À l’invitation du secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Sergueï Choïgou, Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et directeur du Bureau de la Commission centrale pour les Affaires étrangères, se rendra en Russie pour participer au 20e cycle de consultation Chine-Russie sur la sécurité stratégique, prévu les 1er et 2 décembre.
Agence de presse Xinhua : Le plan d’étude révisé pour la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie (édition 2025) a été publié aujourd’hui. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Mao Ning : Comme approuvé par le Comité central du Parti communiste chinois (PCC), le Département de l'information du Comité central du PCC et le ministère des Affaires étrangères ont mis à jour le plan d'étude pour la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie, publié pour la première fois en 2021, et ont publié son édition 2025. La nouvelle édition donne un aperçu des contributions pionnières et des derniers développements de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise pour la nouvelle ère dans le domaine diplomatique. Elle expose également de manière systématique le contexte historique, les connotations profondes, la quintessence théorique et la riche pratique de la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie. Cet ouvrage sert de guide faisant autorité pour les membres du PCC, les fonctionnaires et le public afin de comprendre et d’appliquer la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie.
Depuis l'aube de cette nouvelle ère, grâce à une compréhension approfondie des tendances générales en Chine et dans le monde, le Comité central du PCC, avec le camarade Xi Jinping comme noyau dirigeant, a développé une série d'innovations majeures dans la théorie et la pratique du travail extérieur de la Chine, a conduit le pays à réaliser des progrès et des transformations historiques dans ce domaine, et a formé et enrichi la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie. La Conférence centrale sur le travail relatif aux affaires étrangères, qui s’est tenue en 2023, a établi les piliers de la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité en tant que système scientifique et a donné forme à la conception de haut niveau de la stratégie diplomatique de la Chine dans cette nouvelle marche. La Conférence centrale sur le travail lié aux pays voisins, qui s’est tenue au début de cette année, a procédé à un examen systématique des réalisations et de l’expérience acquises dans ce domaine au cours de la nouvelle ère, et a défini les objectifs et les missions ainsi que la méthode et les étapes à suivre à cet égard dans les années à venir.
Sous la ferme direction du Comité central du Parti communiste chinois, nous, membres du service diplomatique, brandissons haut la bannière de la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, préconisons un monde multipolaire égal et ordonné ainsi qu’une mondialisation économique inclusive et bénéfique pour tous, mettons en œuvre l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale, l’Initiative pour la civilisation mondiale et l’Initiative pour la gouvernance mondiale, œuvrons à la mise en place d’un système de gouvernance mondiale plus juste et plus équitable grâce à des réformes, élargissons le réseau mondial de partenariats et faisons progresser la coopération de haute qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route ». Sur le front diplomatique, nous défendons fermement la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts en matière de développement, et nous agissons activement dans le respect de notre engagement constant à servir le peuple par la diplomatie. Alors que la diplomatie de grand pays aux caractéristiques chinoises progresse sur tous les fronts, la Chine jouit d’une influence internationale accrue, d’une capacité renforcée à mener de nouvelles initiatives et d’un plus grand appel moral.
Guidée par la pensée diplomatique de Xi Jinping, la diplomatie chinoise suivra les principes de confiance en soi et d’autonomie, d’ouverture et d’inclusion, d’équité et de justice, ainsi que de coopération gagnant-gagnant. Elle créera un environnement extérieur plus favorable à la construction d’un grand pays socialiste moderne et au renouveau de la nation chinoise par le biais de la modernisation chinoise, et apportera une plus grande contribution à la paix et au progrès de l’humanité.
CGTN : Pourriez-vous nous présenter les attentes de la Chine à l’égard du cycle de consultation Chine-Russie sur la sécurité stratégique ?
Mao Ning : La Chine et la Russie sont des partenaires de coordination stratégiques globaux pour une nouvelle ère. Grâce au mécanisme de consultation Chine-Russie sur la sécurité stratégique, les deux pays entretiennent des échanges réguliers sur les questions importantes d’intérêt commun qui revêtent une importance stratégique et globale. Le directeur Wang Yi se rendra en Russie pour la consultation. L’objectif est de mettre en œuvre le consensus atteint par les chefs d’État des deux pays, d’échanger des points de vue approfondis sur les questions internationales et régionales d’intérêt commun, et de renforcer la communication et la coordination sur les questions importantes qui touchent aux intérêts stratégiques des deux pays en matière de sécurité.
Bloomberg : Hier, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu par téléphone avec Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français. Selon le communiqué de presse publié par la Chine, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré que la Chine et la France devraient se soutenir fermement sur les questions touchant à leurs intérêts fondamentaux respectifs. Nous comprenons que la question de Taiwan est l’une des questions concernant les intérêts fondamentaux de la Chine. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a-t-il mentionné lors de cette conversation téléphonique que la Chine et la France devraient coopérer sur la question de Taiwan ? Lors de la visite du président français Emmanuel Macron en Chine la semaine prochaine, la partie chinoise abordera-t-elle à nouveau la question de Taiwan ?
Mao Ning : En ce qui concerne la conversation téléphonique entre le directeur Wang Yi et le conseiller diplomatique du président français Emmanuel Bonne, nous avons déjà publié un communiqué de presse. Quant aux échanges entre les chefs d’État chinois et français, je n’ai aucune information à partager pour le moment.
RIA Novosti : Le président américain Donald Trump a déclaré que les États-Unis devançaient désormais la Russie et la Chine dans la course à l’espace après avoir créé la Force spatiale. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?
Mao Ning : La Chine s’est toujours engagée à utiliser l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques et s’oppose à toute course aux armements dans l’espace ou à sa militarisation. La Chine n’a aucune intention de se lancer dans une course à l’espace avec un quelconque pays, ni de rechercher un soi-disant avantage dans l’espace extra-atmosphérique.
Global Times : Les propos erronés de la Première ministre Sanae Takaichi ont été contestés et critiqués par des personnalités visionnaires au Japon et dans le monde entier. Pourtant, les autorités taiwanaises ont continué à soutenir Sanae Takaichi. Il y a quelques jours, Lai Ching-te a manifesté son « soutien » en mangeant des sushis, et le « département des Affaires étrangères » de Taiwan a déclaré que la lettre adressée par la partie continentale de la Chine au secrétaire général des Nations Unies « contenait des propos grossiers et déraisonnables ». Quel est votre commentaire à ce sujet ?
Mao Ning : Le Japon a exercé une domination coloniale sur Taiwan pendant un demi-siècle et y a commis d’innombrables crimes. Les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) continuent de chercher à s’attirer les faveurs du Japon afin de rechercher l’« indépendance de Taiwan ». C'est tout simplement honteux.
Les propos tenus par la Première ministre Sanae Takaichi au sujet de Taiwan constituent une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine, envoient un signal gravement erroné aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taiwan » et mettent en péril la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan. Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la récupération de Taiwan par la Chine. Le Japon devrait réfléchir profondément à ses crimes de guerre, tirer les leçons de l’histoire, adhérer au principe d’une seule Chine et faire preuve de la plus grande prudence sur la question de Taiwan. Nous demandons à la partie japonaise de retirer ses déclarations erronées, de cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine et de prendre des mesures concrètes pour honorer ses engagements envers la Chine.
Ukrinform News Agency : Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a déclaré cette semaine dans une interview accordée à Sky News que la Russie engageait des consultations avec la Chine concernant les efforts visant à mettre fin à la crise ukrainienne. Le ministère des Affaires étrangères peut-il confirmer cette information ? Si tel est le cas, quelles sont les questions spécifiques qui ont été abordées ? La Chine discute-t-elle actuellement ou prévoit-elle de discuter avec l’Ukraine de la réalisation de la paix dans ce pays ?
Mao Ning : La Chine a toujours estimé que le dialogue et la négociation constituent la seule issue viable à la crise ukrainienne. Nous soutenons tous les efforts qui favorisent la paix. Depuis le début de la crise, la Chine, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et grande puissance responsable, a maintenu la communication avec les parties concernées, notamment la Russie et l’Ukraine, et a joué un rôle constructif dans la promotion d’un règlement politique de la crise.
Bloomberg : Votre collègue a déclaré hier que le Traité de San Francisco était illégal et invalide. Le gouvernement chinois soutient-il que l’état de guerre entre le Japon et les 47 autres parties au Traité existe toujours ?
Mao Ning : Comme mon collègue l’a souligné hier, le soi-disant « Traité de San Francisco » a été signé à l’exclusion de parties importantes de la Seconde Guerre mondiale, telles que la République populaire de Chine et l’Union soviétique, afin de conclure un accord de paix séparé avec le Japon. Ce document va à l’encontre de la disposition de la Déclaration des Nations Unies signée en 1942 par 26 pays, dont la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union soviétique, qui stipule de ne pas conclure d’armistice ou de paix séparés avec les ennemis, et il viole la Charte des Nations Unies et les principes fondamentaux du droit international. Tout ce qui est stipulé dans le Traité concernant la souveraineté sur Taiwan ou le traitement du territoire et des droits souverains de la Chine en tant que non-signataire est donc totalement illégal, nul et non avenu.
Bloomberg : Après la signature du Traité de San Francisco, la Chine et le Japon ont signé le Traité de paix et d’amitié sino-japonais en 1978, par lequel la Chine a accepté le Traité de San Francisco la même année. La position actuelle de la Chine signifie-t-elle qu’elle n’accepte plus ce Traité ?
Mao Ning : Votre interprétation n’est pas correcte. La Chine n’a jamais reconnu les dispositions du « Traité de San Francisco », notamment celles relatives à la souveraineté sur Taiwan ou au traitement du territoire et des droits souverains de la Chine en tant que non-signataire, et n’a jamais accepté ce Traité. La Déclaration conjointe sino-japonaise de 1972 stipule clairement que « le gouvernement japonais reconnaît le gouvernement de la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légal de la Chine. Le gouvernement de la République populaire de Chine réaffirme que Taiwan est une partie inaliénable du territoire de la République populaire de Chine. Le gouvernement japonais comprend et respecte pleinement cette position du gouvernement de la République populaire de Chine et maintient fermement sa position en vertu de l’article 8 de la Déclaration de Potsdam. » Les quatre documents politiques entre la Chine et le Japon contiennent des dispositions claires sur la question de Taiwan et d’autres questions, et constituent ensemble le fondement politique des relations sino-japonaises.
Hubei Media Group : Selon certaines informations, le département d’État américain a déclaré que les États-Unis avaient officiellement désigné le Cartel de los Soles comme organisation terroriste étrangère à compter du 24 novembre, tout en imposant des sanctions à ses membres, notamment au président Nicolas Maduro et à d'autres hauts responsables. Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a publié une déclaration indiquant que le Venezuela rejetait fermement cette invention ridicule des États-Unis, qui désignent le Cartel de los Soles comme une organisation terroriste, et qu’il s’agissait d’un mensonge visant à justifier son ingérence illégitime et illégale dans les affaires intérieures du Venezuela. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Mao Ning : La Chine s’est toujours opposée aux sanctions unilatérales qui n’ont aucun fondement dans le droit international ou l’autorisation du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi qu’à l'ingérence de forces extérieures dans les affaires intérieures du Venezuela sous quelque prétexte que ce soit. Nous appelons les États-Unis à lever les sanctions unilatérales illicites et à faire davantage d’efforts qui favorisent la paix, la stabilité et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes.
