
Global Times : Les propos erronés tenus par la Première ministre japonaise Sanae Takaichi sur Taiwan ont suscité l’indignation du peuple chinois. Cependant, certaines personnes au Japon affirment que c’est la République de Chine (ROC) et non la République populaire de Chine (RPC) qui a accepté la capitulation du Japon, et que la RPC n’est donc pas qualifiée pour discuter de la question de Taiwan. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Mao Ning : Ceux qui font de telles déclarations soit ne connaissent pas l’histoire, soit cherchent délibérément à la déformer et à ignorer le droit international.
En 1945, le Japon a signé l’Acte de capitulation, s’engageant explicitement à appliquer de bonne foi les dispositions de la Déclaration de Potsdam et à restituer sans condition Taiwan à la Chine. La Chine a repris l’exercice de sa souveraineté sur Taiwan et a récupéré Taiwan tant sur le plan juridique que dans la pratique. En 1949, le gouvernement de la République populaire de Chine a remplacé le gouvernement de la République de Chine. Il s’agit d’un changement de gouvernement dans lequel la Chine, en tant que sujet de droit international, n’a pas changé et où la souveraineté et les frontières territoriales inhérentes à la Chine sont restées inchangées. Ainsi, le gouvernement de la République populaire de Chine jouit de la souveraineté de la Chine et l’exerce naturellement et pleinement, y compris la souveraineté sur la région de Taiwan. La Déclaration conjointe sino-japonaise de 1972 stipule que le gouvernement japonais reconnaît le gouvernement de la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légal de la Chine.
Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, et Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois. C'est un fait incontestable qui ne saurait être ni déformé ni falsifié.
NHK : Selon un communiqué de presse publié par la partie chinoise, les chefs d’État chinois et américain se sont entretenus par téléphone hier soir. Cette conversation téléphonique a-t-elle été initiée par la Chine ou par les États-Unis ? Combien de temps a-t-elle duré ? Comment la Chine évalue-t-elle les résultats de cette conversation téléphonique ?
Mao Ning : Les chefs d’État chinois et américain ont maintenu des contacts réguliers pendant le second mandat du président Donald Trump. À ma connaissance, cette conversation téléphonique a été initiée par la partie américaine. L’atmosphère de la conversation était positive, cordiale et constructive. La communication entre les deux chefs d’État sur des questions d’intérêt commun est très importante pour le développement stable des relations sino-américaines.
PTI : Une femme indienne originaire de l’Arunachal Pradesh a déclaré qu’elle était en transit entre Londres et le Japon et qu’elle avait été détenue à Shanghai pendant environ 18 heures simplement parce qu’elle était en possession d’un passeport indien. Le personnel consulaire indien en Chine est intervenu pour obtenir sa libération. La partie indienne a déposé une protestation officielle à ce sujet. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Mao Ning : Le Zangnan fait partie du territoire chinois. La Chine n’a jamais reconnu l’État illégalement créé par l’Inde sous le nom d’« Arunachal Pradesh ». En ce qui concerne le cas individuel que vous avez mentionné, à ma connaissance, pendant toute la durée de la procédure, les autorités chinoises chargées du contrôle aux frontières ont effectué des vérifications conformément aux lois et règlements, l’application de la loi a été impartiale et sans abus, les droits et intérêts légitimes de la personne concernée ont été pleinement protégés, aucune mesure coercitive n’a été prise à son encontre et il n’y a eu ni « détention » ni « harcèlement ». La compagnie aérienne lui a fourni des installations pour se reposer et des repas. Pour plus de détails, je vous recommande de consulter les services compétents chinois.

Bloomberg : À la suite de la conversation téléphonique entre les chefs d’État chinois et américain, le président Donald Trump s’est également entretenu par téléphone avec la Première ministre japonaise Sanae Takaichi. Ils ont discuté de l’alliance entre les États-Unis et le Japon et de son importance pour la région, bien que certains sujets n’aient pas été divulgués. Quelle est la réaction de la Chine à la conversation téléphonique entre les dirigeants américain et japonais ? La Chine a-t-elle des préoccupations concernant les positions des États-Unis et du Japon sur la question de Taiwan ?
Mao Ning : La conversation téléphonique entre les dirigeants américain et japonais est une affaire entre les États-Unis et le Japon. Je n’ai aucun commentaire à faire à ce sujet. La question de Taiwan est une affaire intérieure de la Chine, qui ne tolère aucune ingérence de la part de forces extérieures.
PTI : Une question complémentaire sur le cas particulier de la ressortissante indienne. Selon certaines informations, l’Inde aurait formulé des protestations à ce sujet. Elle a également rejeté les revendications de la Chine sur l’Arunachal Pradesh. Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Mao Ning : Le Zangnan fait partie du territoire chinois, et la Chine ne reconnaît pas le soi-disant « Arunachal Pradesh » illégalement établi par l’Inde. Quant au cas particulier que vous avez mentionné, je viens de partager les informations pertinentes. Je tiens à souligner que le contrôle des personnes entrant et sortant d’un pays et l'application de la loi en fonction de la situation spécifique de l’entrée ou de la sortie sont des pratiques courantes des autorités chargées de l’application de la loi aux frontières dans tous les pays du monde.
Bloomberg : Depuis que les relations entre le Japon et la Chine se sont détériorées au cours des deux dernières semaines, les services compétents chinois ont suspendu leurs examens réglementaires des films japonais destinés à être diffusés dans les cinémas chinois et plus de 20 concerts mettant en vedette des musiciens japonais ont été annulés dans plusieurs villes chinoises, dont Beijing. Cela fait-il partie des mesures de rétorsion prises par le gouvernement chinois à l’encontre du Japon ? Existe-t-il une directive ou une ligne directrice officielle concernant les importations culturelles japonaises ? Et combien de temps pensez-vous que la suspension des films et des spectacles va durer ?
Mao Ning : Les échanges et la coopération entre la Chine et le Japon ont récemment été affectés par les propos erronés tenus par la Première ministre japonaise Sanae Takaichi au sujet de Taiwan. Ces propos ont gravement blessé les sentiments du peuple chinois et porté atteinte à l’atmosphère des échanges entre les deux pays. Le Japon doit immédiatement corriger ses erreurs et cesser de créer des tensions sur les questions liées à la Chine.
China News Service : Cette semaine, la 30e session de la Conférence des États parties à la Convention sur les armes chimiques se tient à La Haye, aux Pays-Bas. La Chine a présenté à la Conférence son document de position sur le maintien du multilatéralisme, de la solidarité et de la coopération au sein de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Mao Ning : L’OIAC est un pilier important de la gouvernance mondiale en matière de sécurité. Depuis la création de l’Organisation il y a 28 ans, ses États parties ont accompli des progrès historiques dans le domaine du désarmement chimique et de la coopération internationale, dans un esprit de multilatéralisme, de solidarité et de coopération. Ces dernières années, l’OIAC a connu une tendance croissante à la politisation et à la division en blocs, avec une diminution du dialogue et de la consultation et une augmentation des confrontations et des antagonismes. L’autorité de la Convention sur les armes chimiques a été compromise, ce qui a suscité une profonde inquiétude parmi les États parties.
Le document de position présenté par la Chine s’inspire de l’Initiative pour la gouvernance mondiale et appelle tous les États parties à adhérer aux objectifs et aux buts de la Convention sur les armes chimiques, à adhérer au multilatéralisme, à maintenir la tradition de recherche du consensus, à traiter les questions brûlantes et controversées par le dialogue et la consultation, à préserver les droits et intérêts légitimes des pays en développement et à renforcer la solidarité et la coordination.
Nous souhaitons travailler avec toutes les parties pour continuer à établir un consensus et encourager l’OIAC à jouer un rôle plus important dans la gouvernance mondiale en matière de sécurité.
Bloomberg : Aujourd’hui, le gouvernement japonais a publié une déclaration en réponse à une question d’un député japonais concernant la politique relative aux menaces existentielles pesant sur l’État japonais. La déclaration indiquait qu’il n'y avait aucun changement par rapport aux politiques japonaises précédentes concernant la crise existentielle ou le recours du Japon à la légitime défense collective. Le gouvernement chinois accepte-t-il la déclaration du gouvernement japonais selon laquelle il n’a en réalité modifié aucune de ses politiques ? La Chine attend-elle du Japon qu’il fasse davantage d’efforts à cet égard ?
Mao Ning : Les responsables japonais n’ont cessé de mentionner la « position constante » du gouvernement japonais ou de répéter que leur position « restait inchangée ». Nous avons explicitement demandé à la partie japonaise ce qu’elle entendait exactement par cette soi-disant « position constante » et si elle pouvait l’exposer clairement au public. La partie japonaise n’a cessé de répéter la simple notion d’une position inchangée, mais rien de ce qu’elle a dit n’a jamais abordé le véritable problème. En fait, la partie japonaise a délibérément éludé la demande de la Chine de retirer ses propos erronés, tout en espérant que le problème se résoudrait de lui-même. Nous ne pouvons que nous interroger sur la sincérité de la partie japonaise et sur sa volonté de mener un profond examen de conscience et de corriger ses erreurs.

