous rejetons fermement les diffamations et les calomnies sous prétexte de cybersécurité.
