
Agence de presse Xinhua : Les dirigeants du G20 ont participé au 20e sommet du G20 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le sommet a suscité un vif intérêt alors que l’on s’interrogeait de plus en plus sur la capacité du G20 à continuer de jouer son rôle de premier plan dans la gouvernance multilatérale mondiale. Pourriez-vous nous donner plus d’informations sur la participation de la Chine ?
Mao Ning : Le sommet du G20 est organisé sous le thème « solidarité, égalité et durabilité ». Le Premier ministre Li Qiang y a participé et prononcé un discours. Il a souligné que depuis la création du G20, les membres du groupe s’étaient unis pour relever les défis et promouvoir le développement et le progrès mondiaux, et que la clé résidait dans le mot « solidarité ». Actuellement, l’économie mondiale est à nouveau confrontée à de grands défis. L’unilatéralisme et le protectionnisme sévissent. Le G20 doit rechercher des solutions et ramener toutes les parties sur la voie de la solidarité et de la coordination.
Le Premier ministre Li Qiang a souligné que l’économie mondiale était désormais profondément intégrée et qu’aucun pays ne pouvait prospérer seul. Seules l’ouverture et la coopération peuvent être source de bénéfices mutuels. Le G20 doit fermement défendre le libre-échange et œuvrer en faveur d’une économie mondiale ouverte. Les divergences ne doivent pas devenir des obstacles à la solidarité, et encore moins des prétextes à la répression. Les préoccupations légitimes de toutes les parties doivent être traitées dans le cadre de consultations sur un pied d’égalité. Le G20 doit prendre l’initiative de défendre le multilatéralisme, de faire entendre le droit à la parole des pays en développement et d’œuvrer en faveur d’un ordre économique et commercial international plus équitable et plus ouvert. La Chine est disposée à travailler en solidarité avec les autres parties pour prendre des mesures concrètes et persistantes afin de jouer un rôle plus important dans la réforme et l’amélioration de la gouvernance mondiale et la promotion de la croissance économique, et de créer un avenir brillant et prospère.
CNR : Selon certaines informations, en ce qui concerne la lettre adressée par la Chine au secrétaire général des Nations Unies au sujet des propos erronés tenus par la Première ministre japonaise Sanae Takaichi sur Taiwan, le porte-parole du gouvernement japonais a déclaré aux journalistes lors du sommet du G20 que les affirmations de la Chine selon lesquelles le Japon aurait modifié sa position sur Taiwan étaient totalement infondées. Le porte-parole du gouvernement japonais a déclaré que le Japon avait expliqué à plusieurs reprises à la partie chinoise l’axe des propos tenus par la Première ministre japonaise Sanae Takaichi et la position constante du Japon, ajoutant que Tokyo était « déterminé à dialoguer » avec la Chine. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?
Mao Ning : La Chine a exprimé à plusieurs reprises sa position sur les propos erronés tenus par la Première ministre japonaise Sanae Takaichi au sujet de Taiwan. Ces propos constituent une violation grave des principes énoncés dans les quatre documents politiques conclus entre la Chine et le Japon, et ont fondamentalement porté atteinte aux fondements politiques des relations sino-japonaises.
Nous avons pris note de la référence faite par la partie japonaise à la « position constante » du Japon sur la question de Taiwan. Mais que signifie exactement cette soi-disant « position constante » ? Le Japon peut-il l’expliquer clairement et intégralement au public ? Si le Japon se contente de répéter que sa position n’a pas changé sans préciser quelle est cette position tout en continuant à franchir les limites, alors ce genre de répétition n’est rien d’autre que des paroles creuses qui vident de sa substance le principe d’une seule Chine.
Le principe d’une seule Chine représente le consensus inébranlable de la communauté internationale. S’il n’y avait pas eu de changement dans la position du gouvernement japonais sur la question de Taiwan, le Japon devrait sans équivoque respecter le principe d’une seule Chine, se conformer à l’esprit des quatre documents politiques entre les deux pays et honorer ses engagements, y compris ce qui a été énoncé dans la Déclaration conjointe sino-japonaise de 1972 selon laquelle « le gouvernement japonais reconnaît le gouvernement de la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légal de la Chine » et « le gouvernement de la République populaire de Chine réaffirme que Taiwan est une partie inaliénable du territoire de la République populaire de Chine ». « Le gouvernement japonais comprend et respecte pleinement cette position du gouvernement de la République populaire de Chine et maintient fermement sa position en vertu de l’article 8 de la Déclaration de Potsdam ». Pourquoi le Japon ne peut-il pas réaffirmer intégralement et fidèlement cette position ?
La Chine exhorte la partie japonaise à prendre au sérieux ses vives préoccupations, à s’engager dans une véritable réflexion et à prendre des mesures correctives, et à démontrer son engagement envers la Chine par des actes concrets. Le Japon doit s’abstenir de toute action trompeuse et, en outre, veiller à ce que ses actions correspondent à ses paroles.
RT TV : Lors du récent Forum ministériel UE–Indo-Pacifique, la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, a évoqué le plan de paix pour l'Ukraine et déclaré que la Chine et la Russie travaillaient ensemble à la refonte de l'ordre économique et sécuritaire mondial. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Mao Ning : La Chine et la Russie développent leurs relations bilatérales et mènent une coopération pragmatique selon le principe de non-alliance, de non-confrontation et de non-hostilité vis-à-vis d’un pays tiers, et œuvrent pour la paix et le développement mondiaux.
Reuters : Le week-end dernier, en ce qui concerne le déploiement d’une unité de missiles sol-air de moyenne portée sur l’île de Yonaguni, le ministre japonais de la Défense Shinjiro Koizumi a déclaré que ce projet de déploiement a pour but d’assurer la sécurité de l’île et de réduire les risques d’attaque armée contre son pays, en ajoutant que ce déploiement n’augmenterait pas les tensions dans la région. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Mao Ning : Le déploiement par le Japon d’armes offensives dans les îles du sud-ouest proches de la région chinoise de Taiwan est une initiative délibérée qui attise les tensions régionales et alimente les confrontations militaires. Compte tenu des propos erronés tenus par la Première ministre japonaise Sanae Takaichi au sujet de Taiwan, cette initiative est extrêmement dangereuse et nécessite une vigilance accrue des pays voisins du Japon et de la communauté internationale.
La Déclaration de Potsdam stipule explicitement que le Japon n’est pas autorisé à « se réarmer pour la guerre ». La Constitution pacifiste du Japon a également établi la politique exclusivement défensive du Japon. Il est toutefois alarmant de constater que, ces dernières années, le Japon a radicalement réajusté sa politique de sécurité, augmenté son budget de défense année après année, assoupli les restrictions sur les exportations d’armes, cherché à développer des armes offensives et prévu d’abandonner ses trois principes non nucléaires. Les forces d’extrême droite japonaises tentent par tous les moyens de se libérer de la Constitution pacifiste, s’engageant davantage dans la voie du renforcement militaire et conduisant le Japon et la région vers des résultats désastreux.
Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la récupération de Taiwan. La Chine ne permettra jamais aux forces d’extrême droite japonaises d’inverser le cours de l’histoire, ne permettra jamais à des forces extérieures de s’emparer de la région chinoise de Taiwan et ne permettra jamais la résurgence du militarisme japonais. La Chine est déterminée et capable de défendre sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale.
China Daily : La 30e Conférence des Parties (COP30) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui vient de s'achever, a abouti au Paquet politique de Belém. Les pays ont convenu de travailler ensemble pour accélérer l’action climatique, examiner les obstacles liés au rôle du commerce et exhorter les pays développés à augmenter leur contribution collective au financement de l’adaptation au changement climatique des pays en développement. Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a également publié une déclaration saluant les progrès réalisés lors de la COP30. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Mao Ning : La COP30 de la CCNUCC s’est achevée le 22 novembre à Belém, au Brésil. Après deux semaines d’âpres négociations, les parties sont parvenues à un accord politique positif et équilibré, démontrant leur détermination à travailler dans un esprit de solidarité et de coopération pour lutter contre le changement climatique, et garantissant la mise en œuvre de la CCNUCC et de l’Accord de Paris au cours de la prochaine décennie. Il convient de noter que, répondant à l’appel des pays en développement, la conférence a décidé, pour la première fois, d’organiser un dialogue sur les mesures unilatérales restrictives pour le commerce liées au changement climatique dans le cadre du processus de la CCNUCC, et d’élaborer un mécanisme de transition juste, ce qui marque un jalon dans l’histoire.
Le gouvernement chinois accorde une grande importance à cette conférence. Le représentant spécial du président Xi Jinping, membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et vice-Premier ministre du Conseil des Affaires d’État, Ding Xuexiang, a assisté au Sommet de Belém sur le climat et y a pris la parole. Dans son discours, il a présenté trois propositions, à savoir maintenir le cap, traduire les engagements climatiques en actions et approfondir l’ouverture et la coopération, donnant ainsi une note positive à la conférence. La délégation chinoise a participé pleinement et de manière approfondie aux négociations et aux consultations sur les différents points de l’ordre du jour, et s’est efforcée d’obtenir des résultats positifs lors de la conférence. « S’efforcer de faire mieux », comme proposé dans le document final de la COP30, est devenu le message politique le plus important pour la gouvernance climatique mondiale au cours des dix prochaines années, et c'est ce qu’a déclaré à l’origine le président chinois Xi Jinping lors du Sommet des Nations Unies sur le climat.
La Chine collaborera avec les autres parties pour mettre pleinement en œuvre les résultats de la conférence, faire progresser la coopération mondiale en matière de lutte contre le changement climatique et construire ensemble un monde propre et beau.
NHK : La Première ministre japonaise Sanae Takaichi a déclaré après le sommet du G20 qu’elle n’avait pas eu l’occasion de rencontrer le Premier ministre Li Qiang. Elle a également indiqué que le Japon restait ouvert à divers dialogues avec la Chine. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Mao Ning : Le Japon devrait prendre au sérieux les préoccupations de la Chine, retirer ses propos erronés sur Taiwan et faire preuve de sincérité dans le dialogue par des actions concrètes.
Beijing Daily : Des pluies torrentielles et des inondations provoquées par plusieurs typhons ont récemment frappé le Vietnam, faisant des victimes et causant des dégâts matériels. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Y a-t-il des ressortissants chinois parmi les personnes touchées ? La Chine va-t-elle aider le Vietnam dans le cadre des secours d’urgence ?
Mao Ning : Nous avons appris que les récents typhons et inondations avaient causé des pertes humaines et économiques dans diverses régions du Vietnam.
Dans un esprit humanitaire et par amitié et bonne volonté envers le peuple vietnamien, la Chine est disposée à fournir une aide financière au Vietnam. Nous sommes convaincus que, sous la direction du Parti communiste vietnamien et du gouvernement vietnamien, les personnes touchées se remettront rapidement de cette catastrophe et reconstruiront leurs maisons dans les meilleurs délais. À notre connaissance, il n’y a eu jusqu’à présent aucune victime chinoise.
NHK : Certains médias japonais ont rapporté hier que la Chine avait rejeté la proposition du Japon d’organiser une réunion des dirigeants Chine-République de Corée-Japon en janvier de l’année prochaine. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Mao Ning : La Chine, le Japon et la République de Corée ne se sont pas mis d’accord sur une date pour la dixième réunion des dirigeants Chine-Japon-République de Corée. Les propos erronés tenus par la dirigeante japonaise sur Taiwan ont porté atteinte aux fondements et à l’atmosphère de la coopération entre la Chine, le Japon et la République de Corée. Les conditions ne sont pas réunies pour le moment pour une réunion des dirigeants Chine-Japon-République de Corée.

